dimanche 30 septembre 2018

Après la tempête (2016)


Après avoir fait forte impression auprès des critiques avec ses précédents films ("Nobody knows", "Tel père tel fils" ou "Notre petite sœur"), Hirokazu Kore-eda, cinéaste japonais réputé pour son approche humaniste de thèmes intimes, comme la famille ou la paternité, fut de retour à Cannes avec "Après la tempête". Ce film, passé sous le radar (comme on dit) d'une grande partie du public, méritait-il plus de visibilité ?   

 Ryota fut écrivain mais n'arrive pas à produire son prochain roman. Il se contente d'un petit boulot de détective privé et de magouilles au jour le jour pour assouvir sa passion du jeu. Il a été marié, mais ne voit plus son fils que rarement, tandis que son ex-femme est sur le point de refaire sa vie. Alors qu'un typhon s'apprête à déferler sur sa ville, tout ce qui compose sa vie se trouve réuni et devra affronter les éléments. Ryota trouvera-t-il le calme, après la tempête ?

A n'en pas douter, Hirokazu Kore-eda aime ses personnages et, à la manière d'un Claude Sautet, s'attache à filmer au plus près d'eux, privilégiant les plans rapprochés et n'hésitant pas à montrer leurs travers. Ryota, personnage central de "Après la tempête", n'est certainement pas un héros. C'est un homme comme beaucoup d'autres et il suscite autant la compassion que l'agacement : les problèmes qu'il affronte sont pour beaucoup imputables à ses choix. 

Le film de Hirokazu Kore-eda est sans doute à réserver aux amateurs d'histoires "vraies", c'est-à-dire à ceux qui ne renâclent pas à passer du temps dans les salles obscures, à contempler la vie de leurs semblables, loin des exploits extraordinaires de héros venus d'autres imaginaires. Les thèmes principaux de "Après la tempête" tournent autour de la filiation, des choix que l'on fait en tant qu'adulte et des responsabilités que l'on endosse (ou pas). 
A ce titre, les interprètes, Hiroshi Abe (dans le rôle de Ryota) en tête, sont particulièrement inspirés et portent le film avec un talent remarquable. Derrière l'interprète principal, on notera également le jeu très fin de Kirin Kiki dans le rôle d'une grand-mère moins dépassée qu'il n'y paraît ou de Yoko Maki (que Hirokazu Kore-eda avait déjà fait tourner dans "Tel père tel fils"), en ex-femme fragile et forte à la fois. 

"Après la tempête" est un film profondément humain, qui peut parler à tous, malgré qu'il vienne de l'autre bout du monde (ou peut-être, justement parce qu'il en vient). Dans l'histoire qui y est narrée, les sentiments mettent du temps à produire des effets, comme dans les plats que prépare la mère du héros et dont elle laisse les ingrédients refroidir pour qu'ils donnent plus de goût. Sans doute à réserver aux amateurs du genre, "Après la tempête" est un film plus universel qu'il n'y paraît. 


mardi 25 septembre 2018

De vrais mensonges (2010)


Remarqué par nombre de cinéphiles avec "Les apprentis", Pierre Salvadori a continué sa carrière, oscillant entre comédie et tragédie, mais gardant toujours un ton très humain et des personnages typiques. Ceux de ses films, souvent interprétés par des acteurs lui étant fidèles, sont tous un peu cabossés par la vie, mais qui s'en sortent tant bien que mal. L'un de ses films les plus légers, "De vrais mensonges" n'avait pas eu un grand succès, malgré la présence à l'affiche d'Audrey Tautou et de Nathalie Baye. Alors, sommes-nous passés à côté d'un bon film ?

Emilie, qui dirige avec une amie un salon de coiffure, reçoit un jour une lettre d'amour anonyme. Las ! Ne goûtant guère les mots sublimes qu'elle contient, Emilie la jette tout d'abord, avant d'avoir une idée : et si cette lettre, adressée à sa mère, pouvait sauver celle-ci, qui ne s'est toujours pas remise du départ de son mari ? Aux yeux d'Emilie, ce n'est qu'un petit mensonge. Mais il va prendre des proportions qui vont vite la dépasser...

Retrouvant Audrey Tautou après "Hors de prix", Pierre Salvadori s'attaque ici à ce qui s'apparente presque à du théâtre. Peu de lieux d'action, peu de personnages et, surtout, une intrigue que n'aurait pas renié Feydeau. Il ne manque plus que les portes qui claquent. Pourquoi pas, après tout ? Un peu de légèreté est bienvenu, parfois, et pour peu qu'on accepte le contrat, le spectateur peut y prendre grand plaisir.

