Il est des films dont on n'a pas envie de dire du mal mais qui, pourtant, n'arrivent pas à emporter l'enthousiasme. On peut se demander si ce n'est pas une mauvaise conjecture qui les condamne, lors de leur sortie. Le dernier film de Malik Chibane (remarqué avec "Hexagone" et "Douce France"), "Les enfants de la chance" n'eut pas l'heur de séduire le public, bien qu'évoquant un sujet grave, celui des persécutions faites envers le peuple juif, et plus exactement ses enfants, durant l'occupation allemande, en France.
Durant la Deuxième Guerre Mondiale, pendant l'Occupation, suite à un accident, Maurice Gutman, enfant juif, se retrouve hospitalisé dans la clinique que dirige le Docteur Daviel. Pendant qu'il séjourne là, au prétexte d'une tuberculose qui se prolonge des années durant, sa famille est victime du génocide nazi. Peu à peu, Maurice comprend qu'il est caché par le courageux docteur et son équipe, tandis qu'à l'extérieur, la haine recouvre le monde...
Plein de belles intentions, narrant une histoire forte parce que vraie et touchant à l'un des plus grands drames qui ait été, "Les enfants de la chance" n'est malheureusement pas un bon film. Basé sur une histoire vraie (ce qui ajoute à l'amertume de l'échec), ce qui aurait pu être un témoignage poignant à hauteur d'enfant sur une des plus noires pages de l'histoire humaine n'est qu'un film sans grand intérêt.
Souvent maladroit, "Les enfants de la chance" (qui avait pourtant un joli titre, convenons-en) souffre essentiellement d'une réalisation sans ambition et, surtout, de sa perpétuelle hésitation quant au ton à adopter. N'osant pas s'engager dans le drame réaliste, il s'égare souvent sur le registre du film populaire bon enfant, quand ce n'est pas celui de la comédie musicale : certains passages sont, en effet, l'occasion de chansons, particulièrement mal à propos au vu du sujet.
Le jeu des jeunes interprètes laisse souvent à désirer, mais on a vu pire dans pas mal de films mettant en vedette des enfants. "Les enfants de la chance" comporte hélas bien nombre d'autres défauts majeurs. Au nombre de ceux-là, on citera la présence d'une musique plutôt guillerette (à l'accordéon), y compris lors de scènes où c'est parfaitement mal à propos, la maladresse avec laquelle sont filmées certaines séquences qui, techniquement, ne fonctionnent tout simplement pas ou de vraies fautes de goût.
On sauvera du désastre quelques meubles, dont l'interprétation de Philippe Torreton (évidemment) et l'évocation de faits qui, sans ce film, auraient sombré dans l'oubli (quoique je ne suis pas sûr que le peu de visibilité des "Enfants de la chance" y remédie).
On sauvera du désastre quelques meubles, dont l'interprétation de Philippe Torreton (évidemment) et l'évocation de faits qui, sans ce film, auraient sombré dans l'oubli (quoique je ne suis pas sûr que le peu de visibilité des "Enfants de la chance" y remédie).
Le thème des "Enfants de la chance" était grave, voire majeur et c'est un véritable crève-coeur de ne pouvoir saluer là une réussite de cinéma. L'intention était bonne, sa mise en oeuvre est décevante.
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