Il est difficile de catégoriser certains films : ainsi, nombre de longs métrages sont étiquetés "comédie dramatiques", ce qui, vous en conviendrez, ne veut pas dire grand chose. Le film "Celle que vous croyez" était catalogué dans ce registre et je ne savais guère à quoi m'attendre en le visionnant. La présence au casting de Juliette Binoche et de François Civil pouvait suffire à éveiller l'intérêt de nombreux cinéphiles, cela dit. Ne sachant cependant si j'allais rire ou pleurer, c'est à ce film qui fut bien peu visible que je consacre un article. Malgré une sélection à la Berlinale, "Celle que vous croyez" n'eut que peu de succès dans les salles.
Quinquagénaire divorcée, professeure de littérature, Claire décide un jour de créer un faux profil sur un célèbre réseau social. Alors qu'elle voulait au départ espionner son ex-amant, et sous l'identité de Clara, superbe jeune femme sortie de son imagination, elle va séduire Alex, un jeune photographe, et être séduite par lui. Mais, tôt ou tard, le virtuel ne suffit plus et Claire va devoir affronter les conséquences de ce qui était, initialement, un petit mensonge.
Adapté du roman homonyme de Camille Laurens, "Celle que vous croyez", réalisé par Say Nebbou, déjà remarqué pour "Dans les forêts de Sibérie" n'est pas une comédie, que cela soit clair une fois pour toutes. La spirale dans laquelle Claire s'engage prête plus à l'inquiétude qu'au rire. Se prenant au jeu en même temps qu'elle se prend au piège, l'héroïne de "Celle que vous croyez", remarquablement interprétée par Juliette Binoche, est à la fois coupable et victime et, si elle est de tous les plans ou presque, la réalisation n'en fait par pour autant l'unique objet du film. C'est plutôt une belle surprise que ce film, qui évoque les dangers du virtuel en même temps que l'importance de l'âge et la difficulté d'aimer, tout en conservant une vraie dose de suspense.
C'est bien d'un thriller romantique qu'il s'agit là, qui joue habilement de son époque et met en avant ses personnages, ancrés dans leur époque, la nôtre. Réaliste en même temps que surprenant, "Celle que vous croyez" réussit presque son coup, puisque seule sa dernière partie pêche un peu. Servis par une mise en scène efficace, qui évite d'être tapageuse, les acteurs incarnent avec conviction ces deux égarés, s'aimant sans se connaître. Si François Civil confirme tout le bien qu'on pouvait déjà penser de son talent et laisse augurer du meilleur pour la suite de sa carrière, Juliette Binoche, inattendue dans pareil rôle, est parfaite en assumant son âge et son statut. Derrière eux, on remarquera les jolies prestations de Guillaume Gouix et de Nicole Garcia, en psychiatre attentionnée.
Malgré une conclusion pas forcément à la hauteur, "Celle que vous croyez" est une belle tentative de thriller, abordant des thèmes d'actualité et les traitant plutôt habilement. Filmé avec talent et interprété par des acteurs impeccables, ce film français aurait mérité mieux lors de sa sortie en salles. Il n'est peut-être pas trop tard pour lui donner une deuxième chance.
C'est bien d'un thriller romantique qu'il s'agit là, qui joue habilement de son époque et met en avant ses personnages, ancrés dans leur époque, la nôtre. Réaliste en même temps que surprenant, "Celle que vous croyez" réussit presque son coup, puisque seule sa dernière partie pêche un peu. Servis par une mise en scène efficace, qui évite d'être tapageuse, les acteurs incarnent avec conviction ces deux égarés, s'aimant sans se connaître. Si François Civil confirme tout le bien qu'on pouvait déjà penser de son talent et laisse augurer du meilleur pour la suite de sa carrière, Juliette Binoche, inattendue dans pareil rôle, est parfaite en assumant son âge et son statut. Derrière eux, on remarquera les jolies prestations de Guillaume Gouix et de Nicole Garcia, en psychiatre attentionnée.
Malgré une conclusion pas forcément à la hauteur, "Celle que vous croyez" est une belle tentative de thriller, abordant des thèmes d'actualité et les traitant plutôt habilement. Filmé avec talent et interprété par des acteurs impeccables, ce film français aurait mérité mieux lors de sa sortie en salles. Il n'est peut-être pas trop tard pour lui donner une deuxième chance.