Il va falloir m'expliquer comment les distributeurs d'un film décident du titre qu'il portera dans tel ou tel pays. Ce n'est pas la première fois que je constate l’imbécillité d'une traduction dans ces colonnes, mais le cas de "Mariage à l'anglaise" est typique d'un certain mépris du public. Son titre original, "I give it a year" (c'est-à-dire "Je leur donne un an", grosso modo) reflète beaucoup mieux l'idée principale du film, à savoir la longévité d'un mariage à laquelle personne ne croit et dont tous les invités se demandent s'il tiendra effectivement un an. Au lieu de cela, sans doute dans l'espoir d'attirer un peu plus les spectateurs (souvent des spectatrices, dans ce registre, d'ailleurs), les producteurs ont cru bon de le rebaptiser "Mariage à l'anglaise" et de choisir pour ce film une affiche fort différente de l'originale. On aurait donc pu croire, vu de l'hexagone, être en présence d'une comédie romantique pur jus. Il faut croire que le public ne s'est pas laissé prendre, malgré la présence de Simon Baker, la star de la série "Mentalist", puisque (tout au moins en France) "Mariage à l'anglaise" fut un bide sévère. Reste à savoir si cela servira de leçon aux distributeurs : rien n'est moins sûr.
Nat et Josh se sont rencontrés à une soirée, ont craqué l'un pour l'autre, se sont mis en couple et ont décidé de se passer la bague au doigt, malgré leurs différences et malgré ce qu'ils ignorent l'un de l'autre. Alors que tous ceux qui les entourent doutent de la pérennité de leur union, Nat et Josh continuent à croire en leur idylle, malgré la présence de Chloe, l'ex-petite amie de Josh et celle de Guy, client de l'agence que dirige Nat et "beau gosse de compétition".
Alors que les pressions se multiplient, et que le bel édifice de leur mariage vacille, Nat et Josh tiendront-ils le coup ou devront-ils se résoudre au funeste destin que beaucoup voient réservé à leur couple ?
A lire le résumé que je viens de vous livrer, on pourrait imaginer que "Mariage à l'anglaise" est une comédie romantique "à l'envers", dans laquelle le couple vedette est déjà marié et doit traverser des épreuves pour le rester. On pourrait avoir eu droit à un traitement dramatique plombant le film (spécialité de bien des films français) ou, et c'est en partie le cas ici, une approche sur le ton de la comédie, parfois outrancière (telle qu'on peut y avoir droit dans nombre de comédies américaines du moment).
Le réalisateur de "Mariage à l'anglaise", Dan Mazer, a auparavant travaillé avec Sacha Baron Cohen, à qui l'on doit l'extravagant personnage de Borat, par exemple.Ces références en disent long sur ce que peut donner le bonhomme, une fois lancé à plein régime. Certaines scènes frôlent d'ailleurs le "trash", bien loin du ton qu'on pouvait attendre au vu de l'affiche. Entre humour parfois vulgaire et une vraie mélancolie, "Mariage à l'anglaise" réussit cependant à faire rire, malgré quelques séquences dont on se serait volontiers passé, parce qu'elles sont trop longues ou répétitives (celle du plan à trois où se retrouve Chloe, par exemple).
Du côté de l'interprétation, rien à redire : le quatuor de tête est remarquable et est épaulé par des seconds rôles qui font mouche (Stephen Merchant, par exemple, est presque inquiétant dans son rôle d'ami de Josh). Les héros, avec leurs (nombreux) travers, sont attachants et crédibles, et l'on s'attache d'autant plus à eux.
Avec moins de déséquilibre entre les séquences humoristiques et celles plus romantiques, mais surtout en ayant été promu avec une réelle honnêteté de la part de ses distributeurs, "Mariage à l'anglaise" (qui n'est finalement pas une comédie si romantique) aurait sans doute pu toucher un public plus large. Sans être la comédie romantique trash qui fera date, ce film aurait mérité mieux que son traitement.
Nat et Josh se sont rencontrés à une soirée, ont craqué l'un pour l'autre, se sont mis en couple et ont décidé de se passer la bague au doigt, malgré leurs différences et malgré ce qu'ils ignorent l'un de l'autre. Alors que tous ceux qui les entourent doutent de la pérennité de leur union, Nat et Josh continuent à croire en leur idylle, malgré la présence de Chloe, l'ex-petite amie de Josh et celle de Guy, client de l'agence que dirige Nat et "beau gosse de compétition".
Alors que les pressions se multiplient, et que le bel édifice de leur mariage vacille, Nat et Josh tiendront-ils le coup ou devront-ils se résoudre au funeste destin que beaucoup voient réservé à leur couple ?
