jeudi 24 octobre 2013

Killing Season (2013)



Si on m'avait dit un jour qu'un film mettant en scène un face-à-face entre Robert de Niro et John Travolta sortirait en direct-DVD, j'avoue que j'aurais émis des doutes. Bon, d'accord, la carrière de Travolta a, depuis mal d'années, des allures de montagnes russes avec plus de descentes que de remontées, il faut bien le reconnaître. Quant à celui qui joua dans "Taxi Driver" ou "Voyage au bout de l'enfer", il n'est plus que l'ombre de lui-même et pas mal de ses derniers choix inspirent plus de pitié que d'admiration. Il n'empêche qu'en mettant ces deux poids lourds du cinéma l'un en face de l'autre, on pouvait espérer, sinon un grand film, du moins un honorable divertissement. Malgré une projection au dernier festival de Deauville en présence de l'interprète de "La fièvre du samedi soir" (bigre, cela ne nous rajeunit pas), "Killing Season" n'est pas sorti en salles et c'est vers le marché vidéo qu'il faut se tourner pour le voir. 

Benjamin Ford, vétéran américain de la guerre de Bosnie, vit seul dans les bois. Cet ancien militaire acariâtre a coupé les ponts avec tout son entourage et se satisfait de la vie d'ermite qu'il a choisi. Un jour, il croise le chemin d'un inconnu, venant des Balkans. Survivant du conflit qui ensanglanta l'ex-Yougoslavie, cet ancien soldat serbe cherche à se venger de Ford. Commence alors un terrifiant jeu de chasse entre les deux hommes, dans le décor hostile des Appalaches. 

La Guerre des Balkans, encore toute récente dans les mémoires, a fait l'objet d'assez peu de traitement au cinéma, le sujet étant probablement trop frais. "Killing Season" est en réalité le recyclage d'un projet assez ancien (nommé "Schrapnel"), développé initialement pour John McTiernan,  qui aurait du se dérouler dans les années 1970 et réunir John Travolta et Nicolas Cage. C'est finalement en 2012 que commença le tournage de "Killing Season", sous la direction de Mark Steven Johnson, déjà blacklisté par pas mal de cinéphiles pour avoir commis les deux "Ghost Rider" ou "Elektra". Autant dire que l'entreprise partait mal.

Pourtant, on a envie d'y croire, dès les premières séquences. On se dit que le scénario est maigre mais que l'énorme potentiel des acteurs et que le matériau de base peut suffire à assurer la réussite de l'ensemble. Hélas, très tôt dans le film, le verdict tombe et ne sera jamais démenti : "Killing Season" est un ratage. Au vu du passif du metteur en scène, on pouvait s'y attendre, certes, mais les espoirs mis en lui sont torpillés rapidement par Mark Steven Johnson. Ce dernier, toujours aussi peu doué, n'arrive à aucun moment à sublimer le sujet et à lui donner corps. Face à la vacuité de la mise en scène, le scénario montre rapidement ses limites. La chasse à l'homme que se livrent les deux acteurs, dans la forêt, le froid, la boue, génère rapidement l'ennui et l'indifférence. 

Enfin, en plus d'un script maigrichon et d'une réalisation bancale, l'interprétation donne souvent envie de pleurer. Qu'il s'agisse de Robert de Niro ou de John Travolta, les deux acteurs principaux sont caricaturaux du début à la fin, en faisant systématiquement trop ou trop peu. Sans doute mal dirigés, les deux bonshommes ne sont crédibles à aucun moment (et la pitoyable VF n'aide pas).

