Non content d'avoir réalisé quelques-uns des plus gros succès publics du cinéma français (des "Spécialistes" aux "Bronzés"), Patrice Leconte peut se targuer d'avoir réussi son virage vers des films moins légers, notamment avec "Tandem" ou "Le mari de la coiffeuse". Néanmoins, quelques-uns de ses longs-métrages ne reçurent pas le succès auquel il nous avait habitué. Si le cas des "Grands ducs" a déjà été évoqué dans ces colonnes, on peut aussi soulever celui de "Tango" qui, malgré un casting des plus prestigieux, essuya un accueil sévère. Était-ce mérité ?
A la lecture du pitch ci-dessous, on est en droit de se demander si l'on ne va pas avoir affaire à quelque comédie grinçante, où la morale va trinquer au bénéfice des zygomatiques. Si les convenances en prennent effectivement pour leur grade, il faut bien reconnaître qu'au niveau de la rigolade, on est loin du compte. On se demande souvent si on n'est pas devant un film de Bertrand Blier, en visionnant "Tango", mais c'est bien Patrice Leconte qui est aux commandes et livre ici l'un de ses moins bons opus. C'est comme si le réalisateur de "Tandem" s'essayait à la comédie acerbe, façon "Buffet froid", mais sans maîtriser l'exercice de style imposé, faute d'avoir le moindre recul sur son sujet.
Où sont passées la finesse de "Tandem", l'élégance de "Ridicule" ? Malgré la présence (presque anecdotique) de Jean Rochefort, on peine à voir la filiation entre ce "Tango" cynique et pas très fin avec les films presque contemporains de Leconte. Des sketches reliés entre eux avec plus ou moins de réussite et de consistance, voilà l'impression que donne "Tango". A s'aventurer sur des territoires qui ne lui correspondent pas, Patrice Leconte échoue, malgré la brochette d'acteurs venus danser ce "Tango".
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