A lire le résumé que je viens de vous livrer, on pourrait imaginer que "Mariage à l'anglaise" est une comédie romantique "à l'envers", dans laquelle le couple vedette est déjà marié et doit traverser des épreuves pour le rester. On pourrait avoir eu droit à un traitement dramatique plombant le film (spécialité de bien des films français) ou, et c'est en partie le cas ici, une approche sur le ton de la comédie, parfois outrancière (telle qu'on peut y avoir droit dans nombre de comédies américaines du moment).
Le réalisateur de "Mariage à l'anglaise", Dan Mazer, a auparavant travaillé avec Sacha Baron Cohen, à qui l'on doit l'extravagant personnage de Borat, par exemple.Ces références en disent long sur ce que peut donner le bonhomme, une fois lancé à plein régime. Certaines scènes frôlent d'ailleurs le "trash", bien loin du ton qu'on pouvait attendre au vu de l'affiche. Entre humour parfois vulgaire et une vraie mélancolie, "Mariage à l'anglaise" réussit cependant à faire rire, malgré quelques séquences dont on se serait volontiers passé, parce qu'elles sont trop longues ou répétitives (celle du plan à trois où se retrouve Chloe, par exemple).
Du côté de l'interprétation, rien à redire : le quatuor de tête est remarquable et est épaulé par des seconds rôles qui font mouche (Stephen Merchant, par exemple, est presque inquiétant dans son rôle d'ami de Josh). Les héros, avec leurs (nombreux) travers, sont attachants et crédibles, et l'on s'attache d'autant plus à eux.
Avec moins de déséquilibre entre les séquences humoristiques et celles plus romantiques, mais surtout en ayant été promu avec une réelle honnêteté de la part de ses distributeurs, "Mariage à l'anglaise" (qui n'est finalement pas une comédie si romantique) aurait sans doute pu toucher un public plus large. Sans être la comédie romantique trash qui fera date, ce film aurait mérité mieux que son traitement.
Ton premier paragraphe est fort intéressant : comme toi, j'ai bien du mal à comprendre la politique des distributeurs français. Ils fusillent les films avec des titres sortis d'on ne sait où...
RépondreSupprimerJe n'ai pas vu le film, mais je constate qu'il y a encore du trash, tellement à la mode en ce moment. Je trouve que ça flingue (waouh... je suis violente ce matin) une comédie sentimentale. Ce n'est vraiment pas compatible.
Moi je fais une différence entre comédie romantique (situations exceptionnelles genre bergère et prince ; tout les oppose mais l'amour triomphera ; le truc qui fait VRAIMENT rêver) et la comédie sentimentale (couple assez lambda, déjà "installé" ; suivi de plusieurs couples et de leurs déboires amoureux) !
La touche trash n'est pas excessive, sur ce film, qui reste à mes yeux une comédie romantique (une des caractéristiques, à savoir la conclusion, y est respectée)..mais on est loin de "The holiday", par exemple.
SupprimerLa bande annonce ne m'avait pas emballé plus que ça sauf la fin. Le coup de la sextape et le mari de dire cyniquement "c'est un cunnulingus" m'avait bien fait rire.
RépondreSupprimerComme je le disais à Chonchon plus haut, les touches "trash" restent minoritaires, dans ce film. On y a cependant souvent l'occasion de rire (sans néanmoins sombrer dans le gras, comme c'est souvent le cas).
SupprimerPar contre je tiens à revenir sur ton début d'article. En fait, tout cela est synonyme de mode. Tu as une comédie un peu trash tu la nomme Very Bad Trip en France et après tu remets la sauce à chaque fois: ainsi The other guys avec Will Ferrell est devenu Very Bad Cops, une connerie un peu cochonne Very Cold Trip... A l'époque d'American pie c'était pareil. Une bouse avec Ryan Reynolds s'appelait American Party, un DTV s'appelle American Virgin. Je peux continuer longtemps à vrai dire.
SupprimerCette méthode, en plus de démontrer une certaine paresse et un manque de créativité de la part des distributeurs, nous a donné quantité de titres déplorables (la vague de "Petits meurtres...", par exemple) et souvent éloignés de l'original. Dans le cas présent, le procédé frôle le mensonge : avec "Mariage à l'anglaise", on peut s'attendre à une vrai rom-com dotée d'une touche british. On est loin du compte.
SupprimerMerci de ton passage !
Ah les titres !!! les titres !!!
RépondreSupprimerC'est une calamités, je pense à The World's End renommé, le dernier pub avant la fin du monde. Moi si je ne connaissais pas, je penseraais que c'était un navet !!!
Enfin ce n'est pas prêt de s’arrêter, sauf si les réals tapent du point sur la table, comme Almodovar pour la Piel que Habito qui n'a pas voulu que son film soit traduit ...
Heu le film .... Pas vu et je fuis tout ce qui contient un certain Mentalist !!!
Il y aurait beaucoup à dire sur la distribution de "The world's end", en effet.
SupprimerJe ne connais pas la série "The Mentalist" (eh oui, j'avoue), mais Simon Baker m'a laissé une bonne impression sur ce film. A toi de voir (ou pas) !