mardi 30 octobre 2012

Détrompez vous (2006)


On connaît par coeur les ressorts de la comédie romantique (un couple improbable, quelques embûches et un happy-end) et ceux du vaudeville (des quiproquos, des portes qui claquent et un happy-end également). Mélanger les deux genres, pourquoi pas ? C'est ce qu'ont tenté Bruno Dega et Jeanne Le Guillou, en réalisant "Détrompez-vous". Éreinté par la critique lors de sa sortie, ce film fit un bide lors de sa sortie en salles. Depuis, il est régulièrement de passages sur les chaînes de la TNT. Si ce billet vous en donne l'envie, nul doute que vous pourrez y jeter un oeil, voire les deux.

L'histoire de "Détrompez-vous" (quel titre bancal) est celle de deux couples qui se téléscopent. Lionel (François Cluzet), paisible gynécologue, est marié avec Lisa (Mathilde Seigner), femme au caractère trempé. De son côté, Thomas (Roschdy Zem), architecte est l'époux de Carole (Alice Taglioni), une jolie illustratrice. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Thomas et Lisa ne vivaient pas, en secret une torride liaison clandestine. Quand Carole et Lionel découvrent l'adultère de leurs conjoints respectifs, ils vont tout mettre en oeuvre pour reconquérir leurs bien-aimé(e)s et briser leur passion amoureuse.

D'accord, l'histoire n'a absolument rien d'original et pourrait servir de base à n'importe quel téléfilm de deuxième partie de soirée sur France 3. D'ailleurs, la réalisation, d'un classsicisme éhonté n'a elle non plus rien de bouleversant. On est évidemment dans le vaudeville le plus assumé qui soit. Tout ceci est mâtiné de quelques ressorts de la comédie romantique, afin de rajeunir l'histoire.
C'est du côté de l'interprétation, et plus précisèment de deux des quatre acteurs principaux, qu'il faut chercher les points positifs de ce film : Alice Taglioni et François Cluzet sont absolument parfaits. Rien de neuf, non plus, me direz-vous, Cluzet étant l'un des meilleurs comédiens français actuels, et de loin, même si la reconnaissance de ses pairs semble lui échapper à chaque cérémonie des César. Alice Taglioni, face à lui, apporte une fraîcheur qui irradie tout le film à chacune de ses apparitions.
J'émettrais quelques réserves quant à l'interprétation de Mathilde Seigner, cette actrice ayant le don de m'agacer prodigieusement (mais c'est un point de vue tout personnel que j'assume très bien, merci). Quant à Roschdy Zem, je ne sais que penser de son interprétation, tant il paraît égal à lui-même de film en film. On enfin notera l'apparition de Florence Forresti dans une scène mémorable.

Dans leurs déclarations, les réalisateurs de "Détrompez-vous" revendiquaient un film ironique et amoral. Il ne faudrait tout de même pas exagérer, l'histoire qui nous est contée là ne fera pas bondir les spectateurs. Il s'agit clairement ici d'une douce comédie, plutôt légère et non d'un pamphlet virulent sur le couple.

Certes, il n'y a rien de bien nouveau à l'horizon de ce petit film, donc, mais il y a dans "Détrompez-vous" une légéreté et une fraîcheur (apportée essentiellement par ses interprètes) qui est toujours bonne à prendre. Même s'il s'agit d'un "petit" film, "Détrompez-vous" peut éclaircir une soirée (à deux, de préférence)



lundi 22 octobre 2012

Babylon AD (2008)

Au nombre des films sortis dans le chaos et symptomatiques des tournages ayant viré à la catastrophe, on peut citer le cas d'école qu'est "Babylon AD". Tentative audacieuse d'une adaptation d'un roman de Maurice G. Dantec ("Babylon Babies") par Matthieu Kassovitz, avec en tête d'affiche Vin Diesel, ce film produit par la 20th Century Fox connut à sa sortie un échec mémorable. Il est depuis diffusé très régulièrement sur les chaînes de la TNT, souvent en seconde partie de soirée.