Lors d'une séquence particulièrement incongrue (celle où Robert de Niro, pourtant en piètre forme au début du film, se remet sur pied en moins de deux), un cerf égaré là croise le regard de l'acteur qui incarna Jake La Motta ou Al Capone (pour ne citer qu'eux) : j'ai pensé un instant qu'il s'agissait d'un parent éloigné de celui de "The deer hunter" (ou "Voyage au bout de l'enfer" en version française). 
S'il avait pu parler, sans doute aurait-il interpellé de Niro pour lui dire "Robert qu'es-tu devenu ?".


dimanche 20 octobre 2013

All about Steve (2009)





J'avoue sans honte une petite faiblesse pour les comédies romantiques. Vous savez, ces transpositions à l'écran des contes de fée classiques, dont on sait pertinemment qu'ils vont bien se terminer, même si, au départ, tout oppose les deux protagonistes. Le genre a fait ses preuves au cinéma et certains exemples font désormais figure de référence : "Quand Harry rencontre Sally", "Quatre Mariages et un Enterrement" ou "The Holiday", pour ne citer que les plus connus. Je ne dois pas être le seul à apprécier ces films puisqu'on a droit régulièrement à un nouvel opus du genre, plus ou moins réussi. Sandra Bullock n'en est pas à son premier essai en la matière, mais avec "All about Steve" qu'elle produisit en partie, elle reçut une belle volée de bois vert de la part des critiques et eut droit à deux Razzie Awards (pour sa prestation et pour le couple qu'elle forma avec Bradley Cooper), sans compter l'échec financier de l'entreprise. 
Après un premier rendez-vous arrangé par ses parents, Mary décide que Steve, joli cameraman, est son âme-soeur. Pour brillante qu'elle soit, Mary, verbicruciste de profession, est pour le moins inquiétante, tant elle a des idées fixes et ne peut s'empêcher d'étaler ses connaissances, fussent-elles totalement hors de propos. Elle va décider de suivre Steve qui n'en demandait pas tant, pour le convaincre qu'ils sont faits l'un pour l'autre. 

Pendant qu'on en est aux aveux, je dois vous confesser une faute : je n'ai pas réussi à visionner ce film (diffusé sur notre très chère TNT) jusqu'au bout. Sans doute vendu sur son registre et la présence de ses deux acteurs principaux, l'une à l'étoile pâlissante, l'autre à l'aube de la gloire, "All about Steve" est totalement dénué d'intérêt. Qu'il s'agisse de l'interprétation de Sandra Bullock, totalement inepte ou des costumes dont elle est affublée (et je ne parle même pas de sa coiffure !), on a vite pitié de cette actrice (qui reçut pourtant un Oscar la même année pour "The Blind Side"), embarquée dans une galère qu'on ne souhaite à personne. Face à elle, Bradley Cooper et le reste de la distribution assistent au naufrage, impuissants.

Franchement mauvais, "All about Steve" n'est jamais drôle, accumule les scènes idiotes et les personnages caricaturaux, en plus d'être réalisé comme le premier épisode venu de "Joséphine, ange gardien". Le réalisateur, Phil Traill, est depuis reparti vers les séries télévisées : on espère qu'il ne sévira plus sur grand écran. Au passage , honte sur les producteurs qui financèrent un tel navet, alors qu'abondent les projets intéressants en peine de budget. 

En plus, le pitch sous lequel est vendu ce film comporte une énorme faute. Le personnage de Sandra Bullock est verbicruciste et non cruciverbiste, puisqu'elle crée les grilles de mots croisés à l'intention de ses lecteurs. Même si ce n'est qu'une goutte d'eau, elle fait déborder le vase.  


mercredi 16 octobre 2013

Iron Sky (2012)


Certains films sortent des sentiers battus et osent des scénarios qu'aucun grand studio n'oserait produire. Forcément, de telles oeuvres restent peu accessibles et il faut fouiner dans les rayons les plus obscurs des vidéothèque pour y avoir accès. Alors, le curieux spectateur peut découvrir d'étranges films aux scénarios improbables, souvent tournés avec des budgets qui auraient à peine suffi à assurer le cachet de certains acteurs. Parfois, on tombe sur des merveilles. Souvent, on est déçu. Il arrive aussi qu'on reste perplexe. 

