samedi 16 mai 2020

Five (2016)


Il n'aura échappé à aucun des lecteurs de ce blog que j'apprécie tout particulièrement les films célébrant l'amitié. Mais, dans ce registre, les déceptions sont nombreuses. Encore récemment, "Parenthèse" ou "Amitiés Sincères" sont allés rejoindre d'autres films au rayon de ces films parlant d'amitiés avec des personnages dont on n'aimerait guère être ami. C'est dans cette catégorie que, pour son premier long métrage, Igor Gotesman nous proposa "Five", l'histoire de cinq amis d'enfance confrontés à des péripéties inattendues. Le succès ne fut pas au rendez-vous, cette fois encore. 

Ils se connaissent et s'aiment depuis toujours : Julia, Vadim, Nestor, Timothée et Samuel vont enfin pouvoir vivre ensemble, dans une colocation qu'ils espèrent depuis toujours. Seulement voilà : après une violente dispute avec son père, Samuel se voit couper les vivres et, pour payer le loyer, dont il assure la plus grosse partie, se rabat vers le trafic d'herbe. Naturellement, on ne s'improvise pas dealer et les ennuis s'accumulent. Heureusement, Samuel peut compter sur ses amis... ou pas !

Encore une fois, l'affiche fut trompeuse. Si "Five" semble célébrer l'amitié, celle-ci, bien que présente dans le film, n'est qu'en arrière-plan et n'est pas le moteur essentiel du film. Ce dernier, on s'en rend vite compte, est une comédie et, ce qui fera frissonner pas mal d'entre vous, une comédie française, pour être exact. Sans doute Igor Gotesman, réalisateur, scénariste et acteur sur ce film, a-t-il conscience des défauts inhérents à ce genre moribond : il s'affranchit très vite des standards hexagonaux du genre et opte pour un ton étrange, quelque part entre Klapisch et Apatow. Les thèmes sérieux qu'aurait pu explorer "Five" sont traités par l'humour, souvent au ras des pâquerettes, quand il n'est pas sous la ceinture. 

Ce "Five" est donc un curieux film bicéphale, dont la tête principale, celle appréciant l'humour gras, l'emporte souvent sur celle, plus contemplative et mélancolique, qui poserait un regard sur la jeunesse d'aujourd'hui. Cette dernière part de l'histoire, et sans doute celle qui aurait été la plus intéressante, est cependant phagocytée par les gags souvent de niveau pipi-caca que nous inflige Gotesman. On peut s'interroger sur la présence d'acteurs qui nous avaient habitués à mieux, de Pierre Niney à François Civil, en passant par Pascal Demolon ou Fanny Ardant. 

Enlevez toutes les séquence à la Apatow, qui copient leur modèle d'outre-Atlantique en pire, et le film devient tout à fait acceptable. Le problème est, qu'une fois toutes ces scories grasses ôtées, il ne doit rester que la durée d'un court métrage. 

2 commentaires:

  1. Il m'intéressait pour Niney (quel talent brut !) et Civil.
    Je crois que tu viens de me convaincre de passer au large...

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    1. Je me suis demandé à plusieurs reprises ce qu'ils faisaient dans cette galère, ces deux-là. Je te conseille donc de trouver un autre film où ils montrent leur talent.
      Bonne journée, Martin !

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