mardi 22 décembre 2015

En solitaire (2013)


Il est des acteurs qui portent en eux un capital sympathie. François Cluzet, à mes yeux, est de ceux-là. Engagé, sincère, l'homme m'est sympathique et j'ai toujours plus d'indulgence pour un film où il joue. Le récent "En solitaire", en plus d'un décor assez rare au cinéma (puisque prenant place lors du Vendée-Globe), semblait porteur d'un thème social très en phase avec l'actualité. Ce film où il retrouvait Guillaume Canet, après deux gros succès au box-office ("Ne le dis à personne" et "Les petits mouchoirs") n'attira pas autant de spectateurs que ses prédécesseurs, loin s'en faut, 

Parce son ami Frank Drevil a été victime d'un accident, Yann Kermadec, marin comme lui, prend sa place au départ du Vendée-Globe. Très vite, le navigateur prend la tête de la course, jusqu'à une avarie qui le contraint à faire étape aux Canaries. Ce n'est que plus tard qu'il va se rendre compte qu'il n'est plus seul à bord. Un jeune garçon venu de Mauritanie s'est en effet glissé sur le voilier et compte bien rejoindre la France.
Pour le skipper, les choses se compliquent, quand il découvre le passager clandestin.


Premier film de Christophe Offenstein, "En solitaire" est une entreprise ambitieuse. Avec un tournage qui se déroula souvent dans les conditions réelles de la course à la voile, il offre des images souvent saisissantes des éléments déchaînés, tout en offrant un bel aperçu de la vie du marin en solitaire. La trajectoire des navigateurs a rarement fait l'objet d’œuvres cinématographiques, mais mériterait cependant qu'on s'y intéresse plus souvent, tant elle est fascinante.

La plus grande réussite de Christophe Offenstein est sans conteste le choix de son interprète principal. François Cluzet, endossant les habits du marin, prouve, s'il en était besoin, l'immense étendue de son talent. Face à lui, Guillaume Canet se montre presque convaincant (alors qu'il aurait pu contrebalancer le capital positif de l'acteur principal, à mes yeux), tandis que Virginie Efira se montre d'une belle sobriété, prouvant au passage qu'on peut lui confier autre chose qu'un rôle de comédie facile. Enfin, dans le rôle du jeune réfugié, Samy Seghir, découvert dans "Neuilly sa mère", tout en retenue, donne ici une belle prestation. Les interprètes de "En solitaire" sont, à n'en pas douter, son meilleur atout.

On peut cependant trouver nombre de défauts ou de faiblesses à "En solitaire", mais là où le bât blesse le plus, à mes yeux, est qu'il ne va pas jusqu'au bout de ses promesses et qu'il ne surprend que peu son spectateur. Les intrigues sportives et humaines se révèlent peu exploitées et on aurait aimé que le film s'aventure en des eaux plus tourmentées. Là où l'on pouvait s'attendre à un discours humaniste ou politique, on a droit à un propos trop consensuel et confortable. Ne se mettant jamais en danger (sur quelque thème que ce soit), "En solitaire" déroule son intrigue comme on s'y attend et franchit les vagues et le gros temps sans qu'on ait peur de sombrer. 

Même s'il ne convainc pas tout à fait, faute d'aller sur un terrain plus dangereux, "En solitaire" présente quelques bons moments. Ce n'est pas le film qu'on était en droit d'attendre, mais son visionnage peut se faire sans déplaisir.


2 commentaires:

  1. Cluzet m'agace & voilà un bon moment déjà que je zappe lorsque je vois son nom sur une affiche...
    Donc 'En solitaire' non merci.
    Bonne journée.

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    Réponses
    1. Evidemment, si François Cluzet t'irrite, tu peux passer ton chemin, sur ce coup-là.
      Belle journée à toi aussi, Ronnie.

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