On nous cache tout, on nous dit rien, c'est bien connu. Depuis 70 ans, et leur défaite face aux Alliés, les nazis n'ont pas disparu, figurez-vous : ils sont allés se réfugier sur la face cachée de la Lune et y préparent leur retour. En 2018, viendra leur heure et ils pourront enfin savourer leur revanche. Lors d'une expédition lunaire lancée pour promouvoir la ré-élection de la présidente des Etats-Unis, deux astronautes vont tomber sur la base secrète où se prépare le IVème Reich. Le seul des deux qui survivra (un Noir top-model dont le smartphone va être utilisé à des fins militaires par les nazis) va vivre une aventure à laquelle il ne s'attendait pas.

Avec un pitch pareil (et je vous épargne les détails), on se doute bien qu'aucun producteur n'aurait accepté de financer "Iron Sky". Il aura fallu que Timo Vuorensola, son réalisateur fasse appel à ses fans et aux futurs spectateurs pour financer l'improbable projet (on remerciera le crowndfunding au passage). Au final, une fois le budget bouclé, l'étrange objet débarque sur les écrans, grands ou petits, avec la triple nationalité germano-finlando-australienne. 

C'est clairement sur les territoires de la parodie que "Iron Sky" s'aventure. Il faut dire que son metteur en scène pratique là la récidive, après son "Star Wreck : In the Prikinning", qui s'en prenait déjà à une série de science-fiction bien connue. On ne ne jugera donc pas la crédibilité de l'histoire : il y aurait beaucoup à dire, dans ce cas. Si, par contre, on se penche sur la mise en scène, il faut reconnaître un certain talent à Timo Vuorensola, qui témoigne d'une ambition et d'un sens du spectaculaire qui fait parfois défaut à des réalisateurs disposant de budgets colossaux. Les effets spéciaux, quand on les juge à l'aune des moyens dont a disposé "Iron Sky" sont plus qu'honorables et certains plans forcent même le respect.

Du côté de l'interprétation, il est peu de reproches à formuler à l'encontre de ce curieux film. Les comédiens semblent se délecter d'endosser leurs rôles, aussi improbables soient-ils. On a droit au savant (presque) fou, au chef psychopathe, à la présidente hystérique et j'en passe. Notons que les rôles féminins, même s'ils exploitent sans vergogne l'impeccable plastique de leurs interprètes, ont une importance majeure, ce qui est plutôt rare dans ce registre. 

Le défaut majeur de "Iron Sky" reste, hélas, son scénario, un peu maigre. Manquant un peu d'épaisseur, le script se contente d'utiliser (en assumant son propos, cela dit) le pitch de base, convoquant ça et là quelques références évidentes. Sans user d'effets comiques volontaires (ce qui en écarte probablement pas mal de spectateurs), le film exploite à fond son idée de base. Il aurait sans doute fallu enrichir un peu le scénario de quelques surprises et intrigues secondaires, pour le rendre un peu plus épais. Cette (petite) réserve mise à part, il faut reconnaître qu'en son genre, "Iron Sky" mérite le détour, pour peu que vous ayez envie de voir ce que peut donner une idée saugrenue entre les mains d'une équipe assumant son délire. Un peu maigre sur le fond, mais séduisant par sa forme, ce film est à réserver aux amateurs et aux curieux, donc.




samedi 12 octobre 2013

Nicolas Eymerich, inquisiteur


Valerio Evangelisti, romancier italien, est l'auteur (entre autres) d'un cycle qui comporte 10 tomes (les deux derniers ne sont pas encore traduits en français). Cette série de romans met en scène Nicolas Eymerich, terrible inquisiteur. Inspiré d'un personnage homonyme qui exista et écrivit le manuel de référence de l'Inquisition, ce héros (terme à prendre avec d'énormes pincettes, on le verra plus tard) doit affronter des manifestations étranges, voire surnaturelles, dans lesquelles œuvre forcément le Malin. 

