Hiver 1942 : la Seconde Guerre Mondiale est à son paroxysme. Le Reich, plus fort que jamais, se heurte à son premier véritable obstacle en Russie. Sous l'égide de Reinhard Heydrich, Gouverneur Général de Bohême-Moravie, une conférence va réunir de hauts dignitaires nazis, dans une propriété située à Wannsee, dans la banlieur de Berlin. Là, se décidera la mise en oeuvre de la "solution finale au problème juif". Si des gazages ont déjà eu lieu (notamment à Chelmno, dans des camions à gaz), Heydrich, à qui Göring a donné carte blanche, envisage de passer à une toute autre dimension dans l'horreur.
La réunion de Wannsee dura environ deux heures et décida du sort de six millions de Juifs, avec toute la barbarie que l'on sait. Alors qu'elle aurait du rester secrète jusqu'au bout, elle fut révélée lorsqu'on découvrit le compte-rendu destiné à Martin Luther, et désormais connu sous le nom de Protocole de Wannsee, seule preuve écrite de la tenue de cette conférence (les autres exemplaires ayant été détruits).
Le téléfilm réalisé par Frank Pierson (qui réalisa en 1976 un remake du film "Une étoile est née" mais participa aussi aux scénarios de "Luke la main froide" ou "Cat Ballou") se concentre sur la réunion des différents chefs nazis, dans une unité de temps et de lieu propres aux grands drames. Après une nécessaire phase présentation des forces en présence (entre les idéologistes du parti nazi, les juristes, les militaires et les représentants de la SS), l'intrigue insiste sur le caractère secret de la réunion pour ensuite dérouler le fil des décisions sinistres qui y furent prises.
La réunion de Wannsee dura environ deux heures et décida du sort de six millions de Juifs, avec toute la barbarie que l'on sait. Alors qu'elle aurait du rester secrète jusqu'au bout, elle fut révélée lorsqu'on découvrit le compte-rendu destiné à Martin Luther, et désormais connu sous le nom de Protocole de Wannsee, seule preuve écrite de la tenue de cette conférence (les autres exemplaires ayant été détruits).
Le téléfilm réalisé par Frank Pierson (qui réalisa en 1976 un remake du film "Une étoile est née" mais participa aussi aux scénarios de "Luke la main froide" ou "Cat Ballou") se concentre sur la réunion des différents chefs nazis, dans une unité de temps et de lieu propres aux grands drames. Après une nécessaire phase présentation des forces en présence (entre les idéologistes du parti nazi, les juristes, les militaires et les représentants de la SS), l'intrigue insiste sur le caractère secret de la réunion pour ensuite dérouler le fil des décisions sinistres qui y furent prises.
Le casting haut de gamme qui tient le haut de l'affiche est remarquable. Loin des excès qui sont parfois les siens en matière d'interprétation, Kenneth Branagh est glaçant dans le rôle du terrifiant Heydrich, tandis qu'à ses côtés, Stanley Tucci, en donnant à Adolf Eichmann toute la "banalité du mal", livre sans doute une de ses meilleures prestations. Véritable comptable d'un enfer à venir, Eichmann, qui ne fut finalement capturé que dans les années 1960 par le Mossad, est sans doute le personnage le plus effrayant de tous, par sa banalité justement. En face d'eux, une quinzaine d'autres dignitaires tentent de faire valoir leurs points de vue, avant de finalement céder, au nom du Reich et de l'hitlérisme, et d'approuver la terrible machinerie qu'ils mettent en place. Tous sont interprétés de façon remarquable par des acteurs plus ou moins connus (on notera la présence de Colin Firth en juriste effaré par la décision qu'il entérine), mais tous parfaitement justes.
Sans sombrer dans l'ornière de la docu-fiction, la réalisation, sobre et élégante, se fait suffisamment discrète pour que le spectateur n'ait pas l'impression d'assister à un ennuyeux cours magistral. Le film est une reconstitution historique, mais est suffisamment vivant pour qu'on le suive avec grand intérêt. Il est donc assez étonnant que "Conspiration" ait été si mal programmé et soit si peu accessible. "Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde", disait Brecht.
Sans sombrer dans l'ornière de la docu-fiction, la réalisation, sobre et élégante, se fait suffisamment discrète pour que le spectateur n'ait pas l'impression d'assister à un ennuyeux cours magistral. Le film est une reconstitution historique, mais est suffisamment vivant pour qu'on le suive avec grand intérêt. Il est donc assez étonnant que "Conspiration" ait été si mal programmé et soit si peu accessible. "Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde", disait Brecht.