Le cinéma belge a déjà donné lieu, dans ces colonnes, à quelques billets consacrés à de jolies surprises, bonnes ou mauvaises. Mais le fait est qu'il se passe des choses intéressantes, sur les écrans du plat pays. Bouli Lanners, en début d'année, nous a proposé un étrange film, "Les premiers les derniers", où il tenait le haut de l'affiche aux côtés d'Albert Dupontel. L'affection que je porte à ces deux acteurs est telle que je ne pouvais passer à côté de ce film qui, malgré quelques belles critiques, ne rencontra pas son public dans les salles obscures.
L'interprétation sans faille est un des points forts de ce film de fin d'un monde : qu'il s'agisse du grand Bouli Lanners (que j'apprécie de plus en plus), d'Albert Dupontel (tout en puissance retenue, impeccable une fois de plus), ou de ceux qui les accompagnent, le casting de "Les premiers les derniers" est irréprochable : de Serge Riaboukine à Lionel Abelanski (qui gagne décidément à être bien employé), en passant par les jeunes Aurore Broutin et David Murgia, les acteurs sélectionnés par Bouli Lanners pour son film incarnent avec force et sensibilité des personnages qu'on n'oublie pas. On notera également la présence de l'immense Michael Lonsdale, impérial, ainsi que celle de Max Von Sydow (oui, vous avez bien lu), dans un rôle inattendu, mais décisif.
Western crépusculaire sur fond de monde en déliquescence, "Les premiers les derniers" a cependant un goût d'inachevé, qui l'empêche d'être aussi réussi qu'on aurait voulu. Quelques moments de creux dans l'histoire, qui peuvent donner au spectateur le temps de réfléchir, mais aussi de faire baisser la tension. Laissant au spectateur cette respiration, Bouli Lanners prend le risque de le perdre en cours de route. Néanmoins, ces petites baisses de régime mises à part, "Les premiers les derniers" est une réussite indéniable, sur le fond autant que sur la forme. Il est dommage que le public n'ait pas suivi Cochise et Gilou dans leur quête de rédemption...
Le casting a très belle gueule, le film lui est fascinant par instants, original pour le moins, alors oui malgré 2/3 légères baisses de régime comme tu le soulignes justement, cette histoire sur l'errance mérite le voyage.
RépondreSupprimerVon Sydow !! Chapo :-)
Nous sommes tout à fait d'accord sur ce chouette film, à qui l'on pardonnera ses quelques faiblesses.
SupprimerMerci du passage, Ronnie.
J'aime bien Bouli Lanners. Je suis curieuse de voir ce film...
RépondreSupprimerJe lirai un éventuel billet à son sujet avec grand plaisir, comme toujours Chonchon.
SupprimerL'un de mes préférés des crus 2016 ! Je suis totalement tombé sous le charme de ce décor mystérieux et cendré, de ces personnages presque mystiques. Je suis d'accord avec ta chronique, même si ce "goût d'inachevé" que tu décris fait parti de la puissance de ce film je trouve ^^
RépondreSupprimerUn bon millésime, effectivement, et qui reste à l'esprit longtemps, avec son goût de cendre.
SupprimerMerci de ton passage, Max.
Oooh Max Von Sydox ?? Wow tout de même...
RépondreSupprimerEh oui ! La classe, non ?
SupprimerQuel plaisir de voir une chronique positive sur ce film en ces lieux ! Merci pour lui, Laurent !
RépondreSupprimerJ'ai vu "Les premiers, les derniers" deux fois, l'une parce que j'en avais envie, l'autre parce que je l'ai présenté lors d'une soirée de mon asso. Je dois dire que je l'ai mieux compris (et apprécié) la seconde fois. Il y a des choses dures, dans ce film, mais quelle humanité également ! Bouli Lanners est vraiment fort pour ce juste mélange. Je l'aime de plus en plus, pour être honnête.
Et quel casting, mes aïeux, quel casting !
Je pense que je le reverrai prochainement, pour encore mieux le savourer...et apprécier les baisses de régime que je pointe.
SupprimerEt tu as raison : quel casting !
J'ai eu la chance de voir Bouli Lanners et Michael Lonsdale à la Cinematek de Bruxelles, deux acteurs que j'apprécie particulièrement. Et si j'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour l'ami Bouli, le réalisateur qu'il est ne m'a pas toujours totalement convaincue. Disons que les intentions étaient bonnes mais qu'il y avait toujours quelques moments à vide. Mais rien de tel avec ce dernier film, où il s'est surpassé. C'est selon moi son meilleur film à ce jour, et il le reconnait bien volontiers lui-même. Il nous confiait d'ailleurs qu'il avait eu l'impression de terminer un cycle avec ce film, et qu'il allait commencer autre chose. L'avenir nous le dira. Merci en tout cas pour cette chronique d'un film qui me tient à cœur :)
RépondreSupprimerUne chose est sûre : ce film marque ceux qui l'ont vu...et m'a fait apprécier encore plus Bouli Lanners.
SupprimerMerci de ton passage, Sentinelle.