On peut dire plein de choses, avec un road-movie. Un voyage, seul ou accompagné, est souvent intérieur et, tout en découvrant de nouveaux horizons et de nouveaux personnages, on peut faire rire, faire pleurer, émouvoir et secouer un peu le spectateur. Les réussites sont légion, au cinéma, dans ce registre. Les échecs aussi. Récemment, parce qu'il mettait en vedette Isabelle Carré (qui, comme mes lecteurs le savent, fait partie des raisons pour lesquelles je peux me pencher sur un film), j'ai visionné "Paris Willouby", l'un des flops du cinéma hexagonal de 2016.
Claire, divorcée et mère d'Alexandre est remariée avec Maurice, qui a une fille, Lucie. De cette nouvelle union est née Prune, une petite fille curieuse de tout. Mais cette famille recomposée accueille aussi Marc, le frère de Claire, dont Angélique, la petite amie, enceinte, vient de partir, puisqu'il est incapable de s'engager. Quand Claire apprend la mort de son père, qui n'a plus donné de nouvelles depuis sept ans, elle entraîne toute la tribu, pour se rendre aux obsèques de celui-ci. Le voyage ne sera pas de tout repos.
Si l'intrigue de "Paris Willouby" vous dit quelque chose, c'est probablement à cause de sa très grande proximité avec celle du très réussi "Little Miss Sunshine". Lui aussi réalisé par un duo (aux manettes, Quentin Reynaud et Arthur Delaire, aussi acteurs), "Paris Willouby" souffre trop de la comparaison avec son modèle pour prétendre être plus qu'un simple décalque. En suivant les pérégrinations d'une famille s'entassant dans un monospace pour se rendre à l'enterrement du père absent, la famille Guilby-Lacourt, au gré de son voyage, perd peu à peu l'affection des spectateurs qui auraient pu s'intéresser à elle.
Pour qu'un road-movie fonctionne (et, d'ailleurs, c'est valable pour nombre de films), il faut que les personnages aient quelque chose à perdre ou à gagner. Faute d'enjeu véritable pour les personnages principaux, la balade se résume vite à quelques règlements de compte et quelques éclats qui ne sont jamais exploités sur la durée. Et ce n'est hélas pas du côté de l'interprétation qu'il sera possible de se consoler. On a beau adorer Isabelle Carré, ce n'est pas ici qu'elle trouve son meilleur rôle et la lumière qu'elle apporte d'habitude à un film est ici bien terne. Face à elle, Stéphane de Groodt et Alex Lutz sont peu convaincants, une fois de plus (il va falloir que je trouve le moyen de me réconcilier avec ces deux acteurs), tandis que les plus jeunes de la distribution ne s'en sortent pas trop mal.
Pour qu'un road-movie fonctionne (et, d'ailleurs, c'est valable pour nombre de films), il faut que les personnages aient quelque chose à perdre ou à gagner. Faute d'enjeu véritable pour les personnages principaux, la balade se résume vite à quelques règlements de compte et quelques éclats qui ne sont jamais exploités sur la durée. Et ce n'est hélas pas du côté de l'interprétation qu'il sera possible de se consoler. On a beau adorer Isabelle Carré, ce n'est pas ici qu'elle trouve son meilleur rôle et la lumière qu'elle apporte d'habitude à un film est ici bien terne. Face à elle, Stéphane de Groodt et Alex Lutz sont peu convaincants, une fois de plus (il va falloir que je trouve le moyen de me réconcilier avec ces deux acteurs), tandis que les plus jeunes de la distribution ne s'en sortent pas trop mal.
Il est possible de se consoler avec la bande originale, assurée par le groupe Gush (dont un troisième album serait le bienvenu, ceci est un appel), qui est sans doute la meilleure idée du film et confère aux scènes qu'elle illustre une énergie communicative.
A trop s'inspirer d'un modèle qui convainquit tout le monde ou presque, "Paris Willouby" singe trop souvent, et bien maladroitement, le très chouette "Little Miss Sunshine" : il ne suffit cependant pas de mettre une famille un peu bancale sur la route pour faire un film réussi. Ça se saurait.
A trop s'inspirer d'un modèle qui convainquit tout le monde ou presque, "Paris Willouby" singe trop souvent, et bien maladroitement, le très chouette "Little Miss Sunshine" : il ne suffit cependant pas de mettre une famille un peu bancale sur la route pour faire un film réussi. Ça se saurait.
"Dernier arrêt à Willoughby" évoque pour moi un excellent épisode de la Twilight Zone. Je ne savais pas qu'il pouvait être aussi la destination de ce "film de route" français, visiblement dispensable. De Groodt, je l'avais bien aimé dans 'Corporate". Quant à Lutz, te laisseras-tu tenter par "Guy" ?
RépondreSupprimerJ'avais chroniqué "Corporate", il y a quelques mois, et y avais été plus convaincu par Stéphane De Groodt.
SupprimerPour ce qui est de "Guy", je passe mon tour pour cette fois.
Merci du passage, Prince :)
Visiblement, tout le monde y est allé de son Little Miss Sunshine - en France comme ailleurs, et surtout aux États Unis où l'on fait peu de cas des plats réchauffées et recettes revisitées à toutes les sauces. Charge alors aux acteurs d'emporter le morceau, au risque de laisser le spectateur sur sa faim. Et à te lire, cela a été ton cas.
RépondreSupprimerEffectivement : tu as bien résumé mon ressenti sur ce film. Merci, 2flicsamiami.
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