dimanche 27 mars 2016

Créatures célestes (1994)



Quelques années avant sa magnifique adaptation du "Seigneur des Anneaux", qui restera sans doute comme son oeuvre majeure, Peter Jackson, quittant le registre où il avait débuté (à savoir le gore), surprit son petit monde avec "Créatures célestes", d'après un faits divers qui émut la Nouvelle-Zélande dans les années 1950. Après le sanguinolent "Brain dead", en s'aventurant en territoire de sensibilité adolescente, il essuya un échec public.

L'intense amitié qui unit Pauline et Juliet, deux jeunes filles néo-zélandaises, n'est pas du goût de tout le monde, en 1954. Alors que les deux amies s'enferment plus que de raison dans le monde imaginaire qu'elles se sont créé, leurs familles respectives font tout pour les éloigner l'une de l'autre. Cela ne fera que renforcer le mystérieux lien qui unit Juliet et Pauline, jusqu’à ce qu’elles commettent l’irréparable.

Une chose est sûre, au visionnage de « Créatures célestes » : la mise en scène est un art maîtrisé par Peter Jackson. Démontrant dès les prémisses de sa carrière son talent de conteur d’histoires, celui qu’Hollywood allait célébrer quelques années plus tard livre avec ce film un récit fluide, dont certains passages témoignent de son goût jamais démenti pour le fantastique. Suivant de près l’évolution du lien entre Juliet et Pauline, le film va souvent vite, comme fébrile. Les héroïnes courent, rient, dansent, se précipitent dans le monde encore rigide de la Nouvelle-Zélande des années cinquante. Exubérantes autant qu'exaspérantes, les deux jeunes filles se réfugient dans un imaginaire où s’entrechoquent les contes de fée et les chanteurs de charme.

Pour interpréter Juliet et Pauline, Peter Jackson met ici en scène deux débutantes qui feront leurs preuves par la suite. Bien sûr, c’est surtout Kate Winslet qui attire ici le regard du cinéphile. A l’aube de la grande carrière qui sera la sienne, la future star de « Titanic » qui tient ici son premier rôle au cinéma, incarne celle par qui la vie de Pauline va basculer. A la fois vénéneuse et touchante, elle impose une évidence : la jeune femme à l’écran deviendra rapidement une immense actrice. Face à elle, Melanie Lynskey, dans le rôle plus ingrat de Pauline, ne démérite pas et livre une prestation qui aurait du augurer d'une plus belle carrière par la suite.

L'histoire de ces deux jeunes filles prisonnières d'une époque et sombrant peu à peu dans une psychose dévastatrice aurait pu donner un film sage et raisonnable, qui aurait pris un ton quasiment documentaire pour narrer la chute de Juliet et Pauline. Peter Jackson donne au contraire libre cours à sa créativité et ne s'impose aucune limite. Le résultat est un film qui souffre de ses excès, perdant souvent de son intérêt, quand la forme l'emporte sur le fond. Avec un peu plus de sagesse, on aurait eu droit à un drame puissant et inoubliable. On n'a hélas ici qu'un film mineur, racontant la fuite en avant de deux enfants perdus.

Après "Créatures célestes", Jackson réalisa le sous-estimé "Fantômes contre fantômes" qui, lui non plus, n'eut pas le succès estimé. Fort heureusement, le destin décida par la suite d'être plus généreux avec le néo-zélandais.




mardi 22 mars 2016

En mai fais ce qu'il te plaît (2015)


La débâcle française face aux armées nazies, en mai 1940, a déjà inspiré les cinéastes. On se souviendra, par exemple du célèbre "Jeux interdits" ou des "Égarés". Le souvenir de cette défaite a été de nouveau évoqué, l'an dernier, par Christian Carion. Malgré des critiques positives, le public n'a pas suivi. Le succès public rencontré par les films précédents du réalisateur (« Une hirondelle a fait le printemps » ou « Joyeux Noël ») n’a donc pas été renouvelé.

