samedi 27 février 2021

Janis et John (2003)

Samuel Benchetrit a déjà eu droit à un billet dans ces colonnes, pour "Chez Gino". Ce réalisateur, à l'univers si particulier, n'a que rarement rencontré le succès public, mais possède une vraie "patte", qui fait que ses films sont reconnaissables entre tous. Son premier long métrage, "Janis et John", par exemple, a pu marquer ceux qui le virent lors de sa sortie, il y a de cela une vingtaine d'années (bigre !). A-t-il bien vieilli ? 

Pablo Sterni a une vie banale et travaille pour une compagnie d'assurances. Pour arrondir les fins de mois, il décide d'empocher les cotisations que paie Monsieur Cannon pour protéger sa voiture de collection. Quand celle-ci est accidentée, Pablo est pris à la gorge. C'est à ce moment qu'il apprend que son cousin Léon vient d'hériter d'une grosse somme. Léon, lui, n'est jamais revenu d'une prise d'acide et ne vit que pour Janis Joplin et John Lennon. Afin de lui soutirer l'argent qui le sortira du guêpier où il s'est fourré, Pablo décide de lui envoyer ses idoles. Les ennuis ne font que commencer. 

Comme le laissent deviner ce pitch et la bande-annonce, "Janis et John" est un premier film audacieux dans son intention. Et ses premières minutes augurent du meilleur, tant sur le fond que sur la forme. Pour son premier long métrage, Samuel Benchetrit imprime très rapidement sa marque. Sur fond d'une bande-son très rock'n roll, son film ambitionne de secouer son spectateur et de sortir des sentiers battus. Démarrant sur les chapeaux de roue, "Janis et John" n'arrive hélas pas à maintenir son allure jusqu'au bout. Il contient cependant de très jolis moments et de vraies tentatives, souvent réussies, d'aller vers quelque chose de neuf. Loin d'être aussi artificiel que certains films ayant voulu adopter ce ton très rock'n roll, "Janis et John" touche du doigt, et à plusieurs reprises, l'humanité de ses personnages, qu'on se prend à aimer, malgré leurs défauts. 

La distribution qui donne vie aux personnages de ce conte rock'n roll est pour beaucoup dans le plaisir qu'on prend à le visionner. Qu'il s'agisse de la regrettée Marie Trintignant (dont c'est le dernier film et qui décéda avant sa sortie, dans les tragiques circonstances que l'on sait), de François Cluzet, de Sergi Lopez (remarquable) ou de Christophe Lambert (qui hérite d'un rôle tout en autodérision), tous sont remarquables et forment sans doute le plus bel atout de "Janis et John". Pour son premier long métrage, Samuel Benchetrit s'offre également la participation de Jean-Louis Trintignant, dans un rôle discret mais décisif. On pouvait imaginer pire. 

Même s'il ne tient pas toujours la distance, "Janis et John" porte en lui une vraie audace et dispense un charme fort agréable (dû en grande partie à ses interprètes). Comédie à la fois barrée et douce-amère, ce premier film est probablement l'un des plus réussis de son auteur.






lundi 22 février 2021

Tout schuss (2016)

Pour tout vous dire, en regardant l'affiche de "Tout schuss", je me suis demandé si l'équipe derrière "A fond" ne remettait pas le couvert : des titres proches, le même acteur principal et la volonté affichée d'un rire franc. En réalité, derrière "Tout schuss", on retrouve deux réalisateurs : François Prévôt-Leygonie et Stephan Archinard, déjà repérés pour le peu convaincant "Amitiés sincères". En ces temps moroses où tout éclat de rire, voire le moindre sourire, est bon à prendre, pourquoi ne pas donner sa chance à ce duo ?

Romancier à succès et père défaillant, Max Salinger fait peu de cas de sa fille et, lorsque celle-ci doit suivre sa mère loin de Paris (à Vierzon, autant dire le bout du monde), refuse de l'héberger. Quand il découvre que sa fille est partie en vacances de neige en emportant la clé USB sur laquelle est stocké son dernier roman. Max s'improvise donc accompagnateur lors de ce séjour au ski, mais il est loin d'avoir les compétences requises. 

