mardi 8 janvier 2019

Cool World (1992)


Un dessin animé pour adultes est une denrée suffisamment rare pour ne pas faire la fine bouche. Allez dire, passé la trentaine, que vous appréciez les films d'animation et on vous regardera sans doute avec de drôles d'yeux. Le chemin fait par la bande dessinée (et non complètement abouti, mais c'est un autre débat) reste à parcourir pour le dessin animé : c'est un registre dans lequel, souvent, les adultes sont là parce qu'ils y accompagnent leur progéniture, sans forcément avoir le droit d'y prendre plaisir. 

A peine revenu de la guerre, Franck Harris s'est trouvé, suite à un accident de la route, plongé dans un univers de cartoon, où le délire est loi. Il y fait office de détective privé. De son côté, le dessinateur de BD Jack Deebs se retrouve propulsé dans le même univers sans comprendre pourquoi ni comment. Dans ce monde dessiné, il tombe sous le charme de la très sexy Holli Would. Mais Franck Harris ne l'entend pas de cette oreille.

Ralph Bakshi, réalisateur à qui l'on devait déjà une adaptation du "Seigneur des Anneaux" (il faudra que je me penche sur ce long métrage, un jour), est surtout connu pour son "Fritz the Cat" (qui fut classé X à l'époque) et "Tygra, la glace et le feu". Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a un style, dans l'animation et qu'il testa nombre de techniques innovantes (notamment la rotoscopie), en plus d'avoir osé utilisé le dessin animé pour des histoires "adultes".

Mais le "style Bakshi", en plus d'avoir pris un sacré coup de vieux, a nombre de défauts : dans sa vision de l'animation, un personnage ne peut pas ne pas bouger, fût-ce pour parler. Sans doute hyperactifs, les héros dessinés de "Cool world" n'échappent pas à la règle. A l'instar de son adaptation du "Seigneur des Anneaux", Bakshi prend le parti de négliger les plans fixes : ça doit bouger, même lorsqu'il faudrait simplement laisser le regard se reposer quelques instants. Si cette approche a pu séduire, il faut bien admettre qu'elle a salement vieilli, tout comme le ton particulièrement sombre du long métrage, aux antipodes de ce qu'on attend dans pareil registre. 

Pour l'anecdote, la ravissante Kim Basinger reçut deux prix pour son rôle dans "Cool World" : le MTV Award de la femme la plus désirable (autres temps, autres mœurs, soit dit en passant) et le Razzie Award de la pire actrice. Ces récompenses sont à l'image du film, graphiquement audacieux, mais laborieux et pas franchement réussi.

6 commentaires:

  1. Jamais entendu parler ( Nul n'est parfait ) ;-)
    Même si le world actuel est tout sauf cool, j'en profite pour te souhaiter une belle & heureuse année.
    ++

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    1. On peut très bien passer à côté de cette étrangeté et continuer une vie de cinéphile, Ronnie ;-)
      Have a cool and beautiful year !

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  2. Jamais vu en entier et de ce que j'ai vu c'était bien raté. Cela veut ressembler à Roger Rabbit mais ça n'en a pas la matière, ni l'intérêt.

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    1. Effectivement, on songe fort à un "Roger Rabbit" pour adultes, mais sans y trouver les qualités des aventures du mari de Jessica...

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  3. Salut Laurent et belle année !

    Hum... j'en avais vaguement entendu parler, mais ça ne m'a pas donné très envie de le voir. Et toi non plus, avec cette chronique assez peu enthousiaste ! ;-)

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    1. Excellente année à toi aussi, Martin !
      Tu peux passer ton chemin, pour le coup...d'autres films et/ou animés valent mieux que celui-ci. ;-)

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