Je l'évoquais récemment : nous
vivons dans un monde hyper-connecté, pour le pire et le le meilleur. Fatalement, le cinéma s'empare de ce thème, parce qu'il est dans l'air du temps, parce que notre art préféré est sans doute le plus adapté pour l'évoquer. "Open Windows", première du réalisateur espagnol Nacho Vigalondo en territoire hollywoodien, a choisi d'aborder ce thème et d'en faire un thriller à la fois technologique et basé sur la fascination. Malgré la présence au casting d'Elijah Wood et de Sasha Grey, ce film a atterri, dans nos contrées, directement au rayon direct-to-video.
Webmestre d'un site consacré à
l'actrice Jill Goddard, Nick Chambers a gagné un dîner avec son idole et se
prépare à cette belle soirée, tandis que la vedette présente son
prochain film à l'occasion d'une conférence. C'est alors qu'un
mystérieux individu contacte Nick : Jill Goddard a annulé le
rendez-vous. Qu'à cela ne tienne, l'inconnu propose au jeune homme
d'espionner l'actrice, via son téléphone portable. Nick accepte,
sans savoir où va l'entraîner cette histoire.
Entièrement basé sur les écrans au
point que toutes ses images sont filmées et retranscrites comme sur ceux des téléphones portables et des écrans, "Open Windows" portait, dans son idée de base, une promesse : évoquer la fascination et les dangers de l'hyper-connexion. Passée l'introduction, on est fixé sur l'entreprise : c'est un échec, ni plus ni moins. Prouvant une fois de plus qu'une idée de base, aussi originale soit-elle, ne fait pas un film, Nacho Vigalondo s'empêtre tout seul dans une intrigue tarabiscotée et vite incompréhensible et sans intérêt. Premier film "hollywoodien" de son
réalisateur (remarqué avec "Timecrimes"),
« Open Windows » tente d'imposer sa
forme, mais ne dispose pas du fond nécessaire à son ambition. Torpillé par un scénario cachant ses failles derrière une complexité artificielle, "Open Windows" donne vite envie au spectateur de laisser tomber le visionnage, devant l'histoire invraisemblable qu'on nous conte là.
On peut se poser maintes questions
quant au casting de ce film. Elijah Wood, dont la carrière semble
prendre de plus en plus l'eau, ces dernières années, aurait-il
laissé derrière lui ses meilleurs rôles. Celui qui incarna avec
tant de talent le Frodon du « Seigneur des Anneaux »
semble piégé dans un film auquel il ne comprend pas grand-chose,
comme le spectateur, d'ailleurs. Face à lui, Sasha Grey, ex-star du
cinéma pornographique, prouve qu'il y a bien du chemin entre son
ancien domaine de prédilection et le statut d'actrice, tant elle est
fade, parce que sans doute guère convaincue du jeu auquel on veut la faire jouer.
Cependant, comme je l'ai déjà dit, le plus grand coupable de cette
entreprise reste le scénario, qu'on aurait pu croire basé sur la
fascination et l'image, mais n'est qu'un énième thriller à
multiples retournements de situations, tous moins crédibles les uns
que les autres. Échouant à convaincre le spectateur, "Open Windows" devient vite lassant, à cause de sa forme, en plus d'être sans intérêt sur le fond. Il est des fenêtres qu'il vaut mieux laisser fermées...
Le film avait l'air sympa mais bon, finalement, à te lire, je constate que cela reste du DTV bas de gamme. Et puis le talent d'Elijah Wood, même si je n'en ai jamais été véritablement fan, semble, en effet, tourner en rond depuis quelques années.
RépondreSupprimerDu très bas de gamme, à mon humble avis. Tu peux aisément te passer de ce film, 2flicsamiami ;-)
SupprimerDans cet univers ou tlm espionne tlm, j'ai espionné 10 mns & puis suis passé à autre chose histoire de pas bousiller ma soirée. A te lire il semble que j'ai bien fait. :-)
RépondreSupprimerTu as bien fait : j'ai bêtement gâché ma soirée, en ce qui me concerne...
SupprimerMerci de ton passage, Ronnie.
