jeudi 3 octobre 2019

Les survivants (2015)



Une belle distribution n'est pas synonyme de succès, loin s'en faut. Les colonnes de ce blog hébergent moult films passés sous le radar des spectateurs, malgré des têtes d'affiche qui auraient été porteuses de succès, si le cinéma était une science. On peut s'étonner, a posteriori, que "Les survivants", mettant en vedette Margot Robbie, Chiwetel Ejiofor et Chris Pine, soit sorti en direct-to-video (du moins en France). Un casting pareil pourrait être qualifié de "bankable", comme aiment le dire les connaisseurs. Avec son affiche hideuse et son traitement à la sauvette, "Les survivants" (titre français de "Z for Zachariah") aurait-il mérité mieux ?

Fille de pasteur, la jeune Ann est une survivante. Elle vit seule, dans la ferme familiale, alors que le reste de l'humanité semble avoir disparu, suite à quelque catastrophe. Quand survient John, Ann, si croyante, comprend qu'elle n'est plus seule et qu'elle peut compter sur cet homme venu de nulle part.
Quand apparaît l'étrange Caleb, le duo devient trio et Ann est l'objet d'une rivalité inattendue entre les deux hommes. 


Attention, il ne faut pas confondre ce film avec "Les survivants", de 1993, qui narrait la survie des rescapés d'un crash aérien qui fit date. Dans cette cuvée de 2015, mise en images par Craig Zobel (plus habitué aux séries télévisées qu'au grand écran), la survie n'est pas le thème principal. Le personnage principal, incarné par la très convaincante Margot Robbie, ne manque de rien qui soit matériel et son âme est remplie d'une foi inébranlable (et souvent envahissante) malgré les circonstances. Face à elle, John (Chiwetel Ejiofor) est celui qui doute et ne croit plus, mais veut aller de l'avant. 

La première partie du film est sans doute la plus réussie, du moins à mon avis. Voir les survivants d'une catastrophe se démener pour reprendre le contrôle et reconstruire leur monde m'a souvent fasciné. Bien que l'on n'ait à aucun moment de doute quant à leur survie (ce qui est regrettable, si vous voulez mon avis), les scènes où ils envisagent le futur sont les plus réussies. La réalisation, sobre et efficace, de Craig Zobel, est suffisamment honnête pour embarquer le spectateur.

Et puis, quand surgit le troisième personnage (injecté dans l'intrigue pour les besoins du film, car il n'était pas présent dans le roman originel), ce n'est plus la survie qui est l'enjeu principal, mais on assiste alors à l'affrontement entre les deux hommes pour séduire la femme entre eux. Les décors sublimes (le film fut tourné en Nouvelle-Zélande, décidément terre de cinéma) passent alors à l'arrière plan, tandis que "Les survivants" s'englue dans un trio amoureux sans grand intérêt. On peut légitimement s'interroger quant aux intentions des scénaristes : altérer à ce point le matériau d'origine, pour obtenir un tel résultat, cela a de quoi faire bondir.

Si l'on ne prend en compte que sa première partie, "Les survivants" est un honnête film traitant de survie. Malheureusement, dès l'entrée en scène du troisième personnage, il s'échoue et ne réussit jamais à repartir sur le chemin qu'il avait tracé initialement. Dommage.





2 commentaires:

  1. Hello Laurent. Ton début de présentation fait envie, mais ton film n'a pas l'air de tenir toutes ses promesses. Dommage...

    Je suppose que la production aura voulu tempérer les ardeurs survivalistes des premières séquences pour revenir à une histoire de trio plutôt "classique". Quant aux acteurs, j'ai l'impression qu'on ressort parfois certains films oubliés dès lors que ces derniers sont de retour sur le devant de la scène. Et il va sans dire, je crois, que Margot Robbie a beaucoup fait parler d'elle ces dernières semaines...

    Bonne journée, l'ami ! :)

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    1. Hello Martin (et désolé de répondre si tard). Effectivement ce film ne tient pas ses promesses et son exploitation à la sauvette sent très fort le coup commercial. Si l'on aime les acteurs présents (et surtout Margot Robbie), il peut avoir un d'intérêt. Sinon, il vaut mieux passer son chemin.
      Très bonne semaine, ami cinéphile !

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