Au pitch énoncé ci-dessus, on devine sans mal le chemin que va prendre "Tout schuss" : la relation père-fille, totalement délabrée, doit être rétablie, fût-ce au prix de situations improbables et souvent comiques. Le problème avec "Tout schuss", c'est que les gags en question sont rarement efficaces et qu'ils volent souvent bas, très bas et se permettent des outrances qui ne font plus rire grand-monde (je suis prêt à parier que certains spectateurs auraient pu crier à la grossophobie, par exemple). En toute honnêteté, je crois que les moments les plus drôles du film sont tous dans la bande-annonce. Ce n'est hélas pas la première fois (ni sans doute la dernière) que ce symptôme frappe un film (souvent comique). 

Un acteur en roue libre, aussi créatif soit-il, ça ne remplacera jamais un scénario consistant, même pour une comédie. Dans le cas présent, le verdict est sans appel : les gesticulations de José Garcia ne suffisent pas à faire rire. Et, en voulant aller tout schuss, le film oublie en chemin d'avoir un scénario digne de ce nom, qui pourrait faire office d'ossature à l'ouvrage. Le registre de la comédie n'autorise pas de produire simplement des séquences vaguement reliées entre elles. Il demande aussi une histoire avec un minimum de solidité et des personnages auxquels on peut s'attacher, ne serait-ce qu'un peu. Dans le cas de "Tout schuss", aucun de ces composants vitaux n'est présent. 

Une fois visionné, "Tout schuss", malgré la présence de José Garcia, laisse un goût désagréable à son spectateur : pas drôle, souvent gênant, cette comédie qui semble en vouloir à ses personnages et joue à les maltraiter sans raison, dans le seul but de produire des gags qui tombent à plat, est à oublier, si possible. 





mercredi 17 février 2021

Pas son genre (2013)


Si on se fie à son affiche, "Pas son genre", de Lucas Belvaux, ressemble fort à une comédie romantique. Ce serait mal connaître ce cinéaste venu du nord, plus habitué à explorer les âmes qu'à se réfugier dans la facilité de la romcom. Avec, en tête d'affiche, la trop rare Emilie Dequenne, ce film eut un succès d'estime (comprenez par là qu'il ne déchaîna pas les foules). Histoire de vérifier que nous ne sommes pas passés à côté d'un joli film, voire d'une grande œuvre, penchons-nous un instant sur "Pas son genre". 

Parisien dans l'âme, Clément, professeur de philosophie reconnu est affecté à Arras, où il ne connaît personne. Là-bas, alors qu'il erre, il tombe sous le charme de Jennifer, coiffeuse de profession, dont les affinités sont à mille lieues des siennes. Elle aime le karaoké et les journaux people, il s'intéresse à Kant et participe à des conférences de haut niveau. Les deux amants ont-ils un avenir ensemble ? Ou leurs différences sont-elles trop fortes ? 

En adaptant le roman éponyme de  Philippe Vilain, Lucas Belvaux n'ambitionnait sans doute pas de répondre à ces questions, mais avait l'immense mérite de les poser. Si "Pas son genre" était une véritable comédie romantique et respectait le cahier des charges du genre, les deux protagonistes finiraient pas vaincre leurs différences, au nom de l'Amour, celui qui met à bas les barrières et vainc tout. Seulement, comme je le disais en exergue, nous ne sommes pas, malgré ce que pourrait laisser penser l'affiche, dans une romcom. Loin de moi l'idée de vouloir déflorer la fin de l'histoire, mais vous aurez peu l'occasion de rire, ni même de sourire, en visionnant "Pas son genre". Lucas Belvaux, l'air de rien, pose de véritables questions, avec ce petit film plus malin qu'il n'y paraît. Peut-on aimer quelqu'un qui n'appartient pas à notre milieu social ? A-t-on un futur quand on vient de milieux diamétralement opposés ? 

