Voici - enfin !- venu le moment de faire une pause, comme chaque année.
Il n'y aura pas de publication sur ce blog durant quelque temps, mais j'espère bien être de retour sous peu.
D'ici là, passez toutes et tous un très bel été et...vive le cinéma !
Bienvenue sur "Deuxième Séance", blog consacré au cinéma, et plus précisément aux films n'ayant pas connu le succès (critique ou public) lors de leur sortie (à tort ou à raison)...
mardi 28 juillet 2015
jeudi 23 juillet 2015
Hudson Hawk, gentleman et cambrioleur (1991)
Même si sa carrière n'est plus à son apogée, il fut un temps pas si lointain où le simple nom de Bruce Willis suffisait à assurer le succès d'un film. Il y eut cependant, dans la filmographie de cet acteur quelques longs métrages qui n'eurent pas le succès escompté. "Hudson Hawk, gentleman et cambrioleur" est de ceux-ci. A la fois film d'action et comédie d'aventures, ce film de Michael Lehmann n'a guère laissé de souvenirs dans la mémoire des cinéphiles.
Drôle de personnage que cet Hudson Hawk, qui utilise les standards de la musique américaine pour chronométrer ses coups tout en chantant et cambriole les plus grandes œuvres d'art avec désinvolture. Alors, forcément, lorsqu'il sort de dix ans de prison, ses talents font qu'il est vite recruté pour dérober une sculpture de Leonard de Vinci, avec la complicité de son vieil ami Tommy. Ses ennuis et ses aventures ne font alors que commencer.
Une chose est sûre, au visionnage de "Hudson Hawk", c'est qu'on est ici, avant tout, pour s'amuser. Sous couvert d'une histoire où le héros est sensé s'emparer d'objets hors du commun, poursuivi à la fois par des agences secrètes et de mystérieux hommes en armes, faisant montre de ses talents de cambrioleur et devant affronter la CIA, le Vatican et pas mal d'individus complotant les uns contre les autres, c'est plus un cartoon qu'un véritable film d'aventures que nous offrait alors Michael Lehmann. Cet "Hudson Hawk" a du laisser pas mal d'admirateurs des biceps de Bruce Willis sur le bord de la route.
Le plus grand défaut de "Hudson Hawk", c'est sans doute de ne jamais se prendre au sérieux. Pourtant revendiquée, cette propension à la dérision a sans doute été ce qui nuit le plus au succès de ce film, à une époque où il ne fallait pas plaisanter avec les films d'action. Alors, souvent bancal, voire déséquilibré, parfois tout à fait caricatural (notamment dans ses protagonistes), "Hudson Hawk" ne pouvait pas triompher au box-office, cela paraît évident avec le recul.
Truffé de placements de produits (ça pourrait devenir le jeu dans le film). "Hudson Hawk" même s'il
a sévèrement vieilli, n'est sans doute pas l'infâme daube qu'on a bien voulu dire, ça et là. Certes, son scénario est abracadabrant, certes, c'est souvent filmé à la va-vite, mais ce film monté sur ressorts, se permettant des fantaisies sans vergogne, s'est sans doute bonifié avec les années et peut vite être considéré comme un petit plaisir un brin coupable.
Certes, "Hudson Hawk" n'a rien d'un film mémorable, et fit longtemps tache dans la filmographie de son acteur principal. Si c'est une oeuvre mineure dans le parcours de Bruce Willis, aux yeux du grand public, ça n'est certainement pas le film dont il puisse le plus rougir. On sent d'ailleurs que la star s'amuse à incarner cet Arsène Lupin surexcité, et qu'il prend visiblement plaisir à pousser la chansonnette par moments (n'oublions pas qu'il s'agit d'un des ses talents méconnus). A ses côtés, on se régalera de la présence de la divine Andie Mc Dowell, ainsi que de la présence du trop rare Danny Aiello (qui se moque de ses plus célèbres rôles avec un plaisir évident). Dans les rôles des adversaires du héros, on soulignera les prestations (souvent grand-guignolesques, mais tout à fait dans le ton du film) de Richard E. Grant, de Sandra Bernhard, de James Coburn, et j'en passe...
Et, pour ne rien gâcher, il nous donne l'occasion de voir la délicieuse Andie Mc Dowell.
Rien que cela devrait suffire.
a sévèrement vieilli, n'est sans doute pas l'infâme daube qu'on a bien voulu dire, ça et là. Certes, son scénario est abracadabrant, certes, c'est souvent filmé à la va-vite, mais ce film monté sur ressorts, se permettant des fantaisies sans vergogne, s'est sans doute bonifié avec les années et peut vite être considéré comme un petit plaisir un brin coupable.