Dans un futur proche, la civilisation s'étant effondrée sur elle-même, un mercenaire nommé Toorop est chargé par la mafia qui règne sur l'Europe de convoyer Aurora, une jeune fille, du couvent russe où elle a vécu, jusqu'à New York. Bien entendu, nombreux seront les obstacles : Aurora attire bien des convoitises.

Le roman d'origine était dense et complexe, comme le sont souvent les oeuvres de Dantec (révélé au grand public avec "Les racines du mal"). L'adaptation de "Babylon babies" était une gageure dont il faut reconnaître d'emblée qu'elle déboucha sur un fiasco.

C'est un curieux objet que ce film, tenant à peine debout, et alignant scènes d'action filmées à la Matrix, se référant à Blade Runner sans en avoir la profondeur. Si Matthieu Kassovitz avait l'intention, en commençant le gigantesque chantier que fut ce film, d'y insuffler un sens et un message pour en faire un blockbuster intelligent, il faut reconnaître qu'à l'arrivée, ce voeu pieux a fondu comme neige au soleil.

On connait l'histoire : le tournage tourna vite au cauchemar, l'entente entre le réalisateur et Vin Diesel vira à l'orage, et le film échappa rapidement à Matthieu Kassovitz. Ce dernier s'est d'ailleurs récemment expliqué dans un making-of au nom évocateur ("Fucking Kassovitz"). A la lumière de ces déclarations, on mesure mieux l'ampleur du gâchis, et l'amertume n'en est que plus intense. Même si ce point de vue est loin d'être impartial, il apporte cependant un éclairage certain sur les conditions du naufrage.

Dans la liste des points positifs du film, on notera l'esthétique qui est pour beaucoup dans l'immersion, et l'immense charme de Mélanie Thierry, seule membre du casting tirant son épingle du jeu, avec Michelle Yeoh. Vin Diesel, marmoréen, (et sa voix en version française ne fait rien pour arranger cela !) traverse le film sans aucun talent. Quant aux seconds rôles, on pourrait épiloguer longement sur le rôle ridicule de Lambert Wilson (qui accumule décidément les apparitions médiocres, après les séquelles de "Matrix", pour ne citer qu'elles)..

Bide magistral, "Babylon AD" sonna le glas de la carrière américaine de Kassovitz (déjà pas mal amochée par le médiocre "Gothika"), et continua d'amocher sérieusement le statut qu'il avait pourtant acquis avec les très beaux "Métisse" et "La haine". Espérons qu'un jour, il retrouve la réussite qui fut la sienne, derrière la caméra. A défaut, il reste son indéniable talent d'acteur (il suffit de revoir "Amen", par exemple, pour s'en persuader).

vendredi 19 octobre 2012

Clones (2009)



Le thème du clonage peut donner le pire et le meilleur, en matière de film. J'ai déjà évoqué, en ces colonnes, le sort funeste de "Never let me go", hélas moins couronné de succès que "The Island". On pourrait également parler de "A l'aube du sixième jour", vieux nanar mettant plus en valeur les biceps de Schwarzie que la thématique du clonage. En 2009 Jonathan Mostow (qui avait peu avant réalisé le médiocre troisième opus de la franchise "Terminator") nous proposait "Clones", avec dans le premier rôle Bruce Willis, dont la carrière hoquetait sérieusement depuis quelques années. Dans cette adaptation d'un comic-book (non traduit en France à ma connaissance), une nouvelle fois, nous nous aventurons sur le territoire de l'anticipation.

L'idée de base de "Clones" était séduisante, sur le papier : dans un futur pas si lointain, grâce aux innovations technologiques, les hommes peuvent vivre par le biais d'androïdes qu'ils pilotent à partir de chez eux. Il n'est donc plus besoin de bouger de son "home sweet home", chacun a l'apparence dont il rêve...
Mais, un jour, un clone est assassiné, entraînant la mort de son propriétaire, le fils de l'inventeur de cette technologie révolutionnaire. Tom Greer, agent du FBI chargé de l'enquête, va tenter de tirer au clair cette affaire.

