Les temps changent et il était temps. A grands coups de hashtags et de manifestations, on est en train d'abolir la notion de sexe faible. Il reste du chemin à parcourir, mais rien ne sera comme avant. Naturellement, le cinéma s'est emparé du sujet, avec plus ou moins de talent et, sous divers angles, la question de l'égalité femme-homme est posée. Ainsi, après le très sympathique "Little Miss Sunshine", le duo de réalisateurs Jonathan Dayton et Valerie Farris a mis un coup de projecteur sur l'odyssée de Billie Jean King, une de ces héroïnes "bigger than life" qui fit bouger les lignes.
1972 : Billie Jean King, après avoir remporté l'US Open, devient numéro une mondiale du tennis. Pourtant, ses primes de match ne représentent qu'une infime somme, au regard de celles touchées par ses confrères masculins. Elle décide alors de créer la Women's Tennis Association, avec quelques-unes de ses consœurs. Face à elle, les mâles se pavanent et se moquent. L’exubérant Bobby Riggs, joueur compulsif et macho affiché, décide de défier la jeune joueuse.
En visionnant "Battle of the sexes", on est tenté de faire la comparaison avec le très réussi "Borg Mc Enroe", autre film traitant d'un affrontement entre deux tennismen. Encore une fois, c'est un duel sur fond de sport qui nous est proposé. Valerie Farris et Jonatha Dayton, dont on avait goûté jusque là la bienveillance, emmènent le spectateur dans le passé pour narrer un affrontement autrement plus politique que celui qui opposait Borg et Mc Enroe.

C'est cependant du côté de sa réalisation, curieusement peu ambitieuse, que pêche le plus "Battle of the sexes". Alors que son sujet méritait un véritable souffle, le film semble avoir été formaté pour le petit écran et se contente souvent d'un ton quasi-documentaire, qui nuit à l'impact de son propos. Ecrit comme un feel-good movie et traité comme un documentaire, le sujet (méconnu du grand public) qui alimente "Battle of the sexes" aurait mérité plus d'ambition et une mise en avant plus puissante de ses enjeux. Avec plus d'énergie, la très belle reconstitution aurait servi son sujet, qui le méritait bien. A défaut, ce film reste plaisant au visionnage, sans cependant laisser derrière lui un souvenir impérissable.