mercredi 26 mars 2014

La haine de l'arbre n'est pas une fatalité


Alain Baraton est bien connu des amateurs de jardins et de plantes. Sa chronique matinale "La main verte" (sur France Inter), réservée aux lève-tôt du week-end, est souvent l'occasion d'apprendre bien des choses sur le monde végétal, domestiqué ou non. Cet amoureux de la Nature, membre du Conseil Général des Plantes et Jardins (et également jardinier en chef du Domaine National du Trianon et du Grand Parc de Versailles) n'est pas un personnage tiède. Il a ses indignations, et le sort réservé aux arbres en est une, majeure.

Son dernier ouvrage, "La haine de l'arbre n'est pas une fatalité" (édité chez Actes Sud) est essentiellement un inventaire du massacre silencieux (enfin, pas vraiment, la tronçonneuse étant un instrument fort peu discret) qui s'opère dans notre pays. Pour laisser la place à des parkings, parce qu'ils sont accusés (souvent à tort) d'être malades, ou parce qu'ils ont le malheur de déranger de mauvais coucheurs qui leur devraient pourtant le respect, les arbres sont facilement réduits à néant par celui qui se prétend homo sapiens sapiens.

Sous couvert d'utilité publique, ou simplement par cupidité ou par bêtise, ils sont nombreux, les cas où les tronçonneuses réduisirent à néant des existences de plusieurs siècles. Faute d'un statut légal clairement en leur faveur, les arbres font souvent les frais d'une urbanisation galopante et écervelée, alors qu'ils devraient être protégés, eu égard à leur rôle écologique, sans parler simplement de leur inimitable beauté. Tout au long de ce petit livre, Alain Baraton énumère les cas où ces êtres séculaires ont succombé face à la scie ou à l'arrêté municipal, avec le style qu'on lui connait.

On pourra, certes, regretter que cet ouvrage ressemble plus à un inventaire de méfaits scandaleux de l'homme envers ces géants vénérables et qu'il ne donne pas quelques pistes quant à une nouvelle approche du végétal (notamment en milieu urbain). Néanmoins, la colère d'Alain Baraton, en plus d'être juste, est communicative. Au sortir de cette lecture, qui peut émouvoir les amoureux des arbres (dont j'avoue être), on ne peut qu'être sensibilisé à la belle cause que l'auteur défend. 

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