Imaginez Bernardo Gui, le sinistre inquisiteur qui affronte Guillaume de Baskerville dans "Le nom de la rose" (le roman ou le film) et faites-en le personnage central de romans mêlant science-fiction et histoire, et vous aurez un aperçu de ce qui vous attend. Au centre de ces récits, un fin limier dont la compagnie est à la fois appréciable et détestable, s'en prend à tous ceux qui cherchent à s'en prendà l'Eglise.

Le rayon consacré aux romans soi-disant historiques est pour le moins saturé, dans toutes les librairies de France et de Navarre. Prenant plus ou moins de liberté avec la vérité historique, les auteurs nous ont livré, dans ce registre, le meilleur et le pire (je ne donnerai pas de noms, par charité). Dans le cas présent, c'est dans la première catégorie qu'on se trouve. A cela, deux raisons principales : tout d'abord, le personnage central des romans, sorte de Sherlock Holmes monacal obsédé par la pureté et hanté par sa mission, dusse-t-elle le conduire à faire périr tous ceux qui ont le malheur de faire ombrage à l'Eglise. Ensuite, la richesse des intrigues, navigant sur plusieurs époques souvent fort éloignées, qui, loin de rendre le tout illisible, justifie et explique l'ensemble de l'édifice. La prouesse est d'autant plus belle que Valerio Evangelisti ne se contente pas, d'un tome à l'autre, de reprendre la même recette, comme on pu le faire certains auteurs. Chaque aventure de l'inquisiteur est un nouveau voyage à travers les époques, ébouriffant de richesse et de surprises.

Enfin, cerise sur le gâteau, la traduction de l'italien est remarquable. Moi qui peste régulièrement sur des traductions désastreuses, je dois reconnaître le bel ouvrage réalisé par les éditions La Volte et le traducteur, Serge Quadruppani. Une fois terminée la première enquête de Nicolas Eymerich, et en dépit de l'antipathie que le bonhomme peut susciter, on a une seule envie : découvrir la suite de ses pérégrinations en des âges sombres, où sa foi sera mise à rude épreuve, mais où le plaisir du lecteur (pour peu qu'il soit amateur d'exercices de style inédits) sera comblé.

On me chuchote dans l'oreillette que ces romans ont inspiré une série de bandes dessinées. Etant client du neuvième Art, je vais me mettre en quête de ces ouvrages, évidemment, et vous en reparlerai.

mardi 8 octobre 2013

The Words (2012)



Bradley Cooper, catapulté sex-symbol et acteur bankable, n'est pas que la vedette de franchises à succès (comme "Very Bad Trip") ou de films au succès assuré. Malgré sa cote d'enfer, ces dernières années, le beau gosse a aussi connu des revers. Film alignant un casting qui aurait du lui assurer l'affluence du public, "The Words" n'est toujours pas sorti en salles en France et c'est sur le marché de la vidéo qu'il est désormais disponible. 
A l'occasion de la sortie de son dernier ouvrage, Clayton, romancier reconnu, donne une lecture publique de celui-ci. Son héros, Rory, est un jeune romancier à qui le succès échappe. Lors de sa lune de miel à Paris, il déniche chez un antiquaire une serviette de cuir, dans laquelle il découvre un manuscrit. Retranscrivant mot pour mot les écrits d'un autre, il va rencontrer le succès lorsque cette histoire sera publiée. 
Enfermé dans le mensonge, Rory, qui au passage y perd la femme de sa vie, va finir par rencontrer le véritable auteur du roman qui lui a apporté fortune et gloire. 

Le script de "The Words" est original et ambitieux. On imagine ce que des réalisateurs comme Christopher Nolan ou David Fincher (on peut rêver) en auraient fait. Pensez donc : un écrivain qui raconte l'histoire d'un autre écrivain pillant celle d'un troisième écrivain. Brian Klugman (surtout connu pour son travail sur des séries comme "Bones") et Lee Sternthal (dont c'est la première mise en scène), les deux co-réalisateurs, n'ont pas eu l'ambition ou les moyens de faire de ce film ce qu'il aurait pu être. Autant dire les choses franchement : leur peu d'ambition fait de "The Words" un film bien en-deça de ce qu'il promettait. Avec plus d'audace, l'intrigue à tiroirs derrière ce film aurait pu donner lieu à une redoutable mise en abîme. Il n'en est rien, ou presque. 

