jeudi 25 juillet 2013

Pause estivale...

Voici le moment venu de prendre une petite pause, après une année bien chargée....

Après quelques semaines de repos bien mérité, le blog sera de retour et avec lui, des films (injustement ou pas) boudés à leur sortie....et bien plus encore.

A bientôt !


dimanche 21 juillet 2013

The Holiday (2006)


Les comédies romantiques modernes représentent à elles seules un genre à part, dont les codes ont été définis par quelques grands classiques du genre. Parmi les plus récents exemples, on citera évidemment des incontournables, tels que "Quand Harry rencontre Sally" ou "Coup de foudre à Notting Hill". Nancy Meyers, scénariste et réalisatrice, est spécialisée dans ce registre. On lui doit notamment le script de "Tout peut arriver" ou de "Ce que veulent les femmes" (qu'elle réalisa). Avec "The holiday" et son casting de prestige, elle avait mis tous les atouts de son côté, mais essuya cependant un bel échec public, le film ne rapportant qu'une petite douzaine de millions de dollars. 

L'américaine Iris, superficielle et toujours sur les nerfs, et l'anglaise Amanda, romantique mais méprisée de celui qu'elle aime, échangent leurs maisons, le temps des vacances de Noël. Espérant éviter la fréquentation des hommes, les deux femmes vont cependant faire de nouvelles rencontres, chacune de leur côté : Iris va croiser le chemin du mystérieux frère d'Amanda, tandis qu'Amanda va se trouver nez à nez avec Miles, l'un des amis d'Iris. Tous ont leurs blessures, et vont apprendre à les soigner.
Il faut que ce soit clair : "The Holiday" est à réserver aux amateurs de comédie romantique, et sans doute à eux seuls, tant il respecte à la lettre les codes du genre. Point ou peu de surprises à attendre du côté du scénario, mais c'est une des règles de ce registre du septième art. C'est donc au niveau de la réalisation et (surtout) de l'interprétation que doit se porter le regard critique.  

Du côté de la mise en scène, il y a peu de reproches à faire quant au travail de Nancy Meyers. Si elle porte un regard tendre sur ses personnages, elle s'attache, une fois de plus, à se placer du côté des femmes et leur offre la part belle. Visiblement admirative de ses actrices et de ses acteurs, elle sait les mettre en valeur, dans des décors presque trop beaux pour être vrais (mais là encore, je le répète, nous sommes dans le conte de fées moderne et c'est pleinement assumé). 

Pour qui aime les acteurs, "The Holiday" est un cadeau de Noël (valable à toute autre période de l'année cependant). Toute la distribution se délecte des rôles offerts par la réalisatrice. Divinement beaux, les acteurs principaux prennent le spectateur par le cœur, le séduisant dès leur première apparition à l'écran. Jude Law, touchant de sobriété, fera fondre le cœur de ces dames, tandis que les messieurs n'auront que l'embarras du choix entre la remarquable Kate Winslet ou l'effervescente (parfois un peu trop, d'ailleurs) Cameron Diaz. Dans des rôles secondaires, on notera la prestation de Rufus Sewell, en amant manipulateur, mais aussi du vétéran Eli Wallach, en vieux scénariste plein de sagesse et d'ironie. Les séquences avec l'inoubliable Tuco du merveilleux classique "Le bon, la brute et le truand" sont parmi les plus savoureuses de "The holiday".

On a tous droit à une petite friandise de temps à autre : ce film en fait partie, pourvu que l'on soit amateur (ou amatrice) de sucré. "The holiday", loin d'être un plaisir coupable, est une comédie romantique qui respecte son contrat au pied de la lettre et comblera les amateurs du genre, et surtout eux. Emporté par des acteurs remarquables (notamment Eli Wallach), cette guimauve ravira celles et ceux qui assument (ou pas) ce péché mignon. 






mercredi 17 juillet 2013

Endiablé (2000)


L'intervention du fantastique dans la comédie a donné lieu à de nombreux films, souvent inégaux. Pour un traitement en finesse à la façon de "Un jour sans fin", combien de "Ma vie est un enfer" ? De longue date, les cinéastes ont utilisé le fantastique pour apporter un peu de piment à des comédies qui auraient été bien palotes sans cet ajout, ou pour mettre un peu plus en relief des thèmes qui leur étaient chers (l’incontournable "La vie est belle" de Frank Capra, reste un modèle du genre). "Endiablé" ("Bedazzled", en version originale) est à ranger dans la catégorie des comédies où intervient un élément fantastique, mais n'a pas pour autant marqué les esprits lors de sa sortie. 

