Le cinéma d'animation est un domaine qu'on croit souvent réservé aux enfants et pour lequel les adultes ont souvent le simple rôle d'accompagnateurs. Ils sont plus rares, les films d'animation destinés à un public pas forcément enfantin. Les artistes qui s'essaient à ce registre passent souvent loin des grandes salles et, par conséquent, n'ont pas toujours la visibilité d'un Disney ou d'un Pixar. Fruit du travail de nombreuses années, "La tortue rouge" est le premier long métrage de Michael Dudok de Wit. Coproduit par le célèbre Studio Ghibli (entre autres), ce dessin animé méritait-il un peu plus d'exposition ?
Suite à un naufrage, un homme se retrouve seul sur une île déserte, dont il va très vite vouloir s'échapper. Le radeau qu'il construit, à plusieurs reprises, va se fracasser contre un obstacle invisible, comme si quelque chose l'empêchait de quitter l'île où il a échoué.
Il finira par découvrir une étrange tortue rouge, et une femme aux cheveux roux et, peut-être, la raison pour laquelle il est là.
Une chose est sûre : ceux qui ont emmené leur progéniture voir "La tortue rouge" ont pu s'exposer à l'étonnement de celle-ci : ne rien comprendre ou ne rien trouver à comprendre, plus exactement, voilà qui peut désarçonner. Mais "La tortue rouge", avec son histoire tout simple, à la limite du rêve éveillé (ou pas, d'ailleurs) fait partie de ces films qui laissent un souvenir, ne serait-ce que par sa beauté plastique. Le trait de Michael Dudok de Wit, déjà repéré pour ses précédents courts-métrages (toujours dans l'animation), mêlant à la fois le numérique et le fusain, emporte presque instantanément l'admiration du spectateur.
En plus d'être esthétiquement très beau, "La tortue rouge" se paie le luxe de prendre son temps et de narrer une histoire aux frontières du rêve. Sans aucun dialogue, ce dessin animé n'est pas pour autant une oeuvre simple. Le cheminement de son héros, simple naufragé ballotté par les flots et jeté sur le sable d'une île perdue, va au-delà de sa simple survie : c'est aussi la rencontre avec sa destinée que nous narre Michael Dudok de Wit.
Alors, certes, "La tortue rouge" peut désarçonner, par ses silences et les errements de son héros, mais il peut aussi séduire parce qu'il choisit un autre moyen de conter une histoire. Si on ajoute à cela sa beauté plastique et sa réalisation remarquable, il faut reconnaître qu'on est en présence d'un des plus beaux films d'animation de ces dernières années, capable de rivaliser avec les meilleures productions venues du Japon.
Alors, certes, "La tortue rouge" peut désarçonner, par ses silences et les errements de son héros, mais il peut aussi séduire parce qu'il choisit un autre moyen de conter une histoire. Si on ajoute à cela sa beauté plastique et sa réalisation remarquable, il faut reconnaître qu'on est en présence d'un des plus beaux films d'animation de ces dernières années, capable de rivaliser avec les meilleures productions venues du Japon.
Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie
"Un film muet"