Certes, "Hudson Hawk" n'a rien d'un film mémorable, et fit longtemps tache dans la filmographie de son acteur principal. Si c'est une oeuvre mineure dans le parcours de Bruce Willis, aux yeux du grand public, ça n'est certainement pas le film dont il puisse le plus rougir. On sent d'ailleurs que la star s'amuse à incarner cet Arsène Lupin surexcité, et qu'il prend visiblement plaisir à pousser la chansonnette par moments (n'oublions pas qu'il s'agit d'un des ses talents méconnus). A ses côtés, on se régalera de la présence de la divine Andie Mc Dowell, ainsi que de la présence du trop rare Danny Aiello (qui se moque de ses plus célèbres rôles avec un plaisir évident). Dans les rôles des adversaires du héros, on soulignera les prestations (souvent grand-guignolesques, mais tout à fait dans le ton du film) de Richard E. Grant, de Sandra Bernhard, de James Coburn, et j'en passe...
Et, pour ne rien gâcher, il nous donne l'occasion de voir la délicieuse Andie Mc Dowell.
Rien que cela devrait suffire.
samedi 18 juillet 2015
Low cost (2010)
Nombre de films traitent du voyage en avion, souvent sous l'angle du film-catastrophe. On pense, notamment à la série des "Airport", qui fut parodiée en son temps par les "Airplane" du trio Zucker-Abrahams-Zucker ("Y a -t-il un pilote dans l'avion ?" dans nos contrées). Se réclamant de l'héritage de cette comédie potache qui fit date, Maurice Barthélémy, ancien membre de la troupe des Robins des Bois a réalisé, il y a quelques années, "Low cost", qui eut le malheur de ne plaire ni aux critiques, ni au public.
Le retour de Djerba s'annonce mal pour les passagers du vol organisé par l'agence de voyages Lobud Jet. En plus de la climatisation en panne et des retards qui s'accumulent, voilà que leur voyagiste fait faillite et les laisse en plan dans un 737 surchauffé. Qu'à cela ne tienne, ils vont prendre le contrôle de l'avion, grâce à un pilote pré-retraité. Mais le voyage ne sera pas de tout repos.
Si les sketchs des Robins des Bois avaient un certain charme, fait de naïveté et décalage, il ne faut pas être expert en cinéma pour se rendre compte que ce n'est pas suffisant pour faire un film. cette évidence saute au visage du spectateur dès les premières scènes de "Low cost". Les gags se voudraient percutants, mais tombent à plat systématiquement, les vannes qui devraient faire mouche ne déclenchent jamais le moindre sourire et encore moins de rires.
Comment est-il possible qu'une comédie française soit un tel ratage ? Il fut un temps où le cinéma hexagonal produisait sans effort apparent quantité de films efficaces, voire mémorables, dans ce registre. Le fait est, cependant, depuis quelques années, le cinéma comique français a perdu presque tout son intérêt. Il faudra un jour tenter de comprendre quand s'est produit l'accident originel qui provoqua la chute de la comédie française (quoique j'ai une vague idée du nom des coupables, en ce qui me concerne).
Dans le cas de "Low cost", on assiste, souvent consterné, à une succession de pseudo-gags, vaguement reliés entre eux, sans qu'il y ait le moindre rythme, ni de fil directeur. Sans nécessairement rechercher dans ce film une histoire rigoureuse (on est sensé être dans la comédie, rappelons-le), le minimum vital est tout de même de disposer d'une colonne vertébrale.
Il sera vain de vouloir se consoler avec le casting de ce film : qu'il s'agisse de Jean-Paul Rouve, de Gérard Darmon, de la très agaçante Judith Godrèche ou du reste de la distribution, tous les acteurs sont épouvantablement mauvais et on en vient vite à se prendre de pitié d'eux, avant de renoncer à aller jusqu'au bout de ce navet.
Totalement dénué de rythme, doté d'un scénario sans le moindre enjeu, extrêmement mal interprété, "Low cost" est une véritable purge qui usurpe une fois de plus le mot "comédie".
mercredi 15 juillet 2015
A 2 heures de Paris
Une fois encore, je partage auprès de vous, chères lectrices, chers lecteurs, un projet qui m'a semblé novateur, intéressant et digne d'attirer vos attentions. J'ai souvent râlé sur la frilosité du cinéma français et la façon dont il était financé, le projet "A 2 heures de Paris" tombe à pic.
lundi 13 juillet 2015
47 Ronin (2013)
En 1701, au Japon, un groupe de samouraïs dont le daimyo avait été contraint de faire seppuku décida de venger son maître déshonoré. Ils allèrent jusqu'au bout de leur vendetta, tout en sachant qu'elle ne pouvait que les conduire, eux aussi, au suicide rituel. Aujourd'hui encore, après avoir donné lieu à maints traitements, et par nombre de médias différents, l'histoire de ces 47 ronin fait partie de l'histoire nationale du Japon, tant elle porte au pinacle la notion même d'honneur. La dernière adaptation en date de cette histoire nous est venue d'Hollywood et, après une genèse chaotique, fut un échec commercial cinglant.
