Quelques années avant sa magnifique adaptation du "Seigneur des Anneaux", qui restera sans doute comme son oeuvre majeure, Peter Jackson, quittant le registre où il avait débuté (à savoir le gore), surprit son petit monde avec "Créatures célestes", d'après un faits divers qui émut la Nouvelle-Zélande dans les années 1950. Après le sanguinolent "Brain dead", en s'aventurant en territoire de sensibilité adolescente, il essuya un échec public.
L'intense amitié qui unit Pauline et Juliet, deux jeunes filles néo-zélandaises, n'est pas du goût de tout le monde, en 1954. Alors que les deux amies s'enferment plus que de raison dans le monde imaginaire qu'elles se sont créé, leurs familles respectives font tout pour les éloigner l'une de l'autre. Cela ne fera que renforcer le mystérieux lien qui unit Juliet et Pauline, jusqu’à ce qu’elles commettent l’irréparable.
Une chose est sûre, au visionnage de « Créatures célestes » : la mise en scène est un art maîtrisé par Peter Jackson. Démontrant dès les prémisses de sa carrière son talent de conteur d’histoires, celui qu’Hollywood allait célébrer quelques années plus tard livre avec ce film un récit fluide, dont certains passages témoignent de son goût jamais démenti pour le fantastique. Suivant de près l’évolution du lien entre Juliet et Pauline, le film va souvent vite, comme fébrile. Les héroïnes courent, rient, dansent, se précipitent dans le monde encore rigide de la Nouvelle-Zélande des années cinquante. Exubérantes autant qu'exaspérantes, les deux jeunes filles se réfugient dans un imaginaire où s’entrechoquent les contes de fée et les chanteurs de charme.
Pour interpréter Juliet et Pauline, Peter Jackson met ici en scène deux débutantes qui feront leurs preuves par la suite. Bien sûr, c’est surtout Kate Winslet qui attire ici le regard du cinéphile. A l’aube de la grande carrière qui sera la sienne, la future star de « Titanic » qui tient ici son premier rôle au cinéma, incarne celle par qui la vie de Pauline va basculer. A la fois vénéneuse et touchante, elle impose une évidence : la jeune femme à l’écran deviendra rapidement une immense actrice. Face à elle, Melanie Lynskey, dans le rôle plus ingrat de Pauline, ne démérite pas et livre une prestation qui aurait du augurer d'une plus belle carrière par la suite.
L'histoire de ces deux jeunes filles prisonnières d'une époque et sombrant peu à peu dans une psychose dévastatrice aurait pu donner un film sage et raisonnable, qui aurait pris un ton quasiment documentaire pour narrer la chute de Juliet et Pauline. Peter Jackson donne au contraire libre cours à sa créativité et ne s'impose aucune limite. Le résultat est un film qui souffre de ses excès, perdant souvent de son intérêt, quand la forme l'emporte sur le fond. Avec un peu plus de sagesse, on aurait eu droit à un drame puissant et inoubliable. On n'a hélas ici qu'un film mineur, racontant la fuite en avant de deux enfants perdus.
Après "Créatures célestes", Jackson réalisa le sous-estimé "Fantômes contre fantômes" qui, lui non plus, n'eut pas le succès estimé. Fort heureusement, le destin décida par la suite d'être plus généreux avec le néo-zélandais.
L'intense amitié qui unit Pauline et Juliet, deux jeunes filles néo-zélandaises, n'est pas du goût de tout le monde, en 1954. Alors que les deux amies s'enferment plus que de raison dans le monde imaginaire qu'elles se sont créé, leurs familles respectives font tout pour les éloigner l'une de l'autre. Cela ne fera que renforcer le mystérieux lien qui unit Juliet et Pauline, jusqu’à ce qu’elles commettent l’irréparable.
Une chose est sûre, au visionnage de « Créatures célestes » : la mise en scène est un art maîtrisé par Peter Jackson. Démontrant dès les prémisses de sa carrière son talent de conteur d’histoires, celui qu’Hollywood allait célébrer quelques années plus tard livre avec ce film un récit fluide, dont certains passages témoignent de son goût jamais démenti pour le fantastique. Suivant de près l’évolution du lien entre Juliet et Pauline, le film va souvent vite, comme fébrile. Les héroïnes courent, rient, dansent, se précipitent dans le monde encore rigide de la Nouvelle-Zélande des années cinquante. Exubérantes autant qu'exaspérantes, les deux jeunes filles se réfugient dans un imaginaire où s’entrechoquent les contes de fée et les chanteurs de charme.
Pour interpréter Juliet et Pauline, Peter Jackson met ici en scène deux débutantes qui feront leurs preuves par la suite. Bien sûr, c’est surtout Kate Winslet qui attire ici le regard du cinéphile. A l’aube de la grande carrière qui sera la sienne, la future star de « Titanic » qui tient ici son premier rôle au cinéma, incarne celle par qui la vie de Pauline va basculer. A la fois vénéneuse et touchante, elle impose une évidence : la jeune femme à l’écran deviendra rapidement une immense actrice. Face à elle, Melanie Lynskey, dans le rôle plus ingrat de Pauline, ne démérite pas et livre une prestation qui aurait du augurer d'une plus belle carrière par la suite.
L'histoire de ces deux jeunes filles prisonnières d'une époque et sombrant peu à peu dans une psychose dévastatrice aurait pu donner un film sage et raisonnable, qui aurait pris un ton quasiment documentaire pour narrer la chute de Juliet et Pauline. Peter Jackson donne au contraire libre cours à sa créativité et ne s'impose aucune limite. Le résultat est un film qui souffre de ses excès, perdant souvent de son intérêt, quand la forme l'emporte sur le fond. Avec un peu plus de sagesse, on aurait eu droit à un drame puissant et inoubliable. On n'a hélas ici qu'un film mineur, racontant la fuite en avant de deux enfants perdus.
Après "Créatures célestes", Jackson réalisa le sous-estimé "Fantômes contre fantômes" qui, lui non plus, n'eut pas le succès estimé. Fort heureusement, le destin décida par la suite d'être plus généreux avec le néo-zélandais.