Questionnant sans torturer (on l'en remercie au passage), le réalisateur belge donne surtout à ses acteurs l'occasion de livrer deux jolis numéros, chacun dans leur style. Avant de la mettre en scène dans le très militant "Chez nous", Lucas Belvaux offre ici un beau rôle, souvent poignant, à Emilie Dequenne, qui n'était pourtant pas le premier choix du réalisateur. On imagine cependant mal  le personnage central de "Pas son genre" incarné par une autre interprète, tant elle est spontanée et donne à son rôle l'épaisseur nécessaire. Face à elle, Loïc Corbery, tout en retenue et en intériorité, est également une belle surprise. 

On pourra regretter que "Pas son genre" fasse un peu de sur-place dans sa dernière partie, laissant l'impression qu'il s'agit de remplissage. Le film aurait probablement gagné à être un peu plus court, mais produit cependant son petit effet, à base de charme et d'amertume à la fois. 



vendredi 12 février 2021

Le bonheur de Pierre (2009)



Pierre Richard fait partie de ces acteurs qui composent mon paysage cinématographique et j'ai pour lui une véritable tendresse (parfois teintée d'indulgence quant aux films où il joue). Aussi, quand le grand blond du cinéma français est à l'affiche d'un long métrage passé incognito lors de sa sortie, je ne peux m'empêcher d'y jeter un œil. Cette fois, c'est un film québécois, réalisé par Robert Ménard, qui le mettait en vedette : "Le bonheur de Pierre", où l'acteur débarquait dans les paysages enneigés les plus francophones d'Amérique du nord. A défaut de véritable voyage, en ces temps troublés, embarquons avec lui !

Le bonheur de Pierre n'est pas dans le pré, il se situe quelque part au Québec, il en est persuadé. Quand feue sa tante lui lègue une auberge de l'autre côté de l'Atlantique, Pierre, physicien quantique n'hésite pas et, entraînant avec lui sa fille, Parisienne pure et dure, s'installe à Sainte-Simone du Nord. Mais, en débarquant sur la terre québécoise, Pierre va déchanter : pour réaliser son rêve, il va devoir affronter plus d'un obstacle, à commencer par les habitants de Sainte-Simone, qui voient d'un mauvais œil son arrivée. 

Passé quelques scènes d'introduction, puis passé le temps d'adaptation nécessaire pour comprendre sans mal les dialogues (à moins d'être déjà familier avec l'accent de nos adorables cousins québécois), "Le bonheur de Pierre" déroule son fil, souvent de couleur blanche. Reçu fraîchement à Sainte-Simone, Pierre et sa fille vont devoir se faire accepter, apprécier, voire aimer, dans ce petit village où l'on ne veut pas d'eux. Les raisons du rejet étant bien artificielles, on devine sans mal qu'elles cèderont sous les coups des sentiments. 

Le coup de l'étranger qui a du mal à se faire accepter dans un nouveau cadre, le cinéma nous l'a déjà fait, avec plus ou moins de bonheur. De "Tarzan à New-York" à "Bienvenue chez les chtis" (oui, je sais, j'invoque des extrêmes). En filigrane, plus ou moins visible, de ce type de film, se lisent de beaux et grand principes, de ceux qui incitent l'humanité à se réconcilier (elle fait la sourde oreille, la bougresse). "Le bonheur de Pierre" ne fait pas exception à la règle et l'on pourrait se satisfaire de son visionnage, pour peu qu'on se montre particulièrement peu exigeant. Mais le film de Robert Ménard se contente de son idée de départ et la déroule paresseusement, en usant et abusant de clichés et de poncifs, et n'étant que rarement amusant et finalement jamais drôle. Alors que le principe de ce type de comédie est de faire s'entrechoquer les personnalités pour mieux les rapprocher, en provoquant le rire, il ne parvient que rarement à provoquer ces étincelles salutaires. 

