Le voyage temporel, voilà un registre des plus casse-gueule. On l'a vu traité de bien des façons, tant en littérature qu'au cinéma. Richard Matheson, inspirateur de bien des films (de "Je suis une légende" à "Duel", en passant par "L'homme qui rétrécit", traita de ce sujet dans "Le jeune homme, la mort et le temps", dont il tira le scénario de "Quelque part dans le temps", réalisé par Jeannot Szwarc. Peu connu en France, ce film de 1980 mérite-t-il de sortir de l'oubli ?
Lors de la représentation de sa première pièce de théâtre, Richard Collier vient venir vers lui une vieille dame inconnue. Après avoir prononcé "Reviens-moi", la mystérieuse vieillarde disparaît, laissant une montre dans la main de Richard. Huit ans plus tard, devenu célèbre, il n'a pas oublié cette étrange rencontre. Alors qu'il séjourne au Grand Hôtel, il est captivé par le portrait affiché d'une belle jeune femme, une actrice ayant séjourné là en 1912....et découvre qu'elle est Elise McKenna, la vieille dame venue à sa rencontre. Richard va tenter de remonter dans le temps pour rencontrer Elise, en 1912.
Avec les années, "Quelque part dans le temps" a conquis des fans, un peu partout dans le monde. On peut les comprendre : le mélange de romantisme et de fantastique (penchant fortement du côté de la romance, cela dit) peut séduire. Mais cette patine peut aussi agacer : esthétiquement, le film est daté et souffre de la comparaison avec d'autres œuvres plus récentes, tant pour sa photographie que son montage, pour ne citer que deux aspects techniques.
Hélas, pour les amateurs de ce registre du fantastique, il faut faire avec la forte dose de romance, à la limite d'un traitement à l'eau de rose. La réalisation de Jeannot Szwarc, surtout connu pour la suite médiocre des "Dents de la mer" et quelques navets plus récents comme "Hercule et Sherlock" ou "La vengeance d'une blonde", alterne les défauts évidents avec quelques belles trouvailles.
On se réjouira de retrouver le regretté Christopher Reeve, à l'époque prisonnier du collant de Superman, démontrant un évident talent trop peu exploité durant sa carrière. Face à lui, Jane Seymour, évadée (pour un temps) du petit écran, et Christophe Plummer livrent une belle prestation, hélas gâchée par un doublage français médiocre. La bande originale de John Barry, particulièrement mélancolique, est également à mettre au crédit de ce film.
Il peut sembler étonnant que des admirateurs de "Quelque part dans le temps" se réunissent chaque année dans l'hôtel qui tient lieu de décor à ce film. Culte pour une poignée de spectateurs, cette histoire romantique franchissant les décennies, accuse pourtant (un comble !) le poids du temps qui passe.
Il peut sembler étonnant que des admirateurs de "Quelque part dans le temps" se réunissent chaque année dans l'hôtel qui tient lieu de décor à ce film. Culte pour une poignée de spectateurs, cette histoire romantique franchissant les décennies, accuse pourtant (un comble !) le poids du temps qui passe.
Le nom de Jeannot Swarc n'évoque en effet chez moi que le deuxième opus des "dents de la mer". Je n'avais jamais jusqu'ici entendu parler de cette adaptation d'un de mes auteurs favoris. La nouvelle également m'a échappé. Que de temps à rattraper !
RépondreSupprimerAlors, pour ce qui est du temps à rattraper, ce film propose une méthode assez étonnante (et moins compliquée à mettre en oeuvre qu'une De Lorean, par exemple). Libre à toi d'essayer, le résultat ne me semble pas garanti.
SupprimerMerci de ta fidélité, Princécranoir !
Tu m'intrigues, mais je crois que je vais chercher la formule dans les pages de Matheson (en écoutant John Barry) plutôt que devant le film.
SupprimerJe ne réponds de rien : n'ayant pas lu le roman original, je ne peux dire si le héros y traverse les années de la même façon que dans le film.
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