Le jeune Milo Tindle, comédien sans le sou, se rend chez le célèbre Andrew Wyke, richissime auteur de romans policiers. Amant de l'épouse du romancier, Tindle se voit proposer un drôle de marché par Wyke : cambrioler la maison de celui-ci, afin qu'il touche la prime d'assurance. En échange, Milo pourra vivre avec l'épouse de Wyke, une fois leur divorce prononcé.
Entre le riche vieil homme et le jeune amant, commence un trouble jeu, fait de duperie et de fascination, de manipulation et de séduction .
Mais qui manipule qui ?
Mais qui manipule qui ?
Adapté d'une pièce de théâtre, le film de 1972 réussissait, en mettant face-à-face deux acteurs prodigieux (Laurence Olivier et Michael Caine) à être aussi fascinant qu'inattendu, subversif et délicieux. Cette nouvelle mouture, dont on peut douter de la nécessité, prend le parti de se différencier du matériau d'origine, tout en espérant en garder la puissance et l'intensité. C'était ambitieux, et pas forcément utile. C'est surtout raté.
Là où le film de Mankiewicz utilisait comme décor une bâtisse remplie d'un capharnaüm improbable, Brannagh choisit une architecture épurée et fait appel à la technologie plus souvent qu'à son tour. Soit, après tout. Mais l'autre différence avec le film de 1972, et elle est plus regrettable, c'est qu'il remplace la subtilité du "Limier" original par une lourdeur qui se fait de plus en plus présente que le film avance. Si, dans le premier acte, on pouvait espérer en la réussite de l'entreprise, on en doute rapidement avant de devoir se rendre à l'évidence, sans grande surprise : ce remake est un ratage.
On a beau apprécier Michael Caine et comprendre son désir de revivre le duel phénoménal au cours duquel il affronta l'immense Laurence Olivier, on est bien embêté pour lui de le voir se fourvoyer dans pareille entreprise. Quant à Jude Law, son jeu est bien trop excessif pour l'exercice, surtout dans le dernier acte, où il devient carrément outrancier et souvent ridicule.
Avant de voir "Le limier", version 2007, on peut douter de l'utilité de pareil remake. Une fois qu'on l'a vu, on est fixé : il était inutile et, pire encore, irrespectueux, de revisiter l'immense classique originel. A force de balourdise et de maladresse, Kenneth Brannagh n'obtient pour seul résultat que de donner envie de revoir le film original.