Mai 1940 : les armées du Reich ont enfoncé sans mal les défenses françaises, après avoir laminé la Belgique. Des millions de personnes fuient, emportant avec elles ce qu’elles ont pu sauver du désastre annoncé. Plusieurs réfugiés, fuyant les nazis pour différentes raisons, vont voir leurs chemins s’entrecroiser : entre un dissident allemand à la recherche de son fils, un soldat britannique dont le bataillon a été massacré, le maire d’un village qui organise son exode, tous vont traverser ces jours de malheur, qui ne sont pourtant que le prologue à un sanglant conflit.

Le générique de « En mai fais ce qu’il te plait » saisit à la gorge, parce que les images d’archives que Christian Cairon utilise ont un écho très contemporain : les colonnes de réfugiés fuyant la guerre continuent de parcourir les routes d’Europe, aujourd’hui. Sous couvert de film historique, il y aurait eu matière à quelque chose de très actuel et très puissant. En se cantonnant dans l’évocation de quelques destins, le réalisateur choisit délibérément un traitement moins ambitieux et livre finalement un film sans grande envergure. En dehors de quelques séquences (les plus guerrières) qui instaurent un semblant de tension, « En mai fais ce qu’il te plait » est souvent réalisé platement, et même la partition d'Ennio Morricone (excusez du peu) ne suffit pas à faire décoller l'ensemble.


L'autre gros défaut de « En mai fais ce qu’il te plait » réside dans ses personnages, hélas. Bien que l’idée d’aborder cet épisode douloureux sous différents points de vue puisse sembler la meilleure du film, elle est finalement contre-productive, tant les protagonistes suscitent peu d’empathie. Malgré la situation et les épreuves qu’ils traversent, on s’attache peu, voire pas du tout, aux personnages. L’interprétation sans relief ne fait rien pour arranger ce constat. Qu’il s’agisse d’Olivier Gourmet (qui semble, pour une fois, peu convaincu), de Mathilde Seigner (encore une fois à la limite du supportable) ou de Laurent Gerra (évidemment caricatural), dont les piètres prestations ne sont pas contrebalancées par celles de Matthew Rhys et August Brühl, les acteurs desservent le film plus qu’ils ne le servent. La meilleure des interprétations reste cependant celle de la jeune Alice Isaaz, convaincante (malgré son jeune âge) en institutrice de village. 

Prisonnier entre un ton frôlant souvent celui de la docu-fiction et une intrigue dont on sent peser l’artificialité, Christian Carion ne réussit pas à emporter son spectateur. C’est dommage car ces jours du mois de mai 1940 auraient mérité meilleur traitement. 










jeudi 17 mars 2016

A la poursuite de demain (2015)


Qui pourrait croire qu'en parcourant (ou plutôt en subissant, les parents lisant ces lignes me comprendront) l'attraction "It's a small world" du parc d'attractions le plus célèbre du monde, on puisse voyager dans le temps ? Blague à part, le récent "A la poursuite de demain", sorti l'an dernier, a engendré des pertes catastrophiques pour Disney. Pourtant, sur le papier, il avait bon nombre d'atouts.

Chaque individu a sa vision du futur, qu'il soit empli de rêves ou territoire de cauchemar. Quand Casey Newton, une adolescente géniale et rebelle, trouve par hasard un étrange badge, sa vie change du tout au tout. L'objet la propulse dans la vision d'un autre monde, semblant n'exister que dans un futur hypothétique. Avec l'aide de l'étrange Athena et d'un inventeur reclus, Frank Walker, elle va découvrir que le futur n'est pas ce qu'elle rêve, mais pourrait bien le devenir.

Alternant vision spectaculaire d'un futur dystopique et scènes d'action, "A la poursuite de demain", réalisé par le remarquable Brad Bird (issu de Pixar, et qui l'on doit des bijoux tels que "Les indestructibles" ou "Ratatouille") a connu une genèse difficile et douloureuse. Entre multiples interventions sur le scénario (à la base écrit par Damon Lindelof, l'un des showrunners les plus en vue du moment), changements de casting (Dwayne Johnson fut finalement remplacé par George Clooney, par exemple). Après l'expérience catastrophique de "John Carter", on était donc en droit de se demander si Disney avait bien fait de se lancer dans des productions ambitieuses, au vu des piètres résultats obtenus (en terme de retour sur investissement, comme on dit dans les hautes sphères).

