vendredi 9 août 2019

Bowling (2012)



Il paraît que les hôpitaux doivent être rentables, sous peine de voir fermer un à un les services qui leur font perdre de l'argent. Partant de ce triste constat, certains films se sont penchés sur le malaise du système de santé français, autrefois motif de fierté. De "Hippocrate" à "Médecin de campagne" en passant par "La maladie de Sachs", c'est souvent le réalisme qui prévalait, et avec lui, parfois le drame. Prenant comme modèle la comédie sociale britannique, Marie-Castille Mention-Schaar a choisi d'évoquer ce thème, le couplant avec celui, inattendu du bowling. Porté par un quatuor d'actrices qu'on pourrait qualifier de bankable, "Bowling" n'a pourtant guère déchaîné les foules.


L'hôpital de Carhaix, en Bretagne, voit arriver de Paris Catherine, une nouvelle responsable des ressources humaines, chargée de restructurer l'établissement et en particulier la maternité, en sous-activité. De leur côté, Mathilde, sage-femme, et ses deux amies, Firmine et Louise, se prennent de sympathie pour Catherine, jusqu'à ce qu'elles découvrent que leur service est en péril. L'amitié entre les quatre femmes, forgée autour du bowling, tiendra-t-elle le coup ?

Si vous cherchez une comédie sociale traitant vraiment d'un problème concret, je vous conseille de passer votre chemin. Inutile de se mentir, "Bowling" n'aborde jamais de front le délabrement de l'hôpital public, et ne fait qu'utiliser ce prétexte comme base de départ pour son intrigue. Partant d'un vrai problème (que dis-je, d'un scandale bien actuel), "Bowling" choisit finalement de torpiller sa cause, faisant passer au second plan ce qui aurait dû être la colonne vertébrale du film.

On peut se consoler avec les actrices, ou au moins certaines d'entre elles. Si la fraîcheur de Laurence Arné est la bienvenue, force est de constater que Mathilde Seigner n'est pas crédible une seconde dans son rôle (j'ai du mal à me souvenir d'un film où elle m'a convaincu, soit dit en passant). Firmine Richard hérite d'un rôle qui aurait pu être riche, mais ne fonctionne pas réellement, faute de constance. Quant au personnage incarné par Catherine Frot, et qui aurait pu donner lieu à un traitement riche, voit ses dilemmes éjectés en deux temps trois mouvements, sans le moindre cas de conscience. Avec tout le talent qu'on lui connait, l'actrice peine à convaincre, faute d'épaisseur. 

Sans jamais véritablement aborder son thème de départ, "Bowling" doit, pour aller jusqu'au bout du temps réglementaire, remplir ses vides avec plein de séquences inutiles. Mais, quand on fait l'impasse sur le thème principal du devoir, il est difficile de faire illusion. Ce qui ne fonctionne pas lors d'un examen ne marche pas non plus pour un film.

Mal équilibré, bancal et, surtout, traitant son sujet avec trop de légèreté pour qu'un véritable enjeu s'installe, "Bowling" se plante dès le début et n'arrive jamais à revenir sur la piste, fonçant droit dans le mur.




4 commentaires:

  1. Je ne suis pas un grand amateur de comédies en général, particulièrement lorsqu'elles sont produites en France. Je n'ai vu aucun film des Tuches, et je ne sais rien d'autre que ce que montre la bande-annonce de "qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu", donc "Bowling"... A ce que je lis, inutile de me précipiter comme un chien dans un jeu de quilles. Tiens, justement, voilà le genre de comédies où j'en suis resté. C'est dire mon retard et inculture en la matière !
    Bravo et merci pour ce rattrapage synthétique qui me permet de trouver mon chemin dans l'abondance filmique.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci, Prince...et, effectivement, tu peux faire l'impasse et éviter ce "Bowling".

      Supprimer
  2. Bonjour Laurent, je confirme que c'est un très mauvais film avec un scénario inexistant. Bonne après-midi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Dasola : nous sommes bien d'accord, et pourtant il y avait un sujet intéressant à explorer.
      Très bonne journée !

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.