Non content d'être la première cause de divorce, le mariage est aussi prétexte à quantité de films, pas toujours mémorables. On citera, en vrac et sans préférence, des œuvres aussi variées que "Mariages !", "Quatre mariages et un enterrements" ou "Un grand mariage". Cet événement majeur dans la vie de nombreux de nos semblables peut servir de cristallisoir : en y mettant en exergue les participants à ce jour particulier, on peut obtenir une farce cynique, une belle histoire ou une mise en abyme des travers humains, selon le traitement (et la liste n'est pas exhaustive). C'est la dernière option qu'a choisi Denys Granier-Deferre pour "Pièce Montée", nous promettant un mariage explosif. La déflagration attendue n'eut pas lieu, et ce film bouche désormais les grilles horaires de la TNT.
Le grand jour est arrivé : Bérengère et Vincent vont enfin se dire "oui" devant Monsieur le Curé. En cette belle journée de printemps, leurs familles (issues d'une certaine bourgeoisie) vont se rencontrer et se confronter, toutes générations confondues. Entre un prêtre extrêmement troublé, un beau-frère d'une incroyable muflerie et j'en passe, la journée va forcément être inattendue, parce que vont se révéler nombre de travers des invités à la fête. Ce jour pas comme les autres restera dans les mémoires...
Denys Granier-Deferre, fils du grand Pierre Granier-Deferre, adapte ici le roman éponyme de Blandine Le Callet, avec l'aide de Jérôme Soubeyrand. Le fait est que le duo de scénaristes es à blâmer, au vu du résultat (même si l'on peut se douter que le matériau d'origine n'était pas de celui dont on pouvait tirer un film miraculeux). Le scénario, outrancièrement prévisible et dont chaque acte semble téléphoné et sans la moindre surprise, est le gros défaut de ce film français. Soyons brefs : "Pièce montée", à l'instar du dessert éponyme, ne surprend personne et, persuadé de pouvoir plaire à tout le monde, est assez insipide
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Au vu du résultat, on ne peut que se lamenter de voir la distribution king-size de "Pièce montée" tenter de maintenir à flot un navire qui prend l'eau de toutes parts. Malgré la présence du grand Jean-Pierre Marielle et de la merveilleuse Danielle Darrieux (sans doute les deux qui se sortent le mieux du gâchis), on a pitié des acteurs engagés dans cette pénible entreprise, comme souvent dans les productions françaises, ces dernières années.
Les acteurs jouent poliment la partition médiocre qui leur a été confiée, sans cependant se faire quelque illusion que ce soit sur le résultat final. Quel gâchis que cette indigeste pièce montée : pareil casting ne se rencontre pas deux fois, dans la carrière d'un réalisateur.