Mais le fait est qu'on ne retrouve pas dans "De vrais mensonges" l'épaisseur qui faisait toute la saveur d'un film comme "Les apprentis" ou "Cible émouvante". Il n'y a rien de très mémorable dans cette comédie légère qui peine parfois à remplir certains vides. A force de légèreté, Pierre Salvadori frôle parfois le vide avec cette histoire jouant trop souvent sur les quiproquos et les maladresses de ses personnages.

Heureusement, il y a les acteurs. En tête, Audrey Tautou, prouvant qu'elle n'est pas que le personnage d'Amélie Poulain (s'il en était besoin) arrive à être touchante et irritante. Mais c'est surtout la prestation de Sami Bouajila et de Nathalie Baye (particulièrement émouvante dans certaines séquences) qui vaut le visionnage. Ces deux-là s'en sortent avec plus que les honneurs et c'est surtout leurs interprétations qui vaut le détour. 

Une fois, de temps en temps, un film léger fait du bien, même s'il ne laisse guère de souvenirs après son visionnage. S'il est honorable et reste au-dessus du niveau moyen de la comédie française (ce n'est pas très dur, vous en conviendrez), "De vrais mensonges" est à ranger parmi les films "mineurs" de son réalisateur. 


jeudi 20 septembre 2018

Père et fille (2004)


Kevin Smith, qui se fit remarquer par "Clerks", un de ces petits films qui se font remarquer par leur extrême rentabilité, a suivi son petit bonhomme de chemin, tout en restant fidèle à sa marque de fabrique. S'entourant souvent des mêmes acteurs (Ben Affleck, Matt Damon, ... font partie de sa "bande"), l'homme a ses fans. En s'essayant (à sa manière) à la comédie romantique, avec "Père et fille" (dont le titre original, "Jersey Girl" est largement meilleur que sa traduction, une nouvelle fois), Smith ne connut pas le succès habituel.


Chargé de communication à Manhattan, Ollie a tout pour être heureux, même si son métier passe avant sa vie personnelle. le jour où sa femme meurt en donnant naissance à leur bébé, toute son existence s'écroule. Ollie craque et perd son emploi. Le voilà, avec une petite fille sur les bras, obligé de retourner vivre chez son père, dans une petite ville du New Jersey. 
Découvrant le rôle de père, Ollie doit tout réapprendre. Même l'amour.

Il n'y a pas que de la comédie, dans ce film que Kevin Smith dédie à son père et dont il a puisé l'inspiration dans sa propre expérience de père. La première partie est même dramatique à plusieurs reprises et l'on conçoit mal comment le film va pouvoir se débarrasser de ce passif pour repartir vers des horizons plus clairs. Il y parvient cependant et respecte à peu près les codes de la romcom, même s'il se permet quelques écarts bienvenus. En sortant à plusieurs reprises du chemin balisé que tant d'autres suivent avec application (quitte à lasser leur spectateur), Kevin Smith livre ici un petit film qui fait vibrer plus d'une émotion : on sourit, on s'émeut, on s'agace aussi, parce que les héros de "Père et fille" sont finalement des gens "normaux". Ils ne vivent pas dans un sublime loft de Manhattan ou un appartement cossu de Greenwich Village et n'ont pas un métier de rêve. En éjectant, dès les premières séquences, son personnage principal du cocon douillet où il vivait, Kevin Smith tord le cou aux clichés : Ollie est victime de nombreux aléas, parfois tragiques, mais ça ne le rend pas plus sympathique et c'est avant tout le spectateur qu'il va devoir séduire. 

Une fois de plus, Kevin Smith a fait venir ses copains (même Matt Damon fait un petit passage) pour donner vie à cette comédie pas toujours drôle, mais finalement plutôt réussie. Ben Affleck, dans le rôle d'un yuppie se découvrant père, est plutôt convaincant et la très jolie Liv Tyler s'en sort bien, dans un rôle qui aurait pu se résumer à celui de la belle de service. Notons la très jolie prestation de la petite (à l'époque) Raquel Castro, qui fait, depuis, une jolie carrière à la télévision, ainsi que celle de l'humoriste George Carlin, épatant en père et grand-père comme on en rêve. 
Jennifer Lopez, qui disparaît rapidement du film, avait déjà partagé l'affiche avec Ben Affleck peu avant, avec "Amours troubles"(un des prototypes du four hollywoodien). Lui avoir confié le rôle de l'épouse du héros est sans doute l'une des meilleures idées du film. Avoir fait du personnage principal un père souvent indigne (alors qu'il a une petite fille exceptionnelle) en est une autre : Kevin Smith, ce faisant, évite d'engluer son film dans la guimauve. Le héros se prend des coups dans la figure, mais l'a souvent mérité. Et, si "Père et fille" choisit une résolution imposée par son genre, celle-ci est amenée de façon particulièrement maline. 