A la lecture du pitch de base, on pouvait espérer un film de science-fiction jouant plus sur le questionnement que sur l'action. Hélas, malgré une intrigue plutôt complexe, le film fut vendu comme un action-movie, mettant en avant les talents de Bruce Willis pour les rôles physiques (ce qui est bien dommage, il a fait preuve d'un réel talent dans "Incassable", par exemple). Résultat : ne sachant sans doute à quoi s'en tenir, le public bouda "Clones" à sa sortie.

Sans vous hurler à la publicité mensongère, il faut bien reconnaître qu'il ne s'agit dans ce film pas de clones à proprement parler, mais plutôt d'avatars. Manque de bol, ce titre était déjà pris.
Plus sérieusement, le titre original du film ("Surrogates") bien que difficilement traduisible (son équivalent français, "substituts" est loin d'être parlant), était plus éloquent que sa version française. Loin d'une réflexion sur le clonage, on aurait donc pu s'attendre à un film mettant en évidence les dangers d'une représentation virtuelle des individus. A mon sens, "Clones" aurait donc pu parler des nouveaux échanges, tels que les définissent les omniprésents réseaux sociaux. C'est plus fort que moi, le film de science-fiction peut-être plus qu'un divertissement et poser des questions pertinentes.

C'est d'autant plus regrettable que l'esthétique du film est tout à fait remarquable. Les clones en question sont tous d'une beauté plastique excessive qui induit un véritable malaise : où est le vrai, où est le faux ? On pourrait se poser la question, si seulement on en avait le temps. Parce que, figurez-vous, le fort potentiel du film est noyé dans la surenchère de scènes d'action. Du coup, ce qui aurait pu être un long métrage intelligent n'est qu'un film agité et brouillon de plus. Il faut croire que le public n'a pas trop su à quoi s'attendre avec "Clones", puisqu'il bouda ce film lors de sa sortie.

Pour traiter efficacement d'un sujet sérieux comme celui-ci, il faut sans doute s'appeller Andrew Niccol (le réalisateur de "Bienvenue à Gattacca" et "Time out", et scénariste de "The Truman show") et renoncer à toute prétention de blockbuster. Jonathan Mostow, sans doute propulsé dans cette direction par les producteurs, noie hélas le propos de départ dans une overdose d'action digne de Michael Bay.

Faute de pouvoir choisir clairement sa voie, "Clones" ne va nulle part.



vendredi 12 octobre 2012

Fréquence interdite (2000)


Quand on joue avec le temps, ça peut donner des effets désastreux. Ce n'est pas Marty McFly qui me contredira. Blague à part, nombreux sont les films qui ont utilisé le thème du voyage temporel, avec plus ou moins de bonheur, comme je le disais dans mon billet consacré au décevant "Prisonniers du temps".

Sorti en 2000, "Fréquence interdite" met en scène deux hommes. Le premier, Frank, est un pompier héroïque, père et mari modèle, vivant dans le Queens en 1969. Le second, John, vit en 1999 et est un policier de la brigade criminelle, qui ne s'est jamais remis de la mort de son père, pompier, dans un incendie, trente ans auparavant. Un soir d'aurore boréale, John met la main sur le vieil émetteur radio de son père et entre en communication avec un certain Frank. Ils ne tarderont pas à découvrir qu'ils dialoguent à trente ans de distance et peuvent modifier le cours des événements, ce qui n'est pas sans conséquence...

Le thème du voyage dans le temps, fût-il virtuel comme c'est le cas ici, est éminemment casse-gueule. "Fréquence interdite" se sort plutôt bien de l'exercice de style, si on le regarde avec indulgence (comme ce devrait toujours être le cas pour ce genre de film, où l'on trouve forcément moult paradoxes).

Certes, sa réalisation est d'un absolu classicisme : ne vous attendez pas à des plans audacieux, ou des partis-pris révolutionnaires. Gregory Hoblit, le réalisateur (dont on a vu récemment "La faille" et "Intraçable" sur les écrans) est issu de la télévision et sa façon de conter une histoire s'en ressent. Certaines scènes sont un peu brouillonnes, notamment celles où Frank Sullivan doit affronter un impressionnant incendie.

