Comme je le disais en exergue d'un tout récent billet, les lignes bougent, et ce ne sont pas seulement celles des courts de tennis. Les droits de la femme (dont il faudra vraiment m'expliquer en quoi ils diffèrent de ceux de l'homme) à disposer d'elle-même sont mis en avant chaque jour ou presque dans l'actualité. Le cinéma s'étant emparé du sujet, les œuvres l'abordant sont légion et viennent de (presque) tous les pays du monde. Pour preuve, "Tempête de sable", film israélien, qui se penchait sur le destin d'une jeune femme avide de liberté, mérite un petit coup de projecteur.
Dans un village bédouin d'Israël, Jalila accueille la nouvelle épouse de Suliman, son mari. Alors que les festivités se préparent et que les femmes se rencontrent, Jalila découvre que sa fille aînée, Layla, a une liaison avec un jeune homme de son université.
Elle va ainsi à l'encontre de la tradition et de l'intérêt de sa famille : son père, Suliman, va devoir prendre les choses en main.
Evidemment, en visionnant "Tempête de sable", on songe au très beau "Mustang", car la thématique explorée dans "Tempête de sable" est voisine : les femmes et leur liberté, confrontées à des traditions. Au milieu de ces femmes, le personnage masculin de Suliman, qui s'affiche progressiste (il confie en cachette le volant de sa voiture à sa fille), est confronté aux traditions et s'y conforte parfois malgré lui, souvent par tranquillité. Elite Zexter, réalisatrice et scénariste de ce film au ton quasi-documentaire, a choisi la voie du réalisme pour "Tempête de sable". Remarqué dans de nombreux festivals (de Locarno à Sundance) et couvert de moult prix, ce premier film est remarquable en de nombreux points.
C'est d'abord la méticulosité de l'observation qui saute aux yeux : si l'on a affaire à une fiction, Elite Zexter livre un voyage en terre inconnue (pour nombre de spectateurs) qui ne laissera personne indifférent. Si loin, si proches, les personnages de "Tempête de sable" sont touchants et profondément humains, et subissent le poids des traditions chacun(e) à leur manière. Pour les incarner, la réalisatrice a choisi des acteurs (et, surtout, des actrices) remarquables : Lammis Ammar, incandescente dans le rôle de Layla, emporte dans son sillage le spectateur qui suite, à sa hauteur, cette histoire ni extraordinaire, ni banale.
D'une belle justesse et filmé avec retenue, "Tempête de sable" est souvent poignant, mais sans jamais sombrer dans le pathos. Réaliste mais jamais jugeant, ce film mérite un petit coup d’œil, ne serait-ce que pour découvrir un peuple et ses traditions.
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