mardi 30 juillet 2019

Yao (2018)





Omar Sy, ancien trublion de la télévision, est devenu l'un des acteurs préférés des Français. Ayant même tenté l'expérience hollywoodienne (avec un bonheur tout relatif), l'ancien complice de Fred Testot a, c'est le moins que l'on puisse dire, réussi sa reconversion. De "Samba" à "Jurassic World", il a été sur tous les fronts, souvent à la rencontre d'un large public, souvent ravi de le retrouver. Cependant, avec "Yao", c'est une histoire lui tenant à cœur qu'il proposé au public, devant la caméra de Philippe Godeau. Pour le coup, le triomphe ne fut pas au rendez-vous.


Yao, jeune Sénégalais de 13 ans, admire plus que tout l'acteur Seydou Tall. Quand ce dernier, retrouvant son pays d'origine, se rend à Dakar pour la sortie de son nouveau livre, Yao n'hésite pas et prend la route pour obtenir une dédicace de son idole, quitte à fuguer et à traverser une bonne partie du pays. 
Ému par son jeune admirateur, Seydou décide de le raccompagner jusqu'à son village. Commence alors un voyage qui a des allures de retour aux racines pour le grand acteur. 



Voyage initiatique, "Yao" a, si l'on en croit le réalisateur Philippe Godeau, était écrit spécifiquement pour Omar Sy. Et c'est vrai qu'on imagine mal tout autre interprète que lui dans le rôle de cet acteur retrouvant ses racines dans le sillage d'un enfant déterminé. Évoquant également le rôle du père, la musique, les différences culturelles, de nombreux thèmes qui peuvent s'avérer autant de chausses-trappes. Au visionnage, il faut reconnaître que "Yao" ne s'en sort pas trop mal, surtout parce qu'il porte une vraie sincérité, qualité absente de bien des films. 

C'est surtout grâce à l'interprétation impeccable de ses deux acteurs principaux que "Yao" obtient rapidement ce capital-sympathie, comme on dit. Omar Sy, souvent émouvant dans un rôle taillé sur mesure pour lui, est irréprochable, mais c'est surtout le jeune Lionel Basse, épatant dans le personnage donnant son titre au film, qui force l'enthousiasme. Tour à tour attendrissant et agaçant, le jeune garçon campe parfaitement Yao, garçon têtu parce que passionné, qui en apprendra finalement beaucoup à celui qu'il guide, contre toute attente. 

Sincère, généreux, humain, "Yao" a cependant, par moment, des allures de carte postale qui lui font du tort. A plusieurs reprises, comme s'il avait du mal à "remplir" son film, Philippe Godeau passe par des séquences qui semblent n'avoir que peu de rapport avec les deux protagonistes et donne l'impression de visiter le Sénégal, sous plusieurs angles. Si ces moments ont leur intérêt, ils nuisent au reste du film. 

Ce voyage initiatique en terre sénégalaise autant que vers les racines d'un homme mené par un enfant, s'il n'est pas exempt de reproches, constitue un joli périple. Sans être inoubliable, "Yao" reste une jolie ballade, qui a le mérite de faire une proposition peu commune aux admirateurs d'Omar Sy. 










jeudi 25 juillet 2019

A l'heure des souvenirs (2017)


Quand on explore son passé, en regardant dans le rétroviseur, il est bien des choses qu'on ferait autrement. Nombre de films se sont essayé à l'exercice qui consiste à renvoyer un personnage à ce qu'il était. Le très britannique "A l'heure des souvenirs", avec dans le premier rôle Jim Broadbent, fut l'occasion, il y a peu de temps, d'avoir une nouvelle version de ce jeu de miroir. Quand la vieillesse arrive, comment regarde-t-on sa jeunesse ? A-t-on des regrets, des remords, des fiertés ? Ce film ayant eu peu de succès à sa sortie, voici l'occasion de se pencher sur son sort.


Tony Webster, vieil homme tranquille et futur grand-père, voit sa routine bousculée le jour où , dans son testament, la mère de Veronica Ford, son premier amour, lui lègue un journal intime. Plus étonnant encore : il s'agit de celui d'Adrian, qui fut autrefois le meilleur ami de Tony. Alors ce dernier veut comprendre le pourquoi de cet héritage. En cherchant les raisons de ce geste, il va explorer ses souvenirs, ses secrets, ses fantômes...

Ritesh Batra, déjà aux commandes du très chouette "The lunchbox", adapte ici un roman, "Une fille qui danse", de Julian Barnes, qui cherchait, dans son livre, à explorer les petits arrangements que l'on fait avec son passé. Le résultat est un film plutôt réussi, parfois troublant, souvent émouvant et profondément humain. Doté, en plus d'un ton so british qui est pour beaucoup dans le charme qui se dégage de cette histoire, toute en mélancolie. 


Certes, quelques longueurs sont à déplorer et on pourra pointer du doigt quelques facilités, mais l'ensemble du long métrage est de bonne facture et permet de passer un moment agréable, parfois doux-amer, mais "A l'heure des souvenirs" ("The sense of an ending", dans sa version originale), sans être inoubliable, est un joli petit film. 

Et puis, il y a Jim Broadbent, second rôle souvent remarqué (tout le monde se souvient du père de Bridget Jones ou des ses passages dans la saga Harry Potter), qui trouve ici un rôle lui allant comme un gant. A lui seul, incarnant un homme sur le seuil de la vieillesse, il justifie le visionnage de "A l'heure des souvenirs".

Certes, ce film ne marquera pas le septième art et risque fort de ne pas impacter la mémoire de ceux qui l'auront vu, mais il a un charme fou et une grande humanité. Beaucoup ne peuvent en dire autant.


lundi 1 juillet 2019

Pause estivale

Ami(e)s cinéphile(s), l'heure de la pause d'été est arrivée pour le blog...


A très bientôt !