Cette mise en scène tiède n'honore pas autant qu'il le faudrait le scénario de Toby Emmerich, désormais connu en tant que producteur, et frère de Noah Emmerich, qui joue ici le meilleur ami de John (après avoir joué celui de Truman Burbank, dans "The Truman show"). Le script de "Fréquence interdite" est la bonne surprise de ce film, pourtant mal accueilli lors de sa sortie en salles. En effet, à mi-course, alors qu'on aurait pu craindre un essoufflement de l'intrigue, vient se greffer sur l'étrange échange entre le fils et son père une enquête policière qui, elle aussi, traverse les décennies.

Alors qu'elle aurait pu caler, la machine est relancée et le spectateur est happé jusqu'à la fin. Si on ajoute à cela des interprètes remarquables (Dennis Quaid et Jim Caviezel ont rarement été aussi bons), on obtient finalement un divertissement honnête et plutôt futé.

En dehors de la réserve que j'émettais plus haut quant à la mise en scène de Gregory Hoblit, une des raisons de l'échec de ce film dans l'Hexagone tient aussi à son profond ancrage dans la culture américaine. Il y est fait maintes fois référence au base-ball, par exemple, et l'on sait le peu de résonance que ce sport a dans nos contrées.

Cela dit, son peu de succès public outre-Atlantique montre bien la difficulté à faire avaler un scénario plus complexe que la normale aux spectateurs lambda. En l'occurrence, et même s'il fut couronné par quelques récompenses (dont un Saturn Award du meilleur film fantastique), "Fréquence interdite" aurait mérité de rencontrer un plus large public. Sans être un chef d'oeuvre inoubliable, c'est un honorable divertissement. Ca n'est déjà pas si mal...





mardi 9 octobre 2012

Bienvenue au gîte (2002)



Il n'y a pas que le support DVD qui me permette de dénicher les pépites qui viendront alimenter ce blog, figurez-vous. Ma zapette s'égare parfois du côté d'Arte, comme elle le fit il y a quelques jours. Ce soir là, était diffusé "Bienvenue au gîte", que j'avais raté lors de sa sortie en salles, une dizaine d'années plus tôt (déjà !). C'était le moment ou jamais d'offrir à ce petit film français une séance de rattrappage, histoire de voir s'il méritait mieux que l'accueil frileux qui lui fut réservé.

Caroline et Bertrand décident un beau jour de changer de vie. Quittant Paris, ils reprennent le gîte tenu jusqu'alors par une de leurs amies, partie vivre le grand amour dans les Balkans. La nouvelle vie qui s'offre à eux sera évidemment l'occasion de faire des rencontres, d'affronter les aléas liés à l'activité choisie, mais aussi de se découvrir...

Voilà pour le pitch du film qui aborde une nouvelle fois le thème du changement de vie et de la remise en question (ou pas). Nos deux parisiens, incarnés par Marina Foïs et Philippe Harel, vont donc, sous la caméra de Claude Duty (qui avait déjà fait tourner l'actrice principale dans "Filles perdues cheveux gras"), être confrontés aux provinciaux (l'action se déroule dans le Sud-Est de la France) et faire maintes rencontres souvent surprenantes.

J'ignore si c'est volontaire, mais le film donne constamment l'impression d'avancer en équilibre (instable) et de se construire tant bien que mal sous nos yeux. Les personnages, tous hauts en couleur (parfois trop, d'ailleurs), entrent dans l'intrigue sans réelle justification au gré d'un scénario malléable, semblant s'écrire au fil de l'eau sans trop savoir où il va. La fin de l'histoire est finalement assez prévisible, malgré les diverses péripéties traversées par les protagonistes.

Du côté des acteurs, tous semblent bien s'amuser : il faut dire qu'ils ont la part belle, et peuvent tous faire leur numéro, sans qu'il y ait forcément de cohérence entre tous ces personnages. A titre d'exemple, le rôle de Julie Depardieu paraît totalement incongru et n'apporte rien à l'intrigue (si l'on peut utiliser ce terme).

J'émettrais cependant quelques réserves, notamment sur la diction de Marina Foïs qui, à trop jouer sur la surexcitation, finit par être parfois incompréhensible. Face à elle, Philippe Harel (que l'on connait surtout pour avoir réalisé "Les randonneurs") joue sur la réserve et la tempérance, incarnant sans doute le personnage le plus posé de la galerie.

