Rob Roy, héros écossais, fut mis à l'honneur sous la plume de Sir Walter Scott. Cependant, le grand public connaît peu (ou pas) ce personnage historique et ceux qui ont entendu son nom le rattachent souvent au film éponyme, mené par Liam Neeson, il y a de cela presque vingt-cinq ans. Sorti peu avant "Braveheart", qui foulait lui aussi les terres d'Ecosse et connut le triomphe que l'on sait, ce long métrage de Michael Caton-Jones est tombé dans l'oubli, ou presque. N'y aurait-il pas là une injustice à réparer ?
En Ecosse, au XVIIIème siècle, Robert MacGregor, dit Rob Roy, fait de son mieux pour diriger son clan, malgré la présence de l'occupant anglais. Quand il se fait escroquer par un aristocrate venu d'Angleterre, guidé par son très fort sens de l'honneur, Rob Roy entre en guerre et n'aura de cesse de venger l'affront.
Face à lui, la noblesse corrompue dispose de tous les atouts. Mais Rob Roy est écossais : cela lui suffit.
Face à lui, la noblesse corrompue dispose de tous les atouts. Mais Rob Roy est écossais : cela lui suffit.
On ne peut s'empêcher, au visionnage de "Rob Roy", de le comparer à "Braveheart", même si les deux films n'exploitent pas la même époque. Les similarités sont nombreuses, à commencer par le statut du héros, opiniâtre et fier, prêt à tout pour venger la blessure faite à son honneur. Mais, dans "Rob Roy", point de grandes batailles brutales, pleines de bruit et de fureur, comme ce fut le cas avec le long métrage de Mel Gibson. L'affrontement oppose essentiellement deux hommes, incarnés à l'écran par Liam Neeson (qui sortait juste du rôle de sa vie, celui d'Oskar Schindler) et Tim Roth, en intendant fourbe (récompensé plusieurs fois pour sa prestation).
En (re)visionnant "Rob Roy", il est flagrant de constater qu'il a terriblement vieilli, à l'instar de bon nombre de longs métrages de cette décennie là. Qu'il s'agisse de sa réalisation ou de son intrigue, il porte quelques traits caractéristiques, qui n'ont pas tous gagné en patine. A titre d'exemple, l'interprétation de Tim Roth, souvent caricaturale, serait sans doute pointée du doigt, aujourd'hui. Mais "Rob Roy" a aussi quelques mérites, dont celui d'évoquer des faits méconnus, quitte à les brutaliser, et de se dérouler dans les très beaux décors d'Ecosse (que Michael Caton-Jones aurait pu mieux exploiter, cela dit).
Le personnage historique, souvent qualifié de "Robin des Bois écossais", est peu connu. Méritait-il pour autant qu'un film lui soit consacré ? Ou, pour être plus exact, que ce film s'attarde sur un épisode de sa vie et en fasse, en l'altérant notablement, la matière d'un film ? A n'en pas douter, on a vu des films se baser sur des faits encore moins notables. Sans doute Robert Mac Gregor méritait-il d'être mieux honoré que ne le fit Michael Caton-Jones. Avec plus de fidélité et de sincérité, la vie de ce personnage hors du commun aurait donné un plus grand film.