Quel est le secret d'une comédie ? Pourquoi, des décennies plus tard, "Les aventures de Rabbi Jacob" continue à faire rire en évoquant des sujets graves, alors que "Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?" finira (je prends les paris) par être oublié ? Telle la potion magique des albums d'Astérix, ces films qui traversent le temps disposent sans doute d'un ingrédient secret. Si vous voulez mon avis, il serait temps de remettre la main sur ce composant, ne serait-ce que pour lutter contre la morosité ambiante. En voulant traiter d'un sujet grave, à savoir le mal-logement, Alexandra Leclère, dont j'avais déjà peu goûté "Garde alternée", nous a proposé juste avant "Le grand partage".
Il fait froid, cet hiver à Paris, tant et si bien que le gouvernement décide d'imposer à ceux qui ont de la place chez eux d'héberger un ou plusieurs sans-abri. Alors, forcément, dans l'immeuble cossu où cohabitent déjà difficilement la famille Dubreuil (des bourgeois étriqués et peu épanouis) et les Bretzel (des bobos donneurs de leçon qui feraient bien de balayer devant leur porte), ça ne va pas se passer sans mal. Sans compter la concierge, militante d'extrême-droite, qui voit les nouveaux arrivants d'un mauvais œil.
Inutile de tourner autour du pot. Si vous avez vu la bande-annonce (d'ailleurs présente en bas de cet article), les scènes les plus drôles du film s'y trouvent : cela donne une idée de l'ensemble. A l'image de "Garde alternée" et de pas mal d'autres comédies (souvent françaises, il faut le reconnaître), "Le grand partage" donne l'impression qu'il a été produit sur la base de sa situation initiale, sans souci du traitement de celle-ci. C'est bien joli, d'avoir un postulat de base, mais il faut en faire quelque chose et la simple confrontation de personnages et de points de vue différents ne suffit pas forcément à générer les étincelles comiques attendues.
Pour le coup, donc, l'élément perturbateur n'est pas suffisant pour faire tourner le moteur de la comédie. C'est souvent le cas, mais en ce qui concerne "Le grand partage", c'est particulièrement flagrant. Représentatif - hélas ! - d'une grosse partie de la comédie française, ce film se contente du minimum syndical et compte faire rire avec des mécanismes éculés et franchement pas drôles.
Pour le coup, donc, l'élément perturbateur n'est pas suffisant pour faire tourner le moteur de la comédie. C'est souvent le cas, mais en ce qui concerne "Le grand partage", c'est particulièrement flagrant. Représentatif - hélas ! - d'une grosse partie de la comédie française, ce film se contente du minimum syndical et compte faire rire avec des mécanismes éculés et franchement pas drôles.
On pourra se lamenter de retrouver certains acteurs dans pareil film : Patrick Chesnais et Karin Viard, par exemple, gâchent leur talent dans ce film. Jackie Berroyer, Michel Wuillermoz, Didier Bourdon et Valérie Bonneton récidiveront dans "Garde Alternée". J'ai tendance à penser qu'ils savent ce qu'ils font et aurais donc peu d'indulgence, pour une fois, pour le casting de cette pantalonnade pataude.
Souvent balourd et jamais drôle, "Le grand partage" porte haut une forme de vulgarité vis-à-vis de ses personnages. Aucun d'entre eux n'est sympathique ni n'attire l'empathie. On peut en dire autant du film.
Bonsoir Laurent, j'avais trouvé ce film plutôt lourdingue et pas très drôle. Concernant Rabbi Jacob, je pense que son succès tient à ce qu'il y a beaucoup de gags visuels et pas seulement du dialogue. Bonne soirée.
RépondreSupprimerBonjour Dasola. Lourdingue, c'est le mot. Quant au classique "Rabbi Jacob", il fonctionne grâce à ses gags, mais aussi son rythme et ses personnages, je pense.
SupprimerMerci du passage, bon week-end !
Comme tu le dis, toutes les scènes amusantes sont dans la bande annonce, ce qui en dit suffisamment long sur cette comédie aussi inoffensive qu'ennuyeuse.
RépondreSupprimerEnnuyeuse, c'est un fait, et c'est déjà embêtant pour une comédie. Quant à être inoffensive, je n'en suis pas si sûr : ce genre de film cause des dommages au cinéma français, à mon avis ;-)
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