Je ne vous cache pas que Jean-Paul Salomé ne jouit pas dans mon esprit d'une très bonne réputation, en tant que réalisateur. Entre le sinistre "Bélphégor, le fantôme du Louvre" et le très moyen "Arsène Lupin" qu'il réalisa (et qui mériteraient de passer sur le gril de ce blog), celui qui est devenu il y a quelques années président d'UniFrance (et n'est donc plus derrière la caméra) n'a pas vraiment de grands films à son palmarès, à mes yeux. Son dernier long métrage, "Je fais le mort", lorgnait du côté de la comédie policière (et romantique, au passage) et est passé presque inaperçu lors de sa sortie. Revenons sur ce dernier, si vous le voulez bien.
Jean Renault remporta, plus jeune, le César du meilleur espoir masculin. Depuis, sa carrière n'a jamais décollé et il vivote en cachetonnant ça et là, de téléfilms en spots publicitaires, son perfectionnisme agaçant les metteurs en scène.
Contraint d'accepter une dernière proposition, Renault est engagé pour "faire le mort" : il va tenir le rôle de la victime dans la reconstitution d'un meurtre, dans une station alpine. Entre les autorités locales et la juge qui supervise les opérations, c'est un public différent qui va le voir à l'oeuvre.
Contraint d'accepter une dernière proposition, Renault est engagé pour "faire le mort" : il va tenir le rôle de la victime dans la reconstitution d'un meurtre, dans une station alpine. Entre les autorités locales et la juge qui supervise les opérations, c'est un public différent qui va le voir à l'oeuvre.
Autant le dire tout de suite : ne cherchez pas du côté de l'intrigue policière, si vous voulez être surpris. Cette dernière est, en effet, plutôt téléphonée et artificielle. C'est bien évidemment le versant "comédie romantique" de ce film qui est le plus exploré. Sortant, pour une fois, des décors habituels du genre (ici, point d'appartement luxueux ou de quartier huppé), "Je fais le mort" est de ces comédies jouant essentiellement sur les caractères des personnages pour fonctionner et, pour cela, grossit chacun de leurs traits. La caricature est parfois tout sauf drôle au cinéma : encore une fois, ce procédé ne fonctionne pas vraiment, dans le cas présent.
En effet, Jean-Paul Salomé n'y va pas de main morte pour faire comprendre que son héros, sous couvert de professionnalisme, a un caractère épouvantable, ni que la juge qui lui fait face a une conception bien à elle de la justice. Les personnages, même s'ils se montrent attachants dans quelques jolies scènes (trop rares, hélas), sont souvent de simples caricatures ambulantes auxquelles on finit par ne plus trop croire. Alors qu'ils auraient du porter le film, dont l'intrigue est bien légère, les personnages l'handicapent plus qu'autre chose. Dommage.
En effet, Jean-Paul Salomé n'y va pas de main morte pour faire comprendre que son héros, sous couvert de professionnalisme, a un caractère épouvantable, ni que la juge qui lui fait face a une conception bien à elle de la justice. Les personnages, même s'ils se montrent attachants dans quelques jolies scènes (trop rares, hélas), sont souvent de simples caricatures ambulantes auxquelles on finit par ne plus trop croire. Alors qu'ils auraient du porter le film, dont l'intrigue est bien légère, les personnages l'handicapent plus qu'autre chose. Dommage.
Dans l'inventaire des points positifs du film, on saluera l'interprétation de François Damiens (qui évite d'en faire trop, ce que l'on aurait pu craindre) et de la charmante Géraldine Nakache, ainsi que la très bonne idée d'avoir placé l'histoire dans le décor d'une station alpine hors-saison. Cela confère à l'histoire une atmosphère particulièrement réussie.
Hélas, l'atmosphère ne fait pas tout : pour fonctionner, un film nécessite une histoire solide et des personnages crédibles. Dans le cas de "Je fais le mort", même si on a le sentiment de n'être pas passé loin d'une vraie réussite, ces deux composantes majeures font défaut.
Hélas, l'atmosphère ne fait pas tout : pour fonctionner, un film nécessite une histoire solide et des personnages crédibles. Dans le cas de "Je fais le mort", même si on a le sentiment de n'être pas passé loin d'une vraie réussite, ces deux composantes majeures font défaut.