vendredi 4 octobre 2013

Space Time (2011)



Certains réalisateurs peuvent, avec deux fois rien, entraîner les spectateurs dans leur univers onirique et les  séduire. Cependant, n'est pas Kubrick qui veut et il ne suffit pas d'aligner les plans, fussent-ils de toute beauté, pour réussir un film. Avec "Space Time" (sous-titré "L'ultime odyssée", pour ceux qui n'auraient pas capté l'évident parallèle avec "2001 : l'odyssée de l'espace"), William Eubank, également scénariste, livre un premier film ambitieux, revendiquant presque la filiation avec le père du Docteur Folamour et de Barry Lyndon. Malheureusement pour lui, dans nos contrées, c'est en DVD que sortit ce film (dont le titre original est "Love", mais je ne m'étendrai pas une nouvelle fois sur les méfaits de la traduction).

Astronaute solitaire à bord de la Station Spatiale Internationale, Lee Miller perd tout contact avec la Terre, où il s'est visiblement passé quelque chose de grave. Resté seul dans l'ISS, l'astronaute, en plus de devoir gérer ses ressources, va tenter de ne pas perdre la raison. Il finit par découvrir le journal d'un soldat ayant combattu pendant la Guerre de Sécession et s'y plonge. Voyage-t-il dans le temps ou en lui-même ? Alors que tout lien avec le monde extérieur est impossible, Miller découvre que son expérience et celle du soldat sont liées, que tout est connecté.

Raconté comme je viens de le faire, le pitch fait immanquablement penser à "Cloud Atlas", mais le traitement est radicalement différent. Plaçant la majeure partie du temps son spectateur face à la solitude de son héros, le réalisateur, William Eubank (membre du groupe Angles and Airwaves, qui assure d'ailleurs la bande originale) pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Si l'on peut voir dans "Space Time" un éloge
de la solitude, ou un questionnement métaphysique sur la place de l'homme ou le sens de la vie, il faut cependant avouer que ce fond n'est accessible qu'à ceux qui auront le courage de creuser pour l'atteindre. J'avoue pour ma part n'avoir pas eu la force d'aborder ce film comme l'exposé philosophique qu'il est sûrement et m'être contenté d'admirer ses images somptueuses et sa bande originale à l'avenant.

Alors, oui, "Space Time" est un film d'une remarquable beauté, mais totalement vide de sens. La succession d'images et de plans esthétiquement impeccables et souvent époustouflants ne suffit cependant pas à faire un film : il faut, pour cela, un fond qui ne donne pas l'impression d'être hermétique à tous, hormis le réalisateur. Faute d'une histoire à raconter, "Space Time" laisse finalement de marbre.






2 commentaires:

  1. Je l'avais acheté avec un Mad Movies mais jamais regardé. J'ai pas eu la flemme.

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    1. Il est clair qu'il faut avoir envie de se plonger dans pareil exercice.

      "Pas eu la flemme"....si c'est un lapsus, il est joli et convient parfaitement à ce film ;-)

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