Au final, "Bienvenue au gîte", s'il se laisse regarder sans déplaisir, n'est pas un film qui marquera les mémoires. Peuplé de personnages sympathiques, doté de décors qui fleurent bon les vacances, ce film pêche fortement du côté du scénario. Faute de cette ossature, on a affaire à un film assez mou. L'échec public qui fut le sien était prévisible et vous pouvez sans vergogne l'éviter lors de sa prochaine diffusion.



mercredi 3 octobre 2012

Kamikaze (1986)


Au milieu des années 80, le jeune Luc Besson (qui n'est pas encore le producteur qu'on connait et sort tout juste de la réalisation de "Subway") met à contribution Didier Grousset pour réaliser "Kamikaze", dont il a co-écrit le scénario avec Michèle Halberstadt (oeuvrant alors au journal "Première") et Didier Grousset. Le film, doté d'un budget modeste, s'aventure sur le territoire miné de la science-fiction à la française. Il ne connaîtra qu'un accueil frileux, tant critique que public (à peine 500 000 entrées sur l'Hexagone).

Oublié de tous (ou presque), absent des écrans télévisés et rarissime dans les vidéothèques, "Kamikaze" est donc une véritable rareté, qui mérite pourtant une deuxième chance.

Albert, informaticien génial, est congédié par son employeur. Irascible et misanthrope, il passe des journées entières devant le petit écran, dont il vomit pourtant la médiocrité. Il met alors au point un appareil diabolique qui va lui permettre de tuer à distance les présentatrices de télévision.
Rigolo, le pitch, vous ne trouvez pas ?
Il est bien des fois où l'on se surprend à regretter que pareille machine n'existe pas, non ?

Un peu de science-fiction dans le cinéma français, c'est suffisamment rare pour être signalé. L'exercice a maintes fois été tenté et a souvent donné des films maladroits, voire carrément ratés, pour ne déboucher que rarement sur de véritables réussites. Dans le cas de "Kamikaze", on est loin du total ratage, sans pour autant toucher au miracle. Les esprits chagrins (s'il est en parmi les rares spectateurs ayant vu ce film) pourraient en effet noter le peu d'ambition de ce long métrage, qui aurait très bien pu se contenter d'être un téléfilm.

C'est sans doute la réalisation un rien plate de Didier Grousset qui pêche le plus, dans ce film. Partant d'un scénario qui sortait des sentiers battus, "Kamikaze" aurait mérité une mise en scène plus musclée et dynamique, c'est indéniable. On peut d'ailleurs s'étonner que Luc Besson, qui produisit à l'époque quelques-unes de ses meilleures oeuvres, n'ait pas été plus soucieux de cet aspect du film.

Voilà pour les points négatifs à porter au débit de "Kamikaze", à mes yeux. Passons maintenant à l'inventaire des points positifs, à commencer par l'interprétation.
Une fois encore, Michel Galabru est parfait et prouve, s'il en était besoin, qu'il peut tout jouer (comme si l'on pouvait encore en douter). Face à lui, Richard Bohringer livre une prestation impeccable et l'on a droit à la toute première apparition de sa fille Romane, qui crèvera l'écran peu après avec "Les nuits fauves". Dominique Lavanant, égale à elle-même, sort pour une fois du registre comique qui lui réussit tant, avec plus ou moins de bonheur.
Au second plan, une ribambelle de comédiens assurent des interprétations solides, comme à leur habitude. Je songe notamment à Etienne Chicot, acteur trop rare mais toujours excellent.
La bande originale ravira les amateurs d'Eric Serra, qui fit à l'occasion de ce film une infidélité à son copain Besson, avant de le retrouver pour la partition du "Grand Bleu" qui allait lui ouvrir les portes de la gloire.
Malgré sa réalisation tiède et son improbable pitch, je conserve, après toutes ces années, une grande tendresse pour ce film. Au final, "Kamikaze" mérite mieux que l'oubli où il a sombré depuis sa sortie. Pour imparfait qu'il soit, ce petit film aurait mérité un peu plus d'attention.