Malgré l'immense tendresse que j'éprouve pour Pierre Richard, il faut bien reconnaître que le grand blond du cinéma français a été mal inspiré de s'engager dans cette entreprise. Se démenant dans quasiment toutes les scènes où il apparaît, il fait de son mieux mais ne réussit hélas pas à sauver le film. Quant à Sylvie Testud, dans le rôle de la fille de Pierre, elle est vite agaçante en Parisienne hystérique. Il faut reconnaître qu'elle aura rarement été aussi agaçante. Derrière eux, la population de Sainte-Simone est incarnée par des comédiens qui font de leur mieux, mais n'arrivent pas non plus à éviter les écueils.

Même s'il s'aventurait sur un terrain déjà maintes fois parcouru par le cinéma, "Le bonheur de Pierre" aurait pu s'avérer plus fin, et sans doute plus efficace. Se revendiquant du feel good movie, il ne réussit pas à accomplir sa profession de foi. C'est bien dommage, car on aurait aimé aimer cette ballade québécoise aux côtés de Pierre Richard. 




dimanche 7 février 2021

Le doudou (2018)

Autrefois, la comédie française était souvent synonyme de qualité, à moins qu'à l'instar de beaucoup de morceaux du passé, elle ait été enjolivée par le temps qui passe. Toujours est-il que j'ai eu maintes fois l'occasion de me lamenter dans ces colonnes de la pauvreté, voire de la vacuité des films récents revendiquant ce registre. Comme pour en avoir le coeur net, je persiste cependant à visionner des comédies récentes (à petite dose, cela dit) : l'autre soir, une certaine chaîne diffusait (en le tronçonnant à coup de spots publicitaires) un film qu'elle avait co-produit : "Le doudou", avec en tête d'affiche le très bankable Kad Merad et le jeune Malik Bentalha, allait-il faire honneur à la comédie française ?

Parce que sa fille a perdu son doudou à l'aéroport de Roissy, Michel a affiché là-bas des pancartes promettant récompense contre l'ours en peluche égaré. Responsable des chariots dans cette immense structure, Soufiane flaire la bonne affaire et contacte Michel, pour lui soutirer la prime. Tous deux vont bientôt se retrouver à remonter la piste du doudou perdu. Ils ne sont pas au bout de leurs peines.

Il n'y a rien de surprenant, dans le pitch de "Le doudou", ni dans son traitement : deux personnages que tout oppose se trouvent obligés d'accomplir une tâche, malgré les obstacles qui se dressent sur leur chemin. On pourrait logiquement s'attendre à ce que le pseudo-buddy-movie qui nous est servi s'alimente des différences entre les deux protagonistes pour nous faire rire. Ce n'est pas l'option que choisissent Philippe Mechelen et Julien Hervé, les deux co-réalisateurs (et co-scénaristes aussi), qui préfèrent miser sur les situations auxquelles leurs héros sont confrontés pour générer des gags. Il apparaît vite que ce choix n'était pas judicieux : on a vite l'impression d'assister à une succession de sketches, pas toujours heureux et souvent pas drôles du tout, chacun étant destiné à amener le suivant, souvent laborieusement.

L'un des ressorts de la comédie réside dans ses personnages : "Le doudou" oublie ce pré-requis et,
d'emblée, se condamne à l'échec. Si Malik Bentalha s'en sort à peu près avec les honneurs, il est difficile d'en dire autant de Kad Merad, dont le personnage a autant d'épaisseur qu'un billet d'avion et aucune personnalité. Endossant un rôle de clown blanc, tout en en oubliant la pétillance attendue, il ne convainc que rarement. C'est d'autant plus dommage que cet acteur a fait ses preuves dans d'autres registres (je songe à la superbe série "Baron Noir", où il était magistral).

