S'il est un cinéaste dont la chute n'en finit pas, c'est bien M. Night Shyamalan. Celui qui redéfinit l'art du twist final avec "Sixième Sens" n'est plus aujourd'hui que l'ombre du créateur qu'il fut. J'ai déjà évoqué en ces colonnes "Phénomènes" et "La jeune fille de l'eau". L'été dernier, au nombre des blockbusters ayant pris l'eau, "After Earth", malgré la présence au casting du très bankable Will Smith (accompagné de son fiston), a confirmé la malédiction : c'en est fini de Shy. Qui plus est, le statut de son acteur vedette, jusqu'ici habitué aux sommets du box-office, est sérieusement remis en question.
La Terre n'est plus qu'un champ de ruines déserté par les hommes depuis mille ans. Quand ils sont forcés d'atterrir sur l'ancien berceau de l'humanité, Kitai et Cypher, fils et père vont devoir apprendre à coopérer. En effet, la planète bleue est désormais aux mains d'animaux ayant évolué au point d'en être extrêmement dangereux. Mais le plus grand péril qu'ils devront affronter est tout autre : sur Terre, une terrifiante créature (qui s'est échappée lors du crash) fait régner la terreur.
Malgré ses bides précédents, et sans doute grâce à la présence de Will Smith (d'ailleurs crédité comme étant à la base de l'histoire), Sony a confié à M. Night Shyamalan un budget conséquent de 130 millions de dollars. Les voies des producteurs sont décidément impénétrables. Ne nous inquiétons cependant pas pour eux : tous comptes faits, "After Earth" s'est avéré rentable, mais sans affoler le public et, surtout, en déchaînant contre lui tous les critiques de la Terre ou presque. Certains ont même décelé dans le scénario de "After Earth" des traces de la doctrine scientologue, à laquelle Will Smith a récemment souscrit, grâce à son bon ami Tom Cruise. Il est vrai qu'en y regardant de près, les allusions à la secte y sont multiples, et que le script du film charrie pas mal de ses idées.
Laissons de côté ces soupçons, même s'ils entachent le visionnage du film. "After Earth", au-delà de tout message, est, il faut le reconnaître, un survival de science-fiction finalement très ordinaire. Presque livré à lui-même dans un environnement hostile à l'homme, le cadet Kitai va devoir apprendre à vaincre la peur et à devenir le digne fils de son père. Rien de bien neuf du côté du scénario, donc.
Laissons de côté ces soupçons, même s'ils entachent le visionnage du film. "After Earth", au-delà de tout message, est, il faut le reconnaître, un survival de science-fiction finalement très ordinaire. Presque livré à lui-même dans un environnement hostile à l'homme, le cadet Kitai va devoir apprendre à vaincre la peur et à devenir le digne fils de son père. Rien de bien neuf du côté du scénario, donc.
L'esthétique du film, composante essentielle dans pareil film, est plutôt réussie. Les objets technologiques dont disposent les Smith père et fils sont élégants et crédibles, tandis que la Terre redevenue sauvage offre quelques beaux plans, hélas gâchés par des images de synthèse qui auraient mérité d'être plus peaufinées pour qu'on croie en eux.
Les deux interprètes, quant à eux, ne semblent pas habités par la même foi. Si Will Smith endosse sans peine le rôle du militaire sans peur, son fils sombre régulièrement dans l'excès ou dans le trop peu, devenant vite agaçant. A l'image du héros en devenir qu'il incarne, dans l'ombre de son père, Jaden Smith est souvent peu crédible.
Enfin, James Newton Howard, qui donna autrefois au septième Art quelques belles partitions, livre ici une bande originale assez banale, souvent mal utilisée, car en décalage avec l'action en cours. Mais c'est du côté de la réalisation que le constat est le plus étonnant. Qu'est devenue la maîtrise technique de M. Night Shyamalan, qui livre là un film que n'importe quel tâcheron d'Hollywood aurait pu mettre en scène ? Où est la vibration qu'on était en droit d'attendre au vu de ses premières oeuvres ?
Les deux interprètes, quant à eux, ne semblent pas habités par la même foi. Si Will Smith endosse sans peine le rôle du militaire sans peur, son fils sombre régulièrement dans l'excès ou dans le trop peu, devenant vite agaçant. A l'image du héros en devenir qu'il incarne, dans l'ombre de son père, Jaden Smith est souvent peu crédible.
Enfin, James Newton Howard, qui donna autrefois au septième Art quelques belles partitions, livre ici une bande originale assez banale, souvent mal utilisée, car en décalage avec l'action en cours. Mais c'est du côté de la réalisation que le constat est le plus étonnant. Qu'est devenue la maîtrise technique de M. Night Shyamalan, qui livre là un film que n'importe quel tâcheron d'Hollywood aurait pu mettre en scène ? Où est la vibration qu'on était en droit d'attendre au vu de ses premières oeuvres ?
J'avoue cette faiblesse : j'ai beaucoup aimé le cinéma de M. Night Shyamalan, autrefois et voir ce qu'il est devenu est d'autant plus douloureux. le voilà désormais réduit à réaliser des films quelconques où son talent passé n'est plus qu'un lointain souvenir. "After Earth" sonne pour ceux qui admirèrent ce réalisateur le glas.