Le filon initié par la formidable série "Stranger Things" ne pouvait rester inexploité. Exploitant la nostalgie des années 80 (souvent pour la servir sur un plateau à un public ne l'ayant pas connue, d'ailleurs) et une forme de candeur dont l'actualité manque cruellement, nombreux sont les médias recyclant, avec plus ou moins de bonheur, les recettes qui firent le succès des films de cette décennie. Aujourd'hui, "Les Goonies", "Retour vers le futur" ou "E.T." font figure de classiques (parfois inattendus), auxquels des hommages parfois maladroits, sont rendus (pas toujours de manière désintéressée). McG, réalisateur de "Terminator Renaissance" (entre autres), passé sous le pavillon de Netflix, nous a récemment proposé "Le bout du monde" ("Rim of the world", pour les anglophones).
Adolescent féru d'astronomie et ne sortant jamais de chez lui, Alex est envoyé par sa mère au camp du bout du monde pour y passer les vacances. A son arrivée, il va faire la découverte d'activités qui ne sont pas faites pour lui, et la rencontre d'autres enfants, venus là sans forcément le vouloir. Mais, un beau jour, alors qu'Alex se retrouve seul avec Zhen Zhen, Darius et Gabriel, le petit groupe découvre que tout le monde a quitté le camp. Pire encore : des extra-terrestres ont attaqué la Terre. En voilà, des vacances pas ordinaires !
Pour vérifier que l'exercice de style est réussi, vérifions tout d'abord que les ingrédients classiques de la recette sont présents : l'équipe de héros est composée de quatre gamins avec un passé compliqué et/ou une famille dysfonctionnelle (check !), va affronter un péril qui sort de l'ordinaire (check !) pour le vaincre mieux que ne l'auraient fait des adultes entraînés (check !), en jouant de leurs talents respectifs (check !).
La checklist est complète : il ne reste plus qu'à assembler les différents composants. Qui sait ? Avec un peu de talent, on pourrait assister à la genèse d'un de ces films que nous aimions tant, autrefois, et pas seulement à une tentative d'exploiter un filon juteux.
Ne tournons pas autour du pot trop longtemps : pour le coup, c'est raté et de façon magistrale. Très vite, l'impression d'avoir affaire à un assemblage totalement artificiel et opportuniste l'emporte sur le plaisir qu'on avait décidé de prendre en visionnant "Le bout du monde". On pourra m'objecter que le public visé est sans doute à choisir parmi les franges les plus jeunes des spectateurs : c'est un peu facile et c'est surtout prendre les enfants pour bêtes qu'ils ne sont.
La checklist est complète : il ne reste plus qu'à assembler les différents composants. Qui sait ? Avec un peu de talent, on pourrait assister à la genèse d'un de ces films que nous aimions tant, autrefois, et pas seulement à une tentative d'exploiter un filon juteux.
Ne tournons pas autour du pot trop longtemps : pour le coup, c'est raté et de façon magistrale. Très vite, l'impression d'avoir affaire à un assemblage totalement artificiel et opportuniste l'emporte sur le plaisir qu'on avait décidé de prendre en visionnant "Le bout du monde". On pourra m'objecter que le public visé est sans doute à choisir parmi les franges les plus jeunes des spectateurs : c'est un peu facile et c'est surtout prendre les enfants pour bêtes qu'ils ne sont.
McG, repéré pour "Charlie et ses drôles de dames", est sans doute adepte d'un cinéma efficace. Il a visiblement oublié, ici, d'être rigoureux. Incohérences et raccourcis sont légion, tant dans le scénario que dans la mise en scène, au point de nuire à la crédibilité de l'ensemble. Multipliant les références, souvent de façon balourde, de "Jurassic Park" à "Independance Day" (et j'en passe), McG tente de donner un capital sympathie à un film en roue libre, qui ne se prend jamais au sérieux, alors qu'il faudrait lui insuffler un minimum de crédibilité pour qu'il fonctionne.
Caricatures ambulantes, les quatre jeunes héros de "Le bout du monde" agacent plus qu'ils n'attirent l'attachement et, lorsqu'ils commettent des erreurs, on s'en réjouirait presque. Quand vient le dénouement, on est finalement content de les quitter : ce ne fut jamais le cas des classiques dont "Le bout du monde" revendique l'hérédité.