Kai, enfant trouvé dans les bois, est un sang-mêlé que Naganori Asano, le daimyo de la province de Ako a recueilli tout bébé. Lorsque le grand Shogun, accompagné du seigneur Kira, vient visiter Ako, des festivités en l'honneur du maître du Japon sont organisées, dont un duel entre les champions de Asano et celui du Shogun.
Le perfide Kira, par l'entremise de la sorcière qui le seconde, prend Asano au piège. Contraint au suicide rituel, le daimyo laisse ses samouraïs (et Kai) sans maître. Devenus des ronin, ceux-ci jurent de venger l'honneur d'Asano...et donc de tuer Kira.
L'histoire des 47 ronin est une véritable ode à l'honneur, tel qu'il est célébré par les samouraïs japonais. C'est sans doute de peur que le public ne puisse franchir le fossé culturel séparant cette culture des repères occidentaux que les scénaristes ont pris pas mal de libertés avec l'histoire originale. S'emparer d'un mythe, que dis-je, d'un monument national, pour en faire une oeuvre destinée à un public international, soit. Mais, en l'occurrence, l'histoire des 47 ronins a été sacrément passée à la moulinette pour pouvoir être ingérée par tous.
Non content d'y greffer un personnage occidental, interprété ici par Keanu Reeves (toujours aussi peu expressif), les producteurs ont cru bon d'ajouter à la très belle histoire de ces samouraïs perdus une épaisse couche de fantastique, pensant sans doute que, parce que c'est en vogue, cela rendrait le film plus bankable. Voyant sans doute que cela ne suffisait pas, ils usèrent du gros levier de la romance impossible entre Kai et la fille du daimyo, quitte à obtenir un film extrêmement chargé.
Doté d'un budget dantesque (200 millions de dollars, paraît-il), "47 Ronin" les engloutit dans des décors somptueux, des costumes superbes, mais aussi pas mal d'effets spéciaux foireux et souvent peu utiles à l'histoire. Le réalisateur, Carl Erik Rinsch, dont c'était le premier long métrage, semble n'avoir à aucun moment contrôlé le projet qui lui fut alors confié.
Après un tournage chaotique et une post-production calamiteuse, de multiples reports de sortie (dus en partie à une inutile conversion en 3D), lorsqu'il sortit enfin en salles, "47 Ronin" partait avec un gros handicap, et fut naturellement le désastre financier annoncé.
Le pire est sans doute que "47 Ronin" n'est même pas l'épouvantable bouse criée ça et là. Doté d'indéniables qualités esthétiques et réussissant par moments à porter l'esprit de l'histoire originelle, ce film maudit reste un honnête divertissement, voire une oeuvre dont transpire parfois le matériau originel, sous les épaisses couches de fantastique, de romance et d'action qui le recouvrent la plupart du temps. Esthétiquement très réussi, "47 Ronin" rate le but qu'on aurait pu lui fixer, à cause d'un scénario lourdingue, alors que l'épure lui aurait conféré de grandes vertus.
On notera enfin une belle bande originale, hélas souvent trop présente, malgré ses qualités.
Il y a fort à parier que "47 Ronin" rejoigne "John Carter" au rang des échecs qui condamnèrent leur réalisateur au purgatoire, avant de finalement trouver grâce aux yeux de quelques fans. En attendant, loin d'être la purge clamée ça et là, ce film mérite sans doute un peu d'indulgence.
mercredi 8 juillet 2015
Les combattants (2014)
Quand elle s'engage dans l'Armée de Terre pour un stage de survie, Arnaud suit ce drôle de bout de femme.
Voilà un film qui laisse difficilement indifférent et en surprendra plus d'un. On y suit, souvent étonné, le parcours de deux jeunes gens sur le point de basculer dans le monde adulte et qui décident de l'affronter chacun à leur façon. Inattendu et souvent dérangeant, "Les combattants" brosse sur un ton parfois documentaire, le portrait d'une jeunesse à qui le monde fait peur et qui ne sait trop par quel bout le prendre. Devant les épreuves qui s'annoncent, seront-ils suffisamment prêts ?