On pourrait éventuellement se consoler avec la distribution : derrière Bradley Cooper, le reste du casting pourrait faire rêver pas mal de réalisateurs et de spectateurs. Mais, qu'il s'agisse de Jeremy Irons, du trop rare Dennis Quaid, de Zoe Saldana ou de la très sculpturale Olivia Wilde, les interprètes, sans doute peu ou pas dirigés, semblent laissés à eux-mêmes et donnent une prestation sans conviction. Il ne reste plus au spectateur qu'à se rabattre sur les décors plutôt agréables à l'oeil (quoique peu réalistes, notamment ceux de Paris, décidément source de bien des clichés quand il est vu d'Hollywood).

Doté d'un scénario pour le moins original, "The Words" aurait mérité un traitement plus audacieux : il en aurait résulté, à coup sûr, un film plus mémorable. Filmé comme un téléfilm lambda, il laisse un goût étrange après visionnage : celui du gâchis d'un beau matériau de base. Dommage.



vendredi 4 octobre 2013

Space Time (2011)



Certains réalisateurs peuvent, avec deux fois rien, entraîner les spectateurs dans leur univers onirique et les  séduire. Cependant, n'est pas Kubrick qui veut et il ne suffit pas d'aligner les plans, fussent-ils de toute beauté, pour réussir un film. Avec "Space Time" (sous-titré "L'ultime odyssée", pour ceux qui n'auraient pas capté l'évident parallèle avec "2001 : l'odyssée de l'espace"), William Eubank, également scénariste, livre un premier film ambitieux, revendiquant presque la filiation avec le père du Docteur Folamour et de Barry Lyndon. Malheureusement pour lui, dans nos contrées, c'est en DVD que sortit ce film (dont le titre original est "Love", mais je ne m'étendrai pas une nouvelle fois sur les méfaits de la traduction).

Astronaute solitaire à bord de la Station Spatiale Internationale, Lee Miller perd tout contact avec la Terre, où il s'est visiblement passé quelque chose de grave. Resté seul dans l'ISS, l'astronaute, en plus de devoir gérer ses ressources, va tenter de ne pas perdre la raison. Il finit par découvrir le journal d'un soldat ayant combattu pendant la Guerre de Sécession et s'y plonge. Voyage-t-il dans le temps ou en lui-même ? Alors que tout lien avec le monde extérieur est impossible, Miller découvre que son expérience et celle du soldat sont liées, que tout est connecté.

Raconté comme je viens de le faire, le pitch fait immanquablement penser à "Cloud Atlas", mais le traitement est radicalement différent. Plaçant la majeure partie du temps son spectateur face à la solitude de son héros, le réalisateur, William Eubank (membre du groupe Angles and Airwaves, qui assure d'ailleurs la bande originale) pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Si l'on peut voir dans "Space Time" un éloge
de la solitude, ou un questionnement métaphysique sur la place de l'homme ou le sens de la vie, il faut cependant avouer que ce fond n'est accessible qu'à ceux qui auront le courage de creuser pour l'atteindre. J'avoue pour ma part n'avoir pas eu la force d'aborder ce film comme l'exposé philosophique qu'il est sûrement et m'être contenté d'admirer ses images somptueuses et sa bande originale à l'avenant.

Alors, oui, "Space Time" est un film d'une remarquable beauté, mais totalement vide de sens. La succession d'images et de plans esthétiquement impeccables et souvent époustouflants ne suffit cependant pas à faire un film : il faut, pour cela, un fond qui ne donne pas l'impression d'être hermétique à tous, hormis le réalisateur. Faute d'une histoire à raconter, "Space Time" laisse finalement de marbre.