Elliott est ce qu'on peut appeler un loser. Mal considéré par tous, ce brave garçon désespérément célibataire rêve de conquérir le coeur d'une jolie collègue qui l'a à peine remarqué.
C'est le moment que choisit Satan en personne pour surgir dans son existence et lui permettre d'exaucer sept de ses voeux. Naturellement, le diable (ou plutôt la diablesse, puisqu'elle a ici les traits et la plastique d'Elizabeth Hurley) va se faire un malin plaisir d'interpréter à sa guise les souhaits du malheureux.

Réalisé par Harold Ramis (le docteur Egon Spengler de "SOS Fantômes"), "Endiablé" est le remake de "Fantasmes", un film de Stanley Donen (surtout connu pour ses comédies musicales, comme "Charade") réalisé en 1967. Si l'original n'a pas marqué les mémoires, la version de Ramis ne le fera pas non plus, il faut bien le reconnaître. Malgré quelques maigres trouvailles scénaristiques et une poignée de gags qui font sourire, cette comédie s'avère au final poussive et assez ennuyeuse. Les coupables, en l’occurrence, sont plusieurs : la réalisation, extrêmement plate et manquant cruellement de rythme (et je ne parle pas des multiples répétitions d'effets se voulant comiques), et les acteurs, manquant cruellement de conviction.

Au premier rang du casting, Brendan Fraser, acteur auquel je n'arrive pas à trouver le moindre talent, traverse ce film avec l'air navré du type qui n'a pas compris ce qui lui arrive. Elisabeth Hurley, quant à elle, a beau être diaboliquement sexy (et n'être pas avare de ses charmes), il lui reste pas mal de chemin pour devenir une grande actrice, qu'on admirera pour autre chose que son physique.

Harold Ramis a réalisé quelques belles comédies (le déjà cité "Un jour sans fin" et, dans une moindre mesure, "Mafia Blues", par exemple), mais "Endiablé" fait pâle figure en comparaison de celles-ci. L'échec commercial (et critique) de ce remake inutile d'un film oublié en dit long sur sa réussite, pour une fois. Ce qui fait défaut à ce dernier réside essentiellement dans une réalisation et une interprétation qui auraient du lui donner le punch et l'intérêt nécessaire. Faute de cela, vous pouvez passer votre chemin sans regret. 





samedi 13 juillet 2013

Comme des frères (2012)


Certaines dynasties semblent habiter le paysage du cinéma français depuis des générations, au point que leur patronyme fait partie du décor. Hugo Gélin, petit-fils de Daniel Gélin et fils de Xavier Gélin, a choisi de faire carrière derrière la caméra. Producteur et scénariste, il a réalisé son premier (et unique à ce jour) long métrage en 2012. "Comme des frères", entre film choral et road-movie, a à peine attiré 300 000 spectateurs dans les salles lors de sa sortie. C'est bien peu, vous en conviendrez. Pourtant, ce film avait tout pour séduire. 


Charlie est morte et ses trois amis, Elie, Boris et Maxime ont perdu avec elle la femme de leur vie. Tous les trois décident de prendre la route et de rejoindre la maison de celle-ci. Le voyage qui les attend sera l'occasion pour eux de se redécouvrir et de comprendre à quel point ils aimaient la belle Charlie, partie trop tôt.



Évitant tout pathos, le film d'Hugo Gélin évolue régulièrement entre situations humoristiques et flash-backs. Le spectateur peut donc découvrir peu à peu ce que les personnages sont, comment ils se sont connus, et comment leurs rapports ont évolué. Ne nous leurrons pas, l'intérêt majeur de ce film réside dans ses protagonistes, tous différents, mais tellement proches. Le réalisateur a eu la bonne idée de faire appel à trois comédiens fort différents, mais tous remarquables, pour incarner les trois amis de Charlie. François-Xavier Demaison, Pierre Niney et Nicolas Duvauchelle se glissent dans la peau de Boris, Maxime et Elie avec un talent indéniable, nous rendant les trois garçons attachants, malgré leurs défauts et leurs travers (ou grâce à eux, justement). Dans le rôle de la défunte Charlie, Mélanie Thierry, jouant sur le fil ténu de la fragilité et du courage, tient ici l'un de ses meilleurs rôles.


