jeudi 20 août 2020

Les rois du monde (2014)


Metteur en scène reconnu au théâtre, Laurent Laffargue s'est lancé dans l'aventure du grand écran, il y a quelques années, en nous proposant "Les rois du monde". Avec un casting prometteur, plaçant son intrigue dans un sud-ouest imaginaire et non daté, ce film ne reçut cependant qu'un accueil public frileux. Sommes-nous passés à côté d'un joli film, fût-il à petit budget ? Et s'il était temps de rattraper un oubli ?

Casteljaloux, quelque part dans le sud-ouest de la France. Autour de Chantal, deux hommes gravitent. Il y a Jean, tout juste sorti de prison, et qui n'a pas vaincu ses vieux démons qui parfois l'entraînent dans la pire des violences. Il y aussi Jacky, le boucher du village, avec qui vit Chantal, et qui compte bien la garder pour lui car il n'est rien sans elle. 
Tout ce petit monde va et vient, se croise, s'explique, s'affronte, souffre parfois. 

Si on se fie à ce qui est annoncé sur la jaquette, "Les rois du monde" use des recettes de la tragédie grecque autant que de celles du western. Les tourments de ses protagonistes sont universels : l'amour, la violence et la mort (et une bonne dose d'alcool aussi) se frottent en faisant parfois de terribles étincelles. Quand on voit le résultat, on se demande s'il y avait vraiment matière à faire un film de tout cela. Certains longs métrages à hauteur d'homme et de femme peuvent toucher, d'autres laissent froid. Malgré la chaleur qui doit régner à Casteljaloux, c'est la deuxième option qui l'emporte en visionnant "Les rois du monde", qui gouvernent tant bien que mal leur petit univers.

Les interprètes de ces tranches de vie, souvent dramatiques, sont sans doute le meilleur atout des "Rois du monde" et j'ai bien peur que ce soit le seul. Si on peut apprécier les prestations des interprètes, ce qui leur arrive à Casteljaloux peut très vite ne nous faire ni chaud ni froid. Malgré le talent de Sergi Lopez, Céline Sallette et Eric Cantona, pour ne citer que ces trois-là, on ne s'intéresse que peu à ceux qu'ils incarnent. Finalement, ceux qu'on espérait proches sont trop lointains pour qu'on se penche sur leur sort. Et, très vite, on n'a plus qu'une envie : quitter ce village, aussi charmant soit-il.

Certains "petits" films, tournés à hauteur d'homme et de femme, et qui donnent la part belle aux personnages, sont de jolies surprises. D'autres laissent froid, n'ayant pas su ou pu capter l'attention et l'empathie du spectateur. "Les rois du monde", malgré son joli casting, fait (hélas pour lui) partie de la deuxième catégorie.



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