Pourtant, lorsqu'on visionne "A la poursuite de demain", on est agréablement surpris, voire emporté par le tourbillon que représente ce film. Certes, son intrigue n'a rien de surprenant (on est chez Disney et le happy-end fait partie du cahier des charges), mais le traitement de l'histoire et l'approche esthétique montrent une vraie démarche artistique, bien loin des sentiers habituellement balisés des productions de chez Mickey. A mille années-lumière de "  La reine des neiges" (et avec une audience aux antipodes), "A la poursuite de demain", commencée comme une attraction de Disneyland, vire rapidement au thriller futuriste, doté d'un véritable discours de fond (avec un propos presque politique, ce qui est plus qu'inattendu). A plusieurs reprises, on peut songer au célèbre "No fate, but what we make for ourselves", le credo de Sarah Connor. La noirceur et le pessimisme pointent leur nez plus d'une fois, brisant sans peine la couche de sucre glace qui est pourtant la norme chez les héritiers de Walt.

Alors, oui, "A la poursuite de demain" (malgré son titre français) avait moult qualités, dont une réalisation remarquable, une esthétique inédite, un scénario moins primaire que celui du premier blockbuster venu et une interprétation sans faille. Mais, visiblement, cela ne suffit pas à attirer les spectateurs dans les foules. A en croire certaines critiques, l'intrigue de "A la poursuite de demain" était de nature à perdre les spectateurs. Il aurait déjà fallu que Disney réussisse à les faire entrer dans les salles obscures. On peut s'interroger (surtout après l'autre monumental bide que fut "John Carter") sur la capacité du studio aux grandes oreilles à vendre autre chose que son produit standard : le dessin animé ponctué de chansons pleines de mélasse.

Tout porte à croire que l'immense succès (mérité) du dernier opus de la franchise "Star Wars", tombée dans le giron de Disney, n'ait finalement rien à devoir à sa maison de production, mais qu'au contraire, cette dernière lui doive beaucoup.




samedi 12 mars 2016

La vie très privée de Monsieur Sim (2015)


Il est des films qu'on va voir les yeux fermés (oui, cette expression est mal choisie), parce qu'ils sont portés par une équipe dans laquelle on fonde énormément d'espoirs. "La vie très privée de Monsieur Sim", réalisé par Michel Leclerc, auteur d'une des dernières comédies françaises dignes de ce nom ("Le nom des gens", qui réussissait à faire rire et réfléchir, prouesse semblant dater d'une autre époque), et mettant en scène Jean-Pierre Bacri, l'un des plus grands acteurs français (les habitués de ces colonnes ont l'habitude de ce genre de déclaration enflammée) n'a pourtant pas séduit les spectateurs ni les critiques. Il est sans doute temps de revenir sur ce film.

Monsieur Sim n'a rien de remarquable. Il serait même plutôt du genre à générer un ennui mortel. Solitaire, dépressif, il a le sentiment d'avoir tout raté, de sa carrière professionnelle à sa vie familiale. 
Quand on lui propose d'aller vendre des brosses à dents écologiques (en poil de sanglier) à travers la France, avec pour seul compagnie un GPS, Monsieur Sim va se lancer dans un voyage à rebours, et redécouvrir son existence, sous de nouveaux angles...