Au final, la romcom de Kevin Smith est plutôt plaisante. Si elle n'a rien d'inoubliable, on peut clairement la classer parmi les réussites dans l'exercice. Le pire reproche (en dehors d'une affiche assez hideuse) qu'on puisse faire au film est sans doute son titre, particulièrement passe-partout : lors du générique de fin, la voix du Boss entonne une belle version live de "Jersey Girl".



samedi 15 septembre 2018

Galactica, la bataille de l'espace (1978)



Dans l'élan de mode de la science-fiction qui suivit le triomphe de "Star Wars", en 1977, on vit de nombreux longs métrages regarder vers les étoiles. A l'époque, même James Bond endossa une combinaison d'astronaute, dans "Moonraker" (l'un des moins bons volets de la franchise, mais je m'égare). La série télévisée "Galactica", qui connut un certain succès (voire un succès certain) fut  l'origine d'un film, constitué du montage de plusieurs épisodes. Produit par John Dykstra, qui avait supervisé les effets spéciaux de "Star Wars", "Battlestar Galactica" n'a pas laissé dans les mémoires  des cinéphiles un souvenir impérissable. Si la série a conquis ses titres de noblesse auprès des amateurs, le film aurait-il pu faire date ?

Dans un passé lointain, ceux qui allèrent donner naissance aux civilisations humaines firent enfin la paix avec les terribles Cylons. Mais, alors que tous s'apprêtaient à célébrer cet armistice, les adversaires d'hier déployèrent leur flotte et anéantirent presque toute l'humanité. Fuyant les Cylons et rassemblés dans quelques vaisseaux, sous la direction du Commandeur Adama, les humains partent en quête de la seule colonie humaine ayant survécu : elle serait installée sur la planète Terre. Mais les Cylons n'ont pas renoncé et comptent bien faire réduire l'humanité à néant.

J'avoue n'avoir jamais suivi de près la série "Galactica", dans quelque incarnation que ce soit. Elle a pourtant, à mes yeux, une vraie proposition à faire : celle de suivre l'exil et les combats d'une humanité à venir. Le ton aurait donc pu être grave, mais le traitement ne l'est pas toujours. Si le cadre et les événements promettaient un véritable drama dans les étoiles, les protagonistes sont souvent coupables de badinage et de chamailleries qui nuisent à la crédibilité. 

L'impression générale de kitsch, ensuite, joue cruellement en la défaveur du film (et donc de la série, puisque le long métrage en compile plusieurs des épisodes) : on a du mal à croire en l'univers qui est décrit, faute d'ambition et de réalisme (oui, j'emploie ce terme à dessein). Si, dès les premiers plans de "Star Wars", le spectateur était happé et adhérait à l'univers proposé, ce n'est pas le cas dans "Battlestar Galactica".

La réalisation est également à pointer du doigt : malgré un formatage très télévisuel, l'assemblage des différentes intrigues (le conflit entre Humains et Cylons est au premier plan, mais plusieurs histoires dans l'histoire sont au second) nuit à la cohérence de l'ensemble. Et ce n'est pas l'interprétation des acteurs principaux (avec un look terriblement daté, les pauvres) qui sauvera le film, j'en ai peur. Enfin, les effets spéciaux de "Battlestar Galactica" s'avèrent bien moins convaincants que ceux de "Star Wars". Malgré la présence du grand Dykstra, on tique lors des combats spatiaux et les décors n'ont pas grand chose d'exotique. Bref : on n'y croit pas vraiment.

A jouer sur la proximité avec ce qui est devenu une des franchises les plus célèbres du cinéma, "Battlestar Galactica" souffre de la comparaison. C'est d'autant plus dommage que ce film aborde des thèmes intéressants.


Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie 
"Un film tiré de série / ayant inspiré une série"

lundi 10 septembre 2018

The Sessions (2012)


Il est des thèmes dont on parle peu, parce qu'ils sortent la majorité du public de sa zone de confort. Le cinéma hésite souvent à les aborder, parce qu'ils sont forcément peu porteurs (et représentent donc des paris risqués). La sexualité des personnes handicapées en est un bon exemple : combien de films ont osé évoquer le sujet ? Et, parmi ceux-là, combien l'ont fait frontalement ? A ce titre, "The sessions" est une audace, récompensée par plusieurs nominations aux Golden Globes et aux Oscars. Aurait-il mérité plus de visibilité publique ? 

Paraplégique depuis l'enfance, Mark O'Brien vit l'essentiel de son temps dans un poumon d'acier.  Poète et journaliste, il n'en est pas moins homme et aimerait connaître le sexe. Confiant ses tourments à un prêtre compréhensif, Mark va se tourner vers Cheryl, une assistante sexuelle. Elle va apprendre au corps brisé de Mark les choses de la chair. Plus rien ne sera comme avant pour lui, ni pour elle.

