lundi 10 août 2020

Valhala (2019)


Pour beaucoup, Marvel étant passé par là, la mythologie nordique se résume aux affrontement entre Thor et Loki, sous l’œil unique d'Odin. Pourtant, les mythes venus du froid sont, comme souvent, bien plus riches, sans avoir été exploités dignement par le septième Art. En tombant récemment sur "Valhala", sans aucun a priori, j'ai voulu voir comment ce film venu du Nord (puisqu'il s'agissait d'une coproduction islandaise, danoise, suédoise et norvégienne) allait évoquer ce riche patrimoine.

Deux enfants, Røskva et Tjalfe, sont contraints d'accompagner Thor et Loki de Midgard (le monde des humains) à Asgard (celui des dieux), où se tient le Valhala, dirigé par Odin. L'heure est grave : le loup Fenrir, créature gigantesque, menace le Valhala et tout l'équilibre des mondes. Dans l'affrontement à venir, les deux enfants auront leur rôle à jouer.

Oubliez un instant la vision marvellienne des dieux nordiques. En adaptant la bande dessinée éponyme (quasiment introuvable en France, où elle n'a été que partiellement traduite), le réalisateur choisit de la transposer avec un ton sombre et sale, loin de la ligne claire originale. En contrepoint à cette approche esthétique, la présence de deux enfants comme héros de l'histoire peut décontenancer : quel est le public visé par cette adaptation ? Omniprésente au cours du visionnage, cette question est aussi le plus gros défaut d'un film pourtant sympathique. A vouloir toucher le jeune public comme celui rompu à des ouvres moins confortables, cette coproduction venue du Nord (le vrai, pas celui de Dany Boon) souffre de ne savoir sur quel pied danser. 

Fenar Ahmad, en charge de la réalisation, endosse pour son troisième long métrage (après "Ækte vare" et "Darkland", tous deux restés au Danemark, son pays d'adoption) une lourde responsabilité : adapter une oeuvre littéraire avec toutes les contraintes que l'exercice comporte et évoquer une mythologie riche et souvent mal comprise. Si l'on ajoute à cela un budget sans doute ridicule, comparé à celui du premier blockbuster venu, la barre était placée haut. Au vu du résultat, Ahmad n'a pas à rougir de ce "Valhala", aussi maladroit soit-il par moments. 

Forcément, on entrevoit, à plusieurs reprises, les modèles cinématographiques convoqués par Fenar Ahmad. Sans atteindre le lyrisme du "Seigneur des Anneaux" (et la comparaison ne serait pas justifiée), certaines scènes témoignent d'une vraie ambition, et on peut imaginer ce qu'un budget plus conséquent aurait pu donner. 
On pardonnera donc au film ses quelques maladresses, notamment celle qui consiste à parachuter des personnages sans expliquer qui ils sont et d'où ils viennent.

Malgré un évident manque de moyens, une vraie sincérité émane de "Valhala". Pour imparfait qu'il soit, ce film est cependant une réussite, qui aura également le mérite d'évoque le panthéon nordique mieux que certains films avec des héros-en-collant dedans.




2 commentaires:

  1. Oh je suis passée à côté de ce film, alors que la mythologie nordique m'intéresse beaucoup. Surtout quand elle s'écarte de la vision Marvel (fun mais si hors sujet). Si ce film croise mon chemin, je me laisserai bien tenter !
    (Je ne suis pas venue depuis une éternité!!! contente de voir que tu n'as pas lâché ton blog)

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    1. Ce petit film présente une approche différente et je serai preneur de ton avis...
      Je suis bien content de te revoir dans le coin, Mel :)

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