Les familles criminelles sont un thème
récurrent du cinéma. On ne compte plus les films explorant les
dynasties maffieuses, réussis ou non. Qu'il s'agisse de
l'incontournable « Parrain », du « Grand pardon »
ou du « Clan des Siciliens », évoquer ces clans vivant de sombres trafics et de la mort est presque devenu un genre à part entière. Mais l'exercice de style est périlleux et ceux qui s'y sont cassé les dents sont légion. Laurent Tuel, déjà remarqué avec la comédie "Jean-Philippe" (avec Fabrice Luchini et Johnny Halliday), pourrait en témoigner : son "Premier Cercle" lui valut un échec cuisant en salles.
Cette fois-ci la famille est arménienne
et se nomme Malakian. Milo, le père règne sur son clan, tout en se
préparant à quitter les affaires, pour les laisser aux mains de son fils, Anton. Seulement, celui-ci aimerait bien rompre la tradition familiale et ne demande pas mieux que de se ranger des voitures. Depuis qu'il est tombé amoureux d'Elodie, jolie infirmière, il n'aspire plus qu'à une chose : sortir du cercle criminel dans lequel il évolue depuis sa naissance. Le braquage ambitieux que prépare Milo sera donc son dernier fait d'armes, et l'occasion pour le père et le fils de régler leurs comptes.
Comme l'indique le résumé que je viens d'en faire, les thèmes convoqués par "Le premier cercle" font partie des grands classiques du cinéma. Hélas, on peut, pour ce film, parler de clichés, enfilés les uns derrière les autres comme des perles. Outrancièrement prévisible, le scénario est particulièrement pauvre en surprises, accumulant les sensations de déjà-vu (et revu). Sur le fond, donc, rien de neuf, sous le soleil. Et ce dernier est particulièrement présent dans ce long-métrage. Il faut croire que "Le premier
cercle" a été tourné par très beau temps. Ou alors qu'il y avait
un stock de filtres jaunes dont Jean-Pierre Jeunet voulait se
débarrasser. Toujours est-il que la lumière baignant presque chaque plan du
film, en plus d'être très artificielle, nuit au réalisme de
l'ensemble. L'image est léchée, certes, mais elle n'a pas l'impact qu'aurait pu lui donner une photographie plus sale et une réalisation plus nerveuse.
Circonstance aggravante : le
casting ne fonctionne pas. Qu'il s'agisse de Jean Reno, monolithique
et visiblement peu convaincu par son rôle de patriarche, de Gaspard
Ulliel, laissé à lui-même et versant dans l'excès, de Sami
Bouajila, à peine crédible en flic tenace, malgré l'énergie qu'il déploie, ou de Vahina Giocante, réduite au rôle de faire-valoir, les acteurs du "Premier cercle" semblent emprisonnés dans leurs personnages et les clichés qu'ils véhiculent.
Enfin, la bande originale, totalement inappropriée (les envolées lyriques au piano auraient parfaitement convenu à une romance ou une tragédie, mais sonnent totalement faux ici) parachève le tableau. A ne pas croire totalement en l'histoire qu'ils veulent nous raconter, les artisans du "Premier cercle" ne font jamais adhérer le spectateur à celle-ci. Les familles qui ont précédé le clan Malakian ont encore de beaux jours devant elles...
Enfin, la bande originale, totalement inappropriée (les envolées lyriques au piano auraient parfaitement convenu à une romance ou une tragédie, mais sonnent totalement faux ici) parachève le tableau. A ne pas croire totalement en l'histoire qu'ils veulent nous raconter, les artisans du "Premier cercle" ne font jamais adhérer le spectateur à celle-ci. Les familles qui ont précédé le clan Malakian ont encore de beaux jours devant elles...