Pour ce qui est d'une comédie efficace (c'est-à-dire qu'elle permet d'oublier un instant la morosité et de dérouiller un peu les zygomatiques), on repassera : "Le doudou" est un énième modèle de film du dimanche soir, coproduit par TF1 et destiné à remplir la juteuse tranche horaire dominicale. Cette mission-là est accomplie, mais celle d'apporter un peu de rire dans les foyers ne l'est pas. 



mardi 2 février 2021

Extrêmement fort et incroyablement près (2011)

 

Pour beaucoup, le XXIème siècle commença avec l'effondrement des tours du World Trade Center. L'événement marqua ceux qui y assistèrent, de près ou de loin et, bien des années plus tard, nous continuons de ressentir les échos de cette journée pas comme les autres. La fiction s'est emparée du sujet, mais rares sont les films qui ont osé évoquer de façon directe le 11 septembre. En adaptant le roman "Extrêmement fort et incroyablement près", Stephen Daldry (qui mit en scène "Billy Elliot", entre autres) fut l'un des premiers cinéastes à se pencher sur le sort de ceux qui perdirent un proche quand les tours disparurent. Qualifié par un critique(1) de "plus mauvais film nommé aux Oscars", "Extrêmement fort et incroyablement près" n'eut guère de succès à sa sortie.

Le père d'Oskar est exceptionnel. Ce petit New-Yorkais d'une dizaine d'années pas tout à fait comme les autres reçoit chaque jour de belles leçons de vie de sa part. 
Mais le père d'Oscar était, le mardi 11 septembre 2001, dans une des tours du World Trade Center et n'est pas revenu à la maison ce jour-là. Alors, parce qu'il trouve par hasard une clé dans les affaires de son père, Oscar va tenter de trouver ce qu'elle ouvre, quitte à interroger des centaines de personnes. Les rencontres que fera Oskar vont le changer, à tout jamais. 

En adaptant le roman de Jonathan Safran Foer, Stephen Daldry, sans doute missionné par ses producteurs, s'est vu confier un bien lourde charge : rester digne, tout en réussissant à émouvoir. La tâche était malaisée, certes, mais pas impossible : la plaie restée ouverte du "pire jour" (pour reprendre le vocabulaire du film) pouvait être l'objet d'un récit, pour peu que ce dernier soit habile. Hélas, il semblerait que Daldry, pourtant convaincant dans ses précédentes réalisations, n'ait pas réussi à atteindre le but fixé. Avec les plus nobles intentions, "Extrêmement fort et incroyablement près" reste englué dès le départ et ne décolle jamais. Forcé de suivre le jeune héros du film, qui n'attire finalement que peu l'empathie malgré l'épouvantable drame qu'il a vécu, le spectateur peut vite se réfugier dans la seule consolation qui lui reste : visiter quelques morceaux de la Grosse Pomme par film interposé.

Il y a nombre d'éléments qui viennent plomber "Extrêmement fort et incroyablement près". Qu'il s'agisse de l'interprétation du jeune Thomas Horn, souvent dans l'excès (et son doublage en version française n'arrange rien), de la surenchère de pathos ou même de l'utilisation abusive de la musique (pourtant une belle partition du grand Alexandre Desplat) et, surtout, un scénario qui fait la part (trop) belle à son petit héros, plus agaçant qu'attachant. Faute de s'attacher à celui sur qui tout le film repose, ceux qui visionneront ce film finalement pas très crédible.

On pourra imaginer que la production de ce film fut hâtée par le désir de le sortir pour le dixième anniversaire des attentats (promesse finalement non tenue) et par une démarche laissant perplexe : entre hommage aux victimes et appel à la résilience, "Extrêmement fort et incroyablement près" ne coche finalement aucune des cases du registre. Quand on finit par quitter Oskar et le laisser faire son deuil, on se sent soulagé (même si un peu honteux), parce qu'il faut bien dire qu'il est souvent horripilant. Sur un sujet des plus sensibles, Stephen Daldry, qu'on avait connu plus inspiré (notamment avec "The hours"), échoue dans sa mission. "Extrêmement fort et incroyablement près", disait l'affiche. On pourrait y ajouter "Très moyennement réussi". 



(1) Xan Brooks dans les colonnes de The Guardian (https://www.theguardian.com/film/2012/feb/23/oscars-extremely-loud-incredibly-close)