C'est chouette que tu en aies fait un article parce que je ne me sentais pas d'en écrire un et pourtant j'avais envie de parler de ce film.
RépondreSupprimerJ'ai adoré le concept du film par écran interposé et cette partie est plutôt pas mal faite. Mais côté scenario... Le postulat de base est mauvais. Quelle personne sensée accepte de discuter avec un mec qui s'invite de force sur son pc? Comme si c'était normal. La suite est un peu plus crédible, jusqu'au final what the fuckeste assez risible. Comme beaucoup de films ces derniers temps, sur le papier l'idée de base n'était pas mauvaise mais le scénario qui en ressort est assez ridicule. Le casting, malgré Elijah Wood, rame un peu du coup.
Le scénario est effectivement calamiteux, comme tu as pu le lire dans mon billet. Néanmoins, si tu en parles, je lirais avec délectation (comme toujours) la chronique que tu lui consacreras, Mel :-)
SupprimerDommage... le pitch en soi paraissait prometteur. Ce ne sera sans doute pas le dernier film sur cette thématique de l'omniprésence des écrans. Attendons le prochain...
RépondreSupprimerOui, il y aura évidemment d'autres films pour exploiter cette thématique, je ne m'inquiète pas. Et ce sera forcément mieux que celui-ci...
SupprimerMerci de ton passage.
Et voilà un Européen de plus venu s'échouer sur les sables mouvants d'Hollywood. Je n'ai pas vu le film (qui me tentait bien, surtout sur la foi du réalisateur) mais ton article illustre un nouvel exemple du difficile passage du petit projet malin et habilement troussé en indépendant à la production plus ambitieuse. Il faut déployer des trésors d'intelligence pour ne pas se laisser engloutir par les exigences des studios. En effet, le pitch a de quoi allécher, et l'idée de raconter par écrans interposés est originale (encore que). Je ne sais pas si tout le film est conçu sur le même parti-pris mais on sait bien limites que cela impose à la mise en scène. D'autres noms, plus prestigieux, en ont rudement fait les frais : je pense au ratage de Robert Montgommery qui tourne "la dame du lac" uniquement en caméra subjective, ou celui d'Hitchcock qui tente de faire de "la corde" un film (faussement) fabriqué d'un seul plan.
RépondreSupprimerC'est tout à fait cela, Prince : tes propos illustrent parfaitement ce que j'ai ressenti devant ce "film" (guillemets non superflus). En utilisant ad nauseam l'idée des écrans interposés et sans lui adjoindre un scénario digne de ce nom, Vigalondo livre un ...truc à peine regardable. Pour le coup, c'est raté.
SupprimerJe suis d'accord avec ton analyse. Ca commence bien et puis le film s'emballe comme si il était dépassé par les technologies qu'il déploie. Et, à la fin, c'est le grand n'importe quoi. En revanche, je ne suis pas d'accord avec toi sur la carrière d'Elijah Wood qui, à mon sens, a pris le parti de miser sur de petites productions de genre pour se démarquer justement du "Seigneur des anneaux". Je trouve ça gonflé et salutaire.
RépondreSupprimerPour ce qui est du film, on est bien d'accord. En ce qui concerne Elijah Wood, je ne l'ai pas vu dans des rôles transcendants depuis "Le Seigneur des Anneaux"...je devrais peut-être regarder "Wilfried", dont on m'a dit du bien ; ça pourrait me faire changer d'avis, qui sait ?
SupprimerLe résumé me semblait pourtant prometteur :(
RépondreSupprimerJe pense quand même y jeter un oeil, par curiosité.
Je serais ravi de lire ton avis au sujet de cet "Open Windows", si jamais tu le vois. Merci de ton passage.
SupprimerMoi mon rôle préféré d'Elijah Wood, c'est dans Forever Young... il avait onze ans ! Ah ah ah ! Merci en tous cas Laurent de nous faire gagner du temps : je m'épargnerai ce navet, bien que certains semblent lui trouver quelques qualités.
RépondreSupprimerAh oui, "Forever Young", je l'avais oublié, celui-là....quant à ces fenêtres ouvertes, tu peux fort bien t'en passer, Chonchon..
SupprimerMerci d'être passée.