Il est des films difficilement classables, parce qu'ils empruntent à différents genres sans en revendiquer aucun. Avec en vedette Kate Winslet et dans un cadre plutôt inattendu, "Haute couture" (la traduction française de "The dressmaker") empruntait au mélodrame autant qu'au film de vengeance. Malgré ses nombreuses nominations dans son pays d'origine, ce film australien n'est même pas sorti en salles dans l'Hexagone et est maintenant disponible via les canaux de Video on demand. Est-ce un problème lié au film ou à simplement une erreur de distribution (enfin, plutôt de non-distribution, en l'occurrence) ?
Australie, années 1950 : Tilly revient dans son village natal, qui l'a chassée vingt-cinq ans plus tôt. Elle y retrouve sa mère, vivant dans la misère, à l'écart de la petite communauté. Envers et contre tous, Tilly va tenter de se faire accepter par ceux qui lui refusent ce droit. Son arme ? Son talent de couturière. En passant entre ses mains, les femmes du village deviennent de belles dames et pourraient bien changer d'avis sur elle sur ce qui s'est passé là, des années plus tôt. Mais que s'est-il vraiment passé, d'ailleurs ?
Durant les premières scènes, on peut penser qu'on a affaire à un western moderne, avec pour cadre ce village isolé, peuplé d'affreux, sales et méchants habitants, un western où l'héroïne n'utiliserait pas son colt, mais sa machine à coudre. Pourquoi pas ? Mais non, rapidement, le scénario change de braquet et s'oriente vers le mélodrame, tout en exploitant le thème éternel de la vengeance, non sans être passé maintes fois par l'étape de la comédie : il faut dire que le cadre et les personnages peuvent prêter à sourire, tant ils sont caricaturaux.
Couronné à de multiples reprises dans son pays d'origine, "Haute couture" (d'après le roman de Rosalie Ham) est un curieux film, qui semble ne pas savoir sur quel pied danser et peut finalement laisser froid. A force d'hésiter entre affronter son passé et, pour cela, revenir sur les lieux de son enfance, se venger de ceux qui la bannirent ou s'en faire des alliés, l'inconstance de l'héroïne peut décontenancer.
C'est évidemment un délice de retrouver la divine Kate Winslet, la meilleure raison qui soit de voir ce film. Portant avec la grâce qui lui appartient les nombreux costumes qu'elle revêt au fur et à mesure de l'intrigue, elle montre encore une fois toute l'étendue de son talent. On saluera aussi la remarquable Sarah Snook, dans un rôle qui aurait pu tourner à la caricature, mais dont elle se tire haut la main. Comme toutes les interprètes féminines de ce film, elle porte divinement les superbes atours confectionnés pour elle. Face à ces dames, on appréciera les prestations de Liam Hemsworth (une fratrie qui va finir par rivaliser avec les Baldwin, on dirait) et de Hugo Weaving, dans un rôle qu'on qualifiera d'inattendu (et le mot est faible).
Satirique, puis mélodramatique, "Haute couture" peine à choisir sa voie et, à force d'hésiter, n'en prend aucune. Il peut laisser sur le bas-côté celles et ceux qui rateront un de ses (nombreux) virages.
Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie
"Un film avec une actrice que j'adore (Kate Winslet)"
Pas très fan de Winslet, j'avais trouvé cette australienneté pas désagréable à regarder, pas indispensable non plus cela dit.
RépondreSupprimerBon w-e Laurent.
Ca se laisse regarder, mais ça s'oublie vite, effectivement.
SupprimerMerci du passage, Ronnie.
J'ai eu énormément de mal avec ce film, comme tu le dis, ça change (mal) de genre toutes les 5 mn, j'ai eu du mal à aller au bout pour être honnête. Inintéressant.
RépondreSupprimerIl est un peu bancal, ce film, c'est vrai. Je comprends qu'on puisse en décrocher.
SupprimerBonjour Laurent, la bande-annonce m'intrigue. Le film aurait pu sortir en salle. Mais donc même le nom de Kate Winslet n'est pas suffisant pour une sortie sur grand écran, dommage. Merci pour l'info, je n'avais pas du tout entendu parler de ce film. Bonne journée.
RépondreSupprimerBonjour Dasola. C'est vrai que c'est étonnant qu'un film de ce calibre, même avec tous ses défauts, soit passé inaperçu chez nous...
SupprimerBon week-end !