A peine visibles, souvent méprisées, parfois insultées, les caissières (oh, pardon, les hôtesses de caisse) sont le dernier maillon de la chaîne de la grande distribution. Rémunérées au ras des pâquerettes et devant souvent affronter des conditions de travail épouvantables, celles d'entre elles qui ne sont pas encore remplacées par des caisses automatiques, sont souvent regardées de haut, quand elles ont la chance d'être remarquées. En 2011, le roman, en partie autobiographie d'Anna Sam, "Les tribulations d'une caissière" (alimenté par le blog qu'elle tenait) fut porté à l'écran. Mais, si tout le monde ou presque utilise leurs services, ils furent peu nombreux, ceux qui allèrent voir ce long métrage.
Solveig est caissière chez Parody. Elle n'a pas choisi ce métier, loin s'en faut, mais il faut bien gagner sa vie. En secret, Solveig alimente un blog où elle raconte sa vie de caissière. Ses articles font grand bruit dans la profession. Quand Solveig croise, sous la neige, le regard du beau Charles, elle se prend à rêver à des jours meilleurs et à un monde où les caissières seraient mieux considérées.
Avec pareil matériau de base, on était en droit de s'attendre à un film social, porteur de revendications ou, au moins, de témoignages sur le métier ingrat des caissières. Plusieurs approches s'offraient au réalisateur (Pierre Rambaldi, dont c'est le premier film) et au scénariste, Michel Siksik (qui joue également un petit rôle) : l'angle documentaire ou celui, plus fréquent, de la comédie porteuse d'un message. Mais, comme vous avez pu le lire dans le pitch, le choix fut fait de glisser dans l'histoire de Solveig une composante romantique. A posteriori, ce qui pouvait paraître une bonne idée est le ver dans le fruit.
Qui trop embrasse, mal étreint, dit l'adage populaire. Cela est vrai aussi pour les films : "Les tribulations d'une caissière", à vouloir exploiter plusieurs registres avec un matériau qui n'en demandait pas tant, est un film bancal, qui ne remplit finalement aucune des missions qu'il s'est donné. Malgré l'évident enthousiasme de Deborah François, sur qui le film tout entier repose, la mécanique tourne vite à vide et génère au mieux un ennui poli, au pire l'envie de passer à autre chose. Le casting, assez inégal : les personnages campés par Marc Lavoine et Elsa Zylberstein sont caricaturaux et desservent l'entreprise plus qu'ils ne la servent, pour ne citer qu'eux.
Qui trop embrasse, mal étreint, dit l'adage populaire. Cela est vrai aussi pour les films : "Les tribulations d'une caissière", à vouloir exploiter plusieurs registres avec un matériau qui n'en demandait pas tant, est un film bancal, qui ne remplit finalement aucune des missions qu'il s'est donné. Malgré l'évident enthousiasme de Deborah François, sur qui le film tout entier repose, la mécanique tourne vite à vide et génère au mieux un ennui poli, au pire l'envie de passer à autre chose. Le casting, assez inégal : les personnages campés par Marc Lavoine et Elsa Zylberstein sont caricaturaux et desservent l'entreprise plus qu'ils ne la servent, pour ne citer qu'eux.
Pour atteindre son but, "Les tribulations d'une caissière" aurait du choisir une voie : à osciller entre drame social et comédie romantique, le film n'aboutit à rien. C'est regrettable, car le sujet méritait mieux que cela. Évoqué dans le très chouette "Discount", le sort des caissières est de ces causes qui valent un film. Avant qu'elles ne soient remplacées par ces horribles caisses automatisées (où bon nombre de clients se pressent malgré tout), ce n'est pas en visionnant ce film qu'on changera quoi que ce soit. Si vous voulez mon avis, il suffit d'un sourire et de quelques mots aimables. Ceux qui cherchent à passer leurs nerfs dans les grandes surfaces n'ont qu'à aller insulter les bornes automatiques (et ceux qui les mettent en place).