Alors qu'il vient de recevoir un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, il peut être intéressant de jeter un coup d'oeil dans le rétroviseur et de se pencher sur la carrière de Kevin Costner. Propulsé au rang de superstar en quelques films, l'acteur a expérimenté douloureusement l'adage qui veut que "la roche tarpéienne est proche du Capitole" (je sais, ça en jette un maximum, ce genre de citations). Ce discrédit coïncida grandement avec la sortie de "Waterworld", monstrueux bide financier en son temps, au budget explosé (175 millions de dollars) et à l'acueil désastreux (en partie causé par la médiatisation de son tournage délirant).
La suite de l'histoire est connue : les deux Kevin (Reynolds et Costner) se brouillèrent à mort à l'occasion du tournage cataclysmique de "Waterworld". Résultat, l'acteur enchaîna avec "Postman" (qu'il réalisa) qui fut également un bide, avant de perdre définitivement son statut de star des années 90. Quant au réalisateur, il enchaîna avec "187 code meurtre", puis "La vengeance de Monte-Cristo", avant de réaliser le très moyen "Tristan et Iseult" (dont j'ai déjà parlé ici).
Nous sommes au XXVème siécle. A force de réchauffement climatique, la catastrophe a eu lieu : la glace des pôles a fondu et l'eau a recouvert la quasi-intégralité de la planète. Les survivants se sont organisés en tribus, et certains sont en quête de Dryland, dernier bout de terre épargné. C'est à ce moment que surgit un individu étrange, seul sur son bateau...
Le genre post-apocalyptique a ses références et il est difficile de s'y frotter sans subir la comparaison. En l'occurrence, "Waterworld" peut être qualifié de "Mad Max aquatique". C'est plus précisément au deuxième volet de la trilogie australienne qu'il faut comparer ce film. Force est de reconnaître qu'il y a bien des similitudes entre les deux films, mais que "Waterworld" n'a pas l'efficacité brutale de "Mad Max 2". Et c'est là que se situe le problème. Vendu comme le blockbuster ultime (la tag-line était d'ailleurs "Rien de ce que vous avez vécu ne nous a préparé à...Waterworld"), ce film n'a finalement rien d'exceptionnel, hormis son budget démesuré.
Réalisé par Kevin Reynolds, qui avait contribué à la gloire de Costner avec un Robin des Bois pourtant poussif, "Waterworld" est à bien des égards une simple copie de "Mad Max 2", et l'on pourrait s'amuser à faire moult parallèles entre les deux films. C'est ludique, certes, mais en aucun cas mémorable.
Les acteurs en font des tonnes, chacun dans leur registre. Entre un Costner souvent mutique, un Hopper outrancier et une Jeanne Tripplehorn décidée qui connait son plus grand rôle, tous accomplissent leur tâche avec excès, mais dans pareil cas, on est prêt à leur accorder le bénéfice du doute.
Le scénario de "Waterworld" (auquel avait tout de même collaboré un certain David Twohy, qui fit sensation avec "Le fugitif" quelques années plus tôt) est sans doute son plus gros défaut. Jamais surprenant, rarement audacieux, le script se contente de dérouler une histoire prévisible, utilisant sans vergogne tous les clichés imaginables.
Les acteurs en font des tonnes, chacun dans leur registre. Entre un Costner souvent mutique, un Hopper outrancier et une Jeanne Tripplehorn décidée qui connait son plus grand rôle, tous accomplissent leur tâche avec excès, mais dans pareil cas, on est prêt à leur accorder le bénéfice du doute.
Le scénario de "Waterworld" (auquel avait tout de même collaboré un certain David Twohy, qui fit sensation avec "Le fugitif" quelques années plus tôt) est sans doute son plus gros défaut. Jamais surprenant, rarement audacieux, le script se contente de dérouler une histoire prévisible, utilisant sans vergogne tous les clichés imaginables.
C'est assez mal réalisé, certes, mais ça vaut bien n'importe quel Michael Bay (ou Roland Emmerich) et ça ne vieillit finalement pas trop mal. Sans être le naufrage et le cauchemar décrit par la presse de l'époque, "Waterworld" est finalement un film d'action comme nombre d'autres. Comme quoi, un budget pharaonique n'assure en rien d'entrer dans les mémoires des cinéphiles.