Adaptation du roman de Jonathan Coe, "La vie très privée de Monsieur Sim" n'est pas une comédie, que les choses soient claires. Si les mésaventures et les maladresses du héros peuvent prêter un temps à sourire, on se rend très vite compte qu'il est malheureux, notre pauvre Monsieur Sim, même s'il n'a pas toujours conscience de cela. Guidé par la voix de son GPS, duquel il tombera un temps amoureux, à la manière du héros de "Her", c'est un voyage intérieur qu'il va entamer et mener jusqu'à son terme. Alors que le spectateur découvre ce qu'il a été et ce qu'il est devenu, Monsieur Sim prend conscience de ses échecs : la démarche est douloureuse, mais remarquablement mise en scène et interprétée. La délicatesse qu'on avait déjà apprécié dans les précédents opus de Michel Leclerc est là : le road-movie-thérapie de ce pauvre Monsieur Sim est vibrant d'humanité et de douceur. Seulement, ce n'est pas pour autant que c'est un bon film. "La vie très privée de Monsieur Sim" est même plutôt raté. 

Hésitant entre le sourire et l'émotion, la mélancolie et la tristesse, le spectateur suit les pérégrinations de Monsieur Sim plein de perplexité. On comprend peu à peu où va le héros de cette épopée en soi-même (ou plutôt d'où il vient), mais on s'y attache assez peu, parce que le chemin qu'il emprunte est souvent fait d'impasses et qu'on est souvent contraint au demi-tour. Le GPS qui oriente ce voyage initiatique a quelques bugs qui donnent souvent l'envie de le jeter par la fenêtre. 

Il reste, heureusement, le magnifique Jean-Pierre Bacri, qui mérite à lui seul le visionnage du film, et les nombreux seconds rôles qui viennent lui porter main forte dans cette entreprise : qu'il s'agisse de la délicieuse Vimala Pons, de Mathieu Amalric, de Valeria Golino (qu'on est bien contents de revoir au cinéma), de Vincent Lacoste, d'Isabelle Gélinas, tous représentent le plus bel atout d'un film qui a oublié d'avoir une histoire solide à raconter.

J'aurais aimé aimer "La vie très privée de Monsieur Sim", parce qu'il disposait de quelques-uns des ingrédients qui font qu'au fond, j'aime le cinéma français. Malheureusement, force est de constater que ce film ne tenait presqu'aucune de ses belles promesses. Dommage...



lundi 7 mars 2016

Créatures féroces (1997)


Au cinéma comme dans bien d'autres domaines, certaines alchimies semblent ne fonctionner qu'une fois. Le savoureux "Un poisson nommé Wanda" fut une telle réussite, critique et publique, que son équipe tenta de réitérer avec "Créatures féroces". Las, cet opus ne draina pas autant de spectateurs dans les salles que les précédentes aventures de cette folle équipe. 

Quand le puissant trust de Rod MacCain acquiert le modeste zoo de Marwood, c'est pour en tirer des bénéfices. Il dépêche alors Rollo Lee afin de changer la stratégie d'exploitation du zoo. Puisque le public veut de la violence, ce dernier décide de ne conserver que les animaux les plus féroces. Qu'à cela ne tienne, les employés du zoo, révoltés, décident de lui prouver que tous les animaux, même les plus inattendus, sont de féroces créatures. 



Comme dans le précédent opus, l'histoire contée dans "Créatures féroces", quoique solidement scénarisée (par John Cleese), est surtout un prétexte à de savoureux gags et numéros comiques, porté par des interprètes portant haut le flambeau d'une certaine comédie (au ton so british). C'est avec un plaisir immense qu'on retrouve les joyeux drilles de "Un poisson nommé Wanda" : qu'il s'agisse du très britannique John Cleese, de la divine Jamie Lee Curtis, du survitaminé Kevin Kline (qui tient ici deux rôles), de Michael Palin, et de tous les seconds rôles, s'amusant comme des petits fous à amuser leur public.

C'est un des traits caractéristiques de ce film, comme du précédent méfait de la même bande : un immense respect pour le public, dont les auteurs actuels de comédie feraient bien de prendre de la graine. Ne succombant jamais à l'humour facile et à la tentation de prendre son spectateur pour un idiot, la bande à Wanda fait rire avec talent et avec application, signe d'une autre époque, sans doute. 

