vendredi 5 juillet 2013

Matilda (1996)


On connaît surtout Danny de Vito pour les rôles qui firent sa gloire, durant les années 1990 : "Jumeaux", mais aussi "Batman : le défi" (où il incarna un Pingouin mémorable). On sait moins qu'il a aussi travaillé de l'autre côté de la caméra, entre mise en scène et production (il aida, par exemple, Quentin Tarantino à réaliser le sublime "Pulp Fiction"). Son oeuvre de réalisateur a laissé moins de traces dans les mémoires. En dehors de "La guerre des Rose", il est peu de ses films dont on se souvienne. Qui se rappelle du biopic "Hoffa" ? Qui se souvient qu'il a adapté le roman "Matilda" du très prolifique auteur Roald Dahl(1) (aussi à l'origine de "Charlie et la chocolaterie" ou "Fantastic Mister Fox", pour ne citer qu'eux) ?


Matilda, 6 ans et demi, a eu la malchance de tomber dans une famille particulièrement affligeante. Entre une mère adepte des concours de bingo et un père m'as-tu-vu vendeur tendance escroc, elle qui n'aspire qu'à la lecture et rêve d'aller à l'école n'a pas la vie à laquelle elle aspire. Un jour pourtant, tout va changer : Matilda va se découvrir un pouvoir de télékinésie. Cela tombe bien : la directrice de l'école où son père a fini par l'inscrire est un véritable tyran : elle et Matilda vont avoir maille à partir.

Alors, bien évidemment, "Matilda" est un film pour enfants, et il accomplira sa mission (à savoir amuser nos chères têtes blondes) avec efficacité, tout en apportant sa propre morale, mais sans être moralisateur. Ça n'est déjà pas si mal. Mais, hormis ce contrat de base, rempli honnêtement, il faut reconnaître que même adulte, on prend un malin plaisir à déguster ce petit film. Entre les parents beaufs de Matilda et ses péripéties scolaires, les adultes en prennent pour leur grade. Interprétés par Danny de Vito et son épouse Rhea Perlman, le père et la mère de la petite héroïne concentrent toute la bêtise et la lâcheté imaginables. Il y a donc un petit côté "jeu de massacre" dans ce petit film qui réjouira les plus grands.

La réalisation de Danny de Vito est efficace, même si, avec le temps, certains plans ont un peu vieilli (les effets spéciaux accusent le poids des années). Mais le plus grand atout de ce petit film réside dans son interprétation. Tous les acteurs y sont remarquables, y compris (et ce n'est pas peu dire) les enfants. Combien de fois a-t-on du subir le jeu peu naturel de jeunes comédiens mal dirigés, donnant un résultat souvent médiocre au final ? Face à eux, les adultes tirent joliment leur épingle du jeu, rendant leurs personnages odieux ou adorables et emportant sans mal l'adhésion du jeune public. Notons au passage la présence au casting de Paul Reubens (alias Pee-Wee Herman) dans le rôle d'un agent du FBI et d'Embeth Davidtz, récemment à l'affiche du "Millenium" de David Fincher. 

Alors, oui, "Matilda" est un film pour enfants, mais pas seulement. Par son ton, tour à tour jubilatoire ou accusateur, ce film est souvent touchant et drôle, sans tomber dans les travers dont les comédies pour enfants sont coutumières. Il mérite donc amplement d'être (re)découvert...




(1) : Si vous voulez épater vos amis dans les dîners, voici la petite information qui fera de vous un cinéphile admiré : Roald Dahl, en plus de ses activités de romanciers, scénarisa "On ne vit que deux fois", le cinquième James Bond. C'est d'autant plus amusant que, durant la Seconde Guerre Mondiale, Roald Dahl s'était lié d'amitié avec Ian Fleming, le créateur du personnage de 007.



4 commentaires:

  1. Bien sympa ce film, et le personnage de la directrice ex championne de lancé de poids au look de tortionnaire nazi est excellent.

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    1. J'ai pris un réel plaisir à le revoir récemment, avec ma petite (9 ans). Elle va à l'école le coeur plus léger, maintenant, son établissement n'étant pas vraiment à l'image de celui de Mlle Legourdin ;-)

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  2. ah nostalgie quand tu nous tiens. Il y a des films comme celui-ci que je regarderai toujours avec bienveillance (même s'ils sont pourris de chez pourris - ma passion pour Donjons et Dragons en atteste), en souvenir de mes jeunes années. C'est une des rares histoires ayant un enfant pour héros que j'apprécie. Les personnages sont aussi odieux que savoureux et c'est vraiment drôle.

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    1. Ce genre de péché mignon t'est tout pardonné ! Merci de ton passage...

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