La bonne humeur évidente qui a régné sur le tournage transparaît dans chacun des plans. L'amour que Hugo Gélin porte à ses personnages et à ses acteurs est communicatif et compense les quelques creux du scénario. Ce dernier, bien que ne réservant que peu de surprises, est l'occasion de quelques belles rencontres (et aussi du passage de quelques noms du cinéma français). Une fois que l'on s'est attaché aux personnages, les accompagner dans leur périple devient vite naturel, même si certaines étapes sont des plus dispensables.


Petit bonus notable, la bande originale, essentiellement composée par le groupe Revolver, est un des (nombreux points) positifs de ce petit film auquel il est finalement peu de choses à reprocher. 

La production suivante de Hugo Gélin, "La cage dorée", s'avéra être un grand succès public. Espérons qu'il encouragera le jeune réalisateur à enfiler de nouveau la casquette de metteur en scène. 


mardi 9 juillet 2013

Comment savoir (2011)


Avec un budget de 120 millions de dollars, tout producteur a de quoi monter un film ambitieux, lorgnant souvent du côté du fantastique ou de l'action. Il est plus rare de voir une telle somme consacrée à une comédie romantique, à moins que le cachet des acteurs soit particulièrement lourd. "Comment savoir", dernière réalisation en date de James L. Brooks, malgré ce budget confortable, a connu un des pires échecs récents du cinéma américain. L'échec fut essentiellement financier et n'a sans doute pas été compensé par les nombreux placements de produits Sony visibles à l'écran, soit dit en passant. 

Lisa, joueuse de soft-ball, est une battante en plus d'être ravissante. Alors qu'elle n'est pas retenue pour faire partie de l'équipe nationale, elle rencontre Matty, joueur de base-ball professionnel immature et égocentriste, qui va pourtant la charmer. De son côté, George voit sa carrière professionnelle s'effondrer, par la faute de son père (qui est aussi son patron). Alors qu'il risque de gros ennuis judiciaires, il croise la belle Lisa...

Soyons clairs : nous sommes ici dans le registre de la comédie romantique et l'épilogue n'est pas un l'objet d'un suspense intenable. Une fois cette réserve émise, l'amateur du genre (dont je me revendique sans honte) pourra apprécier l'exercice de style, avant de décréter si, oui ou non, ce film fait partie de ceux qui remplissent leur contrat.

S'il faut reconnaître un atout à "Comment savoir", c'est sa façon d'avancer dans l'histoire, progressant puis rétrogradant, à la manière de ses personnages qui hésitent sur la conduite à tenir (d'où le titre). Leurs convictions sont mises à rude épreuve et ils doivent parfois revoir leur jugement. On est donc dans un traitement plus proche du mélodrame que de la comédie romantique "confortable" à laquelle Hollywood nous a habitué ces dernières années.  Cela dit, si Brooks connaît à merveille le terrain du mélodrame, on a souvent l'impression, lors du visionnage, qu'il manque un peu d'huile dans la mécanique pour que tout fonctionne bien. 

C'est sans doute à cause d'un script hésitant et qui aurait mérité d'être peaufiné que cette impression demeure tout au long du film. Vendu comme une comédie, "Comment savoir" a souvent un goût-amer qu'on ne s'attendait pas à lui trouver.
Souvent bancal, en grande partie à cause d'un scénario effiloché et manquant d'une colonne vertébrale, "Comment savoir" dispose pourtant de quelques atouts, notamment sa distribution : la charmante Reese Witherspoon ravira le public féminin tandis que Paul Rudd charmera les représentantes du beau sexe. La prestation d'Owen Wilson est elle aussi à souligner, malgré un rôle souvent outrancier. James L. Brooks, déjà réalisateur de "Pour le pire et pour le meilleur" retrouve ici Jack Nicholson, qui cabotine à l'envi, dans un second rôle dont on se demande parfois quelle est l'utilité (hormis de témoigner de la fidélité d'un acteur à un réalisateur, puisque c'est leur quatrième collaboration). 

