James Gandolfini, acteur immense, qui porta sur ses épaules la grande série "The Sopranos", s'en est allé, il y a peu. Son dernier film, "Enough Said", resté dans les cartons depuis sa sortie (en septembre 2013) aux Etats-Unis, vient de sortir, six mois plus tard, dans l'Hexagone, à la sauvette (projeté seulement sur 22 écrans !). Comme si cela ne suffisait pas, les distributeurs ont choisi d'en modifier le titre, sans cependant le traduire, puisqu'il est devenu dans nos contrées "All about Albert" (1). J'ai pesté plus d'une fois en ces colonnes contre la façon dont les films sont distribués en France et n'insisterai pas plus : il n'empêche qu'il existe des façons bien plus élégantes d'enfoncer le dernier clou d'un cercueil.
Divorcée, Eva vit avec sa fille qui ne va pas tarder à quitter le nid familial pour suivre ses études. Prise entre son métier de masseuse à domicile, ses craintes de mère et ses doutes de femme dans la quarantaine, Eva rencontre un soir Albert. Sous ses dehors d'ours bourru, cet homme doux et drôle, sortant lui aussi d'un divorce, va finalement la séduire. Tout irait pour le mieux si Eva n'avait pas, parmi ses clientes Marianne, l'ex-femme d'Albert, qui ne cesse de mettre en avant les défauts de son ex-mari...
"All about Albert" fait partie de ces films qui échappent encore au contrôle des grands studios et affichent leur différence dans chaque image, dans chaque ligne de dialogue. Corollaire dramatique à ce postulat, ces films n'ont droit qu'à des sorties sous le manteau, ou presque, quand ils ne sont pas élus au sort peu enviable du direct-dvd. Pour y avoir accès, il faut donc en vouloir méchamment, donc. Nicole Holofcener, élevée dans cet esprit d'indépendance (son beau-père produisait les films de Woody Allen), a fait ses premières armes avec un petit film revendiqué "pour filles" ("Walking and talking"), s'est frottée à la réalisation pour la télévision, allant et venant entre grand et petit écran avec virtuosité. "All about Albert" est sa cinquième réalisation, et elle y a mis beaucoup de son histoire personnelle, à l'en croire.
La sincérité de ce petit film saute aux yeux et est touchante. Tout, dans "All about Albert" respire l'authenticité, la vraie vie. Certes, l'intrigue, si l'on peut employer ce terme, est minimaliste, puisqu'on suit le parcours de quadragénaires divorcés, trimbalant leurs passés comme un sac de linge sale. Porté par une distribution exceptionnelle d'humanité, "All about Albert" est, du début à la fin, un film qui touche son public et l'émeut, par son authenticité et la tendresse qu'il porte sur ses personnages.
Pour qui aime les acteurs, ce film est un véritable régal. Julia Louis-Dreyfus (qui incarne le rôle principal, quoi que puisse laisser penser le titre) est exceptionnelle de justesse et de sincérité, tandis que l'immense James Gandolfini étonnera ceux qui l'ont adoré dans ses rôles précédents : en quadra pataud, il est touchant comme rarement et démontre le grand talent qui était le sien. Dans des rôles plus secondaires, Catherine Keener (la complice habituelle de Nicole Holofcener) et Toni Collette (vue dans "Muriel" ou "Little Miss Sunshine") sont, elles aussi, remarquables, tout comme l'est le reste du casting.
La sincérité de ce petit film saute aux yeux et est touchante. Tout, dans "All about Albert" respire l'authenticité, la vraie vie. Certes, l'intrigue, si l'on peut employer ce terme, est minimaliste, puisqu'on suit le parcours de quadragénaires divorcés, trimbalant leurs passés comme un sac de linge sale. Porté par une distribution exceptionnelle d'humanité, "All about Albert" est, du début à la fin, un film qui touche son public et l'émeut, par son authenticité et la tendresse qu'il porte sur ses personnages.
Pour qui aime les acteurs, ce film est un véritable régal. Julia Louis-Dreyfus (qui incarne le rôle principal, quoi que puisse laisser penser le titre) est exceptionnelle de justesse et de sincérité, tandis que l'immense James Gandolfini étonnera ceux qui l'ont adoré dans ses rôles précédents : en quadra pataud, il est touchant comme rarement et démontre le grand talent qui était le sien. Dans des rôles plus secondaires, Catherine Keener (la complice habituelle de Nicole Holofcener) et Toni Collette (vue dans "Muriel" ou "Little Miss Sunshine") sont, elles aussi, remarquables, tout comme l'est le reste du casting.
Alors, certes, "All about Albert" est un petit film, mais il contient tant d'âme, tant d'humanité, qu'il aurait mérité une meilleure exposition, et sûrement pas le mépris avec lequel on l'a traité dans nos contrées.
James Gandolfini s'en est allé, discrètement, et avec lui son talent, immense. Dommage que ce départ se soit fait dans de pareilles conditions...
(1) : le risque de confusion avec le très médiocre "All about Steve" pourrait être fatal aux spectateurs. Vous voilà prévenu(e)s.