Avec un sujet pareil, on pouvait craindre de tomber dans le film larmoyant ou dans le pire des mauvais goûts. J'imagine sans peine les signaux d'alerte qui ont du passer dans le rouge, lorsque des producteurs ont découvert le scénario du film, issu du roman du vrai Mark O'Brien. Ben Lewin, le réalisateur a sans doute faire montre de pas mal de de diplomatie pour financer son film. Et c'eût été dommage que ce long métrage ne voie jamais le jour. Pour casse-gueule qu'il soit, le sujet y est traité tout en finesse et en humanité : "The Sessions" est une vraie réussite. 

Ce tour de force a plusieurs raisons. La première est l'approche humaine et sans dramaturgie superflue qu'a choisi Ben Lewin pour raconter cette histoire et la réaliser. Filmant de "vrais gens", à hauteur d'homme et de femme, il ne s'embarrasse pas d'effets inutiles et ne cherche surtout pas à faire larmoyer son spectateur. On ne sort du visionnage de "The Sessions" avec le moral dans les chaussettes, pour faire court. L'autre raison, et sans doute la meilleure, est la formidable interprétation des trois acteurs principaux, Helen Hunt en tête. 

J'avais déjà beaucoup d'admiration pour Helen Hunt, dont la belle énergie sauva déjà plus d'un film. Dans "The Sessions", elle endosse un rôle que nombre de comédiennes auraient refusé et donne vie à une femme admirable. La qualité de sa prestation est à la hauteur du risque qu'elle prit en acceptant d'interpréter Sheryl. Rien que pour elle, le film vaut d'être vu. 
On saluera aussi la très belle interprétation de John Hawkes, d'ordinaire confiné dans des rôles secondaires, qui incarne avec une belle sobriété Mark O'Brien. Enfin, William H. Macy est lui aussi impeccable dans un rôle de prêtre qui voit ses principes bousculés par un homme cloué à sa civière..

Échappant heureusement à l'ornière du pathos et réussissant même à faire sourire son spectateur, "The Sessions", malgré un sujet des plus casse-gueule, réussit la quadrature du cercle. Chapeau !



Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie 
"Un film sensuel"

mercredi 5 septembre 2018

Quelque part dans le temps (1980)




Le voyage temporel, voilà un registre des plus casse-gueule. On l'a vu traité de bien des façons, tant en littérature qu'au cinéma. Richard Matheson, inspirateur de bien des films (de "Je suis une légende" à "Duel", en passant par "L'homme qui rétrécit", traita de ce sujet dans "Le jeune homme, la mort et le temps", dont il tira le scénario de "Quelque part dans le temps", réalisé par Jeannot Szwarc. Peu connu en France, ce film de 1980 mérite-t-il de sortir de l'oubli ? 

Lors de la représentation de sa première pièce de théâtre, Richard Collier vient venir vers lui une vieille dame inconnue. Après avoir prononcé "Reviens-moi", la mystérieuse vieillarde disparaît, laissant une montre dans la main de Richard. Huit ans plus tard, devenu célèbre, il n'a pas oublié cette étrange rencontre. Alors qu'il séjourne au Grand Hôtel, il est captivé par le portrait affiché d'une belle jeune femme, une actrice ayant séjourné là en 1912....et découvre qu'elle est Elise McKenna, la vieille dame venue à sa rencontre. Richard va tenter de remonter dans le temps pour rencontrer Elise, en 1912.

Avec les années, "Quelque part dans le temps" a conquis des fans, un peu partout dans le monde. On peut les comprendre : le mélange de romantisme et de fantastique (penchant fortement du côté de la romance, cela dit) peut séduire. Mais cette patine peut aussi agacer : esthétiquement, le film est daté et souffre de la comparaison avec d'autres œuvres plus récentes, tant pour sa photographie que son montage, pour ne citer que deux aspects techniques.

Hélas, pour les amateurs de ce registre du fantastique, il faut faire avec la forte dose de romance, à la limite d'un traitement à l'eau de rose. La réalisation de Jeannot Szwarc, surtout connu pour la suite médiocre des "Dents de la mer" et quelques navets plus récents comme "Hercule et Sherlock" ou "La vengeance d'une blonde", alterne les défauts évidents avec quelques belles trouvailles. 

On se réjouira de retrouver le regretté Christopher Reeve, à l'époque prisonnier du collant de Superman, démontrant un évident talent trop peu exploité durant sa carrière. Face à lui, Jane Seymour, évadée (pour un temps) du petit écran, et Christophe Plummer livrent une belle prestation, hélas gâchée par un doublage français médiocre. La bande originale de John Barry, particulièrement mélancolique, est également à mettre au crédit de ce film.

Il peut sembler étonnant que des admirateurs de "Quelque part dans le temps" se réunissent chaque année dans l'hôtel qui tient lieu de décor à ce film. Culte pour une poignée de spectateurs, cette histoire romantique franchissant les décennies, accuse pourtant (un comble !) le poids du temps qui passe.