lundi 9 février 2015

Le prof (1999)


Alexandre Jardin, romancier, a été à l'origine de plusieurs films, qu'il en soit réalisateur ou pas. Sa vision du monde, extrêmement romanesque, est nourrie des rêves d'enfant et des aspirations adolescentes. On aime ou on n'aime pas son enthousiasme et sa candeur. Le fait est que son dernier film en date, "Le prof", tiré de son roman "Le petit sauvage" fut un échec cuisant, puisqu'il dépassa à peine les 100 000 spectateurs en France, malgré la présence à l'affiche d'acteurs appréciés du public : Jean-Hugues Anglade, Yvan Attal, Hélène De Fougerolles, Thierry Lhermitte.


Après une rupture et parce que son père lui balance à la figure ce qu'il est devenu, Alexandre, professeur d'économie, décide de changer sa façon d'enseigner et son rapport aux autres. Sous le regard d'abord inquiet, puis franchement hostile de son ami Hippolyte, proviseur dans son lycée, Alexandre entreprend d'apprendre à ses élèves à sortir du moule...et se réconcilie avec l'enfant plein de rêves qu'il était. Au passage, il tombe sous le charme de Manon, dont la mère fut la fondatrice de son amour des femmes. Bref, chez Alexandre, ça déménage...

Le coup du professeur décidé à changer la vie de ses élèves et à les entraîner sur une autre voie, on nous l'a déjà fait, au cinéma, et de manière sublime. "Le prof" ne soutient cependant pas une seconde la comparaison avec "Le cercle des poètes disparus" : Alexandre Jardin n'est pas Peter Weir et Jean-Hugues Anglade (malgré toute l'admiration que je lui porte) n'est pas Robin Williams. Car il faut l'avouer sans tourner autour du pot : "Le prof" est une véritable catastrophe, à tous les points de vue, qu'il s'agisse de la réalisation, de la bande originale ou de l'interprétation.
Parlons-en, du casting : qu'il s'agisse d'Yvan Attal ou de Jean-Hugues Anglade, tous sont particulièrement mauvais. Arborant une diction théâtrale à outrance et jouant leurs personnages sans y croire un instant, l'intégralité du casting ferait passer un épisode de "Plus belle la vie" pour un chef d'œuvre de direction d'acteurs.

Il est sans doute inutile de s'acharner sur un scénario qui mériterait le César de la naïveté, tant il est dégoulinant de mièvrerie et de bons sentiments. Du reste, j'avoue n'avoir guère envie de m'étaler sur le sujet.

Il serait sans doute temps qu'Alexandre Jardin cesse de nous infliger son romantisme de station-service, son univers extrêmement lisse et naïf, sa morale digne des plus grands épisodes des Bisounours. Depuis "Le prof", il n'a plus commis de long métrage, se consacrant uniquement à l'écriture. 
Pourvu que ça dure.





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