mardi 14 mars 2017

This is not a love story (2015)


Parmi les films destinés aux adolescents, en dehors de la cohorte d'adaptations de romans plus ou moins fantastiques (et plus ou moins intéressants, il ne faut pas se mentir), on assiste depuis quelques années à l'arrivée de drames. Tous ne sont pas des succès publics, à l'image de "Nos étoiles contraires", et cette niche cinématographique n'est pas la plus fournie qui soit, comme s'il fallait épargner aux adultes en devenir des films trop dramatiques. Adapté (par son auteur) du roman de Jesse Andrews, "This is not a love story" n'a attiré qu'un peu plus de deux mille spectateurs en France. Une misère, donc.

Même s'il il se croit différent, Greg est un lycéen comme beaucoup d'autres : il aimerait être anonyme et a classé ses comparses dans une étrange cartographie. En dehors de Earl, son ami d'enfance, avec qui il réalise des remakes ringards de classiques du septième art, il ne fréquente personne. Quand sa mère lui demande de renouer avec une amie d'enfance, Rachel, atteinte d'une leucémie, Greg se fait prier, puis cède. Les deux jeunes gens vont apprendre à se connaître et à s'apprécier. C'est le début d'une amitié sur laquelle une lourde menace pèse. 

On pense parfois à Michel Gondry, au visionnage de "This is not a love story", notamment dans les scènes où Greg et Earl revisitent les classiques du cinéma. Alfonso Gomez-Rejon, le réalisateur de ce film, a pourtant grandi dans le giron de Martin Scorcese et Alejandro Gonzalez Inarritu (entre autres), avant de réaliser ses premières œuvres pour le petit écran (notamment sur les séries "Glee" et "American Horror Story"). Bien que son premier film ("The Town That Dreaded Sundown", inédit en France) ait lorgné du côté du film d'horreur, c'est une réelle sensibilité qu'il met en oeuvre dans "This is not a love story" (dont le titre original était "Me and Earl and the dying girl"...sans commentaire).

Beaucoup plus fin que nombre de drames logés dans la même niche, "This is a love story" est toujours touchant, souvent drôle, parfois fantaisiste. Le cocktail inattendu (et réussi) que propose Alfonso Gomez-Rejon doit en grande partie sa réussite à ses interprètes. Les trois jeunes héros au centre de cette histoire, incarnés par Thomas Mann, Olivia Cooke et RJ Cyler, sont au diapason et réussissent haut la main à faire adhérer à l'histoire drôle et triste que leurs personnages traversent. Derrière eux, comme en soutien, mais tout aussi vacillants, les adultes, incarnés par Connie Britton, Molly Shannon et Nick Offerman, sont remarquables dans la peau de parents aussi perdus que leur progéniture, sans cependant forcer le trait, ce qui aurait été fatal à pareille histoire.

Si l'on ajoute à cela une jolie bande originale et une réalisation particulièrement élégante, on ne peut que se réjouir de voir qu'un film destiné à des adolescents peut être synonyme de réussite. On ne peut que regretter que le public n'ait pas suivi.





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