Pour un premier long métrage, "Les combattants" est d'une impressionnante maîtrise, du début à la fin. Les deux enfants perdus au centre de cette histoire de survie parleront à de nombreux spectateurs. Nous sommes dans une époque de lutte larvée, et ceux qui entrent dans l'âge adulte, comme Arnaud et Madeleine, basculent d'un seul coup dans un univers qui peut en effrayer plus d'un. Même s'il n'est sans doute pas le chef d'oeuvre annoncé par quelques critiques enthousiastes, ce portrait d'une génération au bord du gouffre aurait pu être l'étendard d'une jeunesse inquiète.
Les personnages sont bien trempés, loin d'un manichéisme dont le cinéma abuse parfois, tout simplement humains. Et, pour les incarner, Thomas Cailley a choisi de magnifiques acteurs : Kevin Anaïs et Adèle Haenel, qui portent le film à bout de bras et méritent à eux seuls le déplacement. Toute en tension, que ce soit physiquement ou verbalement, Adèle Haenel campe ici un personnage féminin qui fera date, tandis que Kevin Anaïs livre une interprétation toute en nuances. D'ailleurs, l'un et l'autre reçurent un César en début d'année, pour leur performance dans ce film. A mon sens, cette récompense fut des plus méritées.
Sans doute trop inattendu pour séduire un large public, "Les combattants" aurait cependant mérité d'être vu par plus de monde. Si, pour une fois, la reconnaissance du public avait été à la hauteur des critiques, c'eût été justice.
Sans doute trop inattendu pour séduire un large public, "Les combattants" aurait cependant mérité d'être vu par plus de monde. Si, pour une fois, la reconnaissance du public avait été à la hauteur des critiques, c'eût été justice.
vendredi 3 juillet 2015
Les chemins de la liberté (2010)
Peter Weir, réalisateur du "Cercle des Poètes disparus" et de "The Truman show" n'a pas toujours rencontré le succès auprès du public. J'ai déjà évoqué dans ces colonnes le destin funeste du très beau "Mosquito Coast". Plus près de nous (dans le temps), "Les chemins de la liberté" ("Way back", en version originale), son dernier film en date, n'a pas fait carton plein, loin s'en faut. Malgré un casting qui avait de quoi faire rêver, il faut croire que le public n'a pas été attiré par le récit de l'incroyable évasion de prisonniers du goulag.
1939 : sous les coups conjugués des deux grandes dictatures du vingtième siècle, la Pologne s'effondre. Janusz, dénoncé pour espionnage et trahison, est envoyé, au nom du Parti Communiste, dans un terrible camp de prisonniers.
Dans cet enfer sur terre, il va rencontrer d'autres prisonniers, venus d'horizons différents. Dès que l'occasion se présente, Janusz et ses camarades vont s'évader et entreprendre une marche longue de 6000 km jusqu'à la liberté. Les épreuves qui les attendent vont dépasser leurs pires cauchemars...
Dans cet enfer sur terre, il va rencontrer d'autres prisonniers, venus d'horizons différents. Dès que l'occasion se présente, Janusz et ses camarades vont s'évader et entreprendre une marche longue de 6000 km jusqu'à la liberté. Les épreuves qui les attendent vont dépasser leurs pires cauchemars...
Un film de Peter Weir est souvent un voyage, fût-il intérieur. Celui-là ne déroge pas à la règle. Vendu comme un film d'aventures, "Les chemins de la liberté", tiré d'une histoire vraie, est avant tout un parcours humain, fait d'épreuves et de souffrances telles qu'on ne peut qu'admirer ceux qui la vécurent. Respectueusement, magnifiant tant la nature dans sa pire brutalité que les hommes ravagés par la faim, le froid, la soif ou la chaleur, Peter Weir prouve, s'il en était besoin, son immense talent de cinéaste, même s'il livre sans doute ici son oeuvre la moins personnelle.
Du côté de l'interprétation, le prestigieux casting donne le vertige. Qu'il s'agisse de l'immense Ed Harris, d'un Colin Farell tout en tension, du décidément indispensable Mark Strong (dans un rôle bref, mais marquant), de Saoirse Ronan ou de Jim Sturgess, pour ne citer que les plus connus, tous les interprètes sont remarquables.
Le temps de séquences magnifiquement filmées, on admire le travail magnifique du talentueux Peter Weir. Hélas, ces longues expositions de paysages magnifiques et terribles et des toutes aussi terrifiantes souffrances infligées à ces évadés finissent par lasser le spectateur. Le film s'écoule lentement, comme a du se dérouler la fuite de ces pauvres hères, entre marche forcée, coups du sort, et quête de nourriture et d'eau. Faute d'autres rebondissements (mais c'eût été trahir l'histoire de ces malheureux que d'en inventer), ce long parcours fait de douleur peut laisser le public au bord de la route.
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