Tiré d'un roman destiné à la jeunesse (il est souvent au nombre de ceux donnés aux collégiens), "Le garçon au pyjama rayé" est forcément un film dont il sera difficile de dire du mal, tant son sujet est sensible, tant son intention est noble. Ce n'est pas pour autant qu'il faut le regarder sans un œil critique. L'exercice est donc malaisé, que celui d'évoquer ce film finalement moins connu que son matériau d'origine. Évoquant à hauteur d'enfant l'un des grands drames du vingtième siécle, "Le garçon au pyjama rayé" mérite-t-il plus que son faible succès ?
Bruno, fils d'un officier nazi, apprend un jour qu'il doit déménager vers la Pologne, car son père a reçu une promotion et va désormais diriger un camp. Dans sa nouvelle maison, le jeune garçon s'ennuie et regrette Berlin et ses amis. Il découvre un jour derrière l'habitation familiale, d'étranges baraquements, peuplés de gens vêtus d'étranges pyjamas rayés.
Malgré l'interdiction de son père, Bruno va retourner voir ces baraquements et se faire un ami, de l'autre côté des barbelés.
Comme dit en exergue de cet article, il est délicat de parler de ce film si c'est pour pointer ses défauts. Malheureusement, ces derniers sont plus nombreux que ses qualités, il faut bien l'admettre. la réalisation, sans grande audace, pourrait être pardonnée, au vu du sujet plus que délicat abordé par ce film (et du public visé, plutôt jeune). Mais il y a hélas beaucoup d'incohérences dans l'histoire contée dans "Le garçon au pyjama rayé", au point qu'on a l'impression d'avoir plus affaire à une fable. Ce reproche, qui pouvait également être adressé à "La vie est belle" (le film de Roberto Begnini), n'est cependant pas le seul qu'on pourra faire à ce film, hormis son évident manque de moyens.
Du côté de la mise en scène, le parti-pris de froideur joue en défaveur du film également. Tenu à distance des personnages, le spectateur pourra se sentir indifférent aux péripéties de Bruno et de ses parents. Puis, il y a la touche mélodramatique, fortement appuyée, surtout en ce qui concerne le personnage de la mère du petit héros, qui nuit à l'intensité du sujet.
Il y a cependant quelques scènes superbes (et particulièrement difficiles, notamment vers la fin) dans ce film, dont l'interprétation est remarquable. Si la prestation du jeune Asa Butterfield est saisissante (quoique le doublage français ne lui rende pas justice), celle de David Thwelis l'est tout autant, une fois de plus avec cet immense acteur.
En passant outre ses défauts majeurs, "Le garçon au pyjama rayé" mérite cependant d'être vu, ne serait-ce que pour sensibiliser un jeune public à cette période des plus sombres de l'histoire. Eu égard au sujet traité, l'indulgence est de mise.
Pas mal d'incohérences & de contradictions en effet, la réalisation n'atteint pas l'Olympe non plus.
RépondreSupprimerIndulgence de mise tout pareil, une piqûre de rappel qui ne fait pas de mal.
Bonne journée Laurent.
Merci, Ronnie. Nous sommes parfaitement en accord, l'ami :)
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