Fred Schepisi et Robert Young, les réalisateurs de cette comédie authentique, ont sans doute gardé un goût amer de ce désaveu injuste. Si le premier a continué d'oeuvrer, souvent sans grand succès, malgré un joli curriculum vitae (j'ai évoqué "Words and Pictures", récemment), le second est allé se réfugier du côté du petit écran. Quant aux doux dingues à l'origine du scénario et interprétant cette farce féroce (qui tient aussi de la charge contre une certaine façon de voir l'entertainment), on ne peut que regretter que ce film ait été leur dernier opus de ce genre.

En réunissant peu ou prou les mêmes ingrédients, on ne réussit pas forcément la même recette. En ce qui concerne "Créatures féroces", même si la douce folie de "Un poisson nommé Wanda" n'est pas omniprésente, on aurait cependant apprécié que plus de public visite le zoo. Ses drôles de locataires valaient le détour.






mercredi 2 mars 2016

Un début prometteur (2015)


Ce n'est pas parce qu'on est le fils ou la fille "de" qu'on est dépourvu(e) de talent. Mais l'inverse est tout aussi vrai. Il est facile de jeter l'opprobre sur un(e) artiste parce que son nom lui a servi de laissez-passer dans le monde du spectacle. Je suis sûr que certains noms vous viennent à l'esprit, à ce sujet. Il faut cependant concéder que, pour un cas de népotisme, il en est de nombreux où le talent semble héréditaire. C'est au bénéfice du doute que j'ai donc visionné récemment "Un début prometteur", réalisé par Emma Luchini (la fille "de", si vous m'avez suivi), qui n'avait guère attiré les foules, l'an dernier.

Martin est un homme désabusé, cynique, alcoolique, malgré son succès dans l'écriture (qui ne lui vaut pas que de l'admiration, d'ailleurs). Fraîchement divorcé et de retour chez son père amateur de compositions florales, il est entraîné malgré lui dans un drôle de périple. Tout ça, c'est la faute de son petit frère, tombé amoureux d'une femme étrange, joueuse, et pleine de mystère...
L'air de rien, Martin va reprendre goût à la vie.


Pour son deuxième long métrage, Emma Luchini a voulu adapter le roman de son compagnon, Nicolas Rey. Pourquoi pas ? Certes, pareille démarche risque de faire froncer les sourcils : en matière d'entre-soi, ce film se pose là, donc. Partant avec un sérieux handicap, le film d'Emma Luchini avait donc intérêt à le compenser. Hélas, il peine à susciter l'attachement : ce qui arrive à ses personnages laisse le spectateur indifférent. Que l'improbable trio s'embarque dans des péripéties, en dépit du bon sens et de la raison, on finit par s'en moquer un peu et on ne s'y intéresse guère.
A en croire les quelques échos distillés ça et là, la performance de Manu Payet valait le détour à elle seule. N'exagérons rien : se laisser pousser la barbe et le bide, puis adopter une nonchalance à l'épreuve de tout, ça n'a rien de comparable avec d'autres métamorphoses vues chez de grands acteurs. C'est plutôt la jolie performance de Veerle Baetens, la jolie belge repérée dans "Alabama Monroe", qui est le plus bel atout de ce film et éclipse, dans toutes ses scènes, l'acteur principal et également le jeune Zacharie Chasseriaud, qui peine à convaincre (on plaidera les circonstances atténuantes au vu de son jeune âge). 

Le début prometteur du titre est aussi celui du film. Au bénéfice du doute, on peut penser qu'on aura affaire à un de ces films charmants que le cinéma français dissimule, planqué dans la masse de comédies médiocres king-size et d’œuvres souvent nombrilistes. Et puis, au bout de quelques séquences, il faut se rendre à l'évidence : les promesses ne sont pas tenues. On commence par suivre ce trio improbable, puis doucement, on les laisse se débrouiller sans nous, parce qu'au fond, leur sort laisse le spectateur plutôt indifférent. De toute façon, le lendemain, tout ceci sera oublié.