Au final,  "Comment savoir" est une énième comédie romantique qui, malgré tous ses défauts, possède néanmoins son charme propre. Ce dernier repose essentiellement sur ses interprètes, qui portent l'histoire à bout de bras. Rien que pour eux, il aurait mérité un meilleur sort...


vendredi 5 juillet 2013

Matilda (1996)


On connaît surtout Danny de Vito pour les rôles qui firent sa gloire, durant les années 1990 : "Jumeaux", mais aussi "Batman : le défi" (où il incarna un Pingouin mémorable). On sait moins qu'il a aussi travaillé de l'autre côté de la caméra, entre mise en scène et production (il aida, par exemple, Quentin Tarantino à réaliser le sublime "Pulp Fiction"). Son oeuvre de réalisateur a laissé moins de traces dans les mémoires. En dehors de "La guerre des Rose", il est peu de ses films dont on se souvienne. Qui se rappelle du biopic "Hoffa" ? Qui se souvient qu'il a adapté le roman "Matilda" du très prolifique auteur Roald Dahl(1) (aussi à l'origine de "Charlie et la chocolaterie" ou "Fantastic Mister Fox", pour ne citer qu'eux) ?


Matilda, 6 ans et demi, a eu la malchance de tomber dans une famille particulièrement affligeante. Entre une mère adepte des concours de bingo et un père m'as-tu-vu vendeur tendance escroc, elle qui n'aspire qu'à la lecture et rêve d'aller à l'école n'a pas la vie à laquelle elle aspire. Un jour pourtant, tout va changer : Matilda va se découvrir un pouvoir de télékinésie. Cela tombe bien : la directrice de l'école où son père a fini par l'inscrire est un véritable tyran : elle et Matilda vont avoir maille à partir.

Alors, bien évidemment, "Matilda" est un film pour enfants, et il accomplira sa mission (à savoir amuser nos chères têtes blondes) avec efficacité, tout en apportant sa propre morale, mais sans être moralisateur. Ça n'est déjà pas si mal. Mais, hormis ce contrat de base, rempli honnêtement, il faut reconnaître que même adulte, on prend un malin plaisir à déguster ce petit film. Entre les parents beaufs de Matilda et ses péripéties scolaires, les adultes en prennent pour leur grade. Interprétés par Danny de Vito et son épouse Rhea Perlman, le père et la mère de la petite héroïne concentrent toute la bêtise et la lâcheté imaginables. Il y a donc un petit côté "jeu de massacre" dans ce petit film qui réjouira les plus grands.

La réalisation de Danny de Vito est efficace, même si, avec le temps, certains plans ont un peu vieilli (les effets spéciaux accusent le poids des années). Mais le plus grand atout de ce petit film réside dans son interprétation. Tous les acteurs y sont remarquables, y compris (et ce n'est pas peu dire) les enfants. Combien de fois a-t-on du subir le jeu peu naturel de jeunes comédiens mal dirigés, donnant un résultat souvent médiocre au final ? Face à eux, les adultes tirent joliment leur épingle du jeu, rendant leurs personnages odieux ou adorables et emportant sans mal l'adhésion du jeune public. Notons au passage la présence au casting de Paul Reubens (alias Pee-Wee Herman) dans le rôle d'un agent du FBI et d'Embeth Davidtz, récemment à l'affiche du "Millenium" de David Fincher. 

Alors, oui, "Matilda" est un film pour enfants, mais pas seulement. Par son ton, tour à tour jubilatoire ou accusateur, ce film est souvent touchant et drôle, sans tomber dans les travers dont les comédies pour enfants sont coutumières. Il mérite donc amplement d'être (re)découvert...




(1) : Si vous voulez épater vos amis dans les dîners, voici la petite information qui fera de vous un cinéphile admiré : Roald Dahl, en plus de ses activités de romanciers, scénarisa "On ne vit que deux fois", le cinquième James Bond. C'est d'autant plus amusant que, durant la Seconde Guerre Mondiale, Roald Dahl s'était lié d'amitié avec Ian Fleming, le créateur du personnage de 007.