samedi 23 janvier 2021

Mary (2015)

 


Réalisateur remarqué du joli "500 jours ensemble" et récupéré depuis par la grosse machine Marvel, Marc Webb s'est offert un intermède, entraînant avec lui Chris Evans (alias Captain America) pour nous narrer "Mary". Loin des héros en collants et des films parfois dégoulinants d'effets spéciaux, ce petit film ("Gifted", dans sa version originale) n'a pas eu l'audience des autres films de Marc Webb, n'en ayant pas non plus l'ambition. 

Mary a sept ans et est surdouée, pour tout ce qui concerne les mathématiques. Sans doute cela lui vient il de sa mère, qui s'est donnée la mort alors qu'elle n'avait que six mois. Mary vit avec son oncle, Franck, qui l'aime plus que tout, et va dans une école "normale", où elle donne parfois du fil à retordre à son institutrice. Mais Mary est-elle à sa place ? Ne lui faudrait-il pas intégrer une école spécialisée ? Ne mérite-t-elle pas de vivre dans un cadre plus confortable que la modeste maison de Franck?

Loin des exploits de Spider-Man et de ses confrères, "Mary" est un film à hauteur d'homme, voire d'enfant, puisque c'est autour de la petite Mary et de son oncle que tourne l'intrigue. Et elle est maigrelette, l'intrigue en question, mais ce n'est pas là que se trouve la richesse de "Mary". Si ce film vaut le détour (et, à mes yeux, il le mérite largement), c'est parce qu'il a le mérite d'aborder des sujets que le cinéma grand public évite avec soin. Le sort de cette petite fille, trop intelligente, mais déjà fort secouée par la vie, est au centre de "Mary" et vaut qu'on s'y attarde. 

Malgré un enjeu plutôt mince, on se prend d'intérêt pour "Mary", pour peu qu'on aie envie (ou besoin) d'une histoire à échelle humaine, sans pathos, mais avec une véritable tendresse pour ses personnages. Aucun d'entre eux n'est parfait (y compris la petite héroïne) : ils sont simplement humains, parfois dépassés, se trompent souvent, mais continuent d'avancer, tant bien que mal, sur le chemin qu'ils tracent ou qu'on trace pour eux. 

La prestation de ses interprètes, et particulièrement de la petite McKenna Grace, d'une fraîcheur et d'une spontanéité remarquables, est pour beaucoup dans le charme qui se dégage de "Mary". L'épatante Octavia Spencer (vue aussi dans le très bon "Les figures de l'ombre") donne une énergie folle aux quelques scènes où elle apparaît, tandis que Chris Evans, débarrassé de sa combinaison de Captain America, montre une belle sobriété dans le rôle de l'oncle parfois dépassé, toujours aimant. Jenny Slate, dans celui de l'institutrice apprenant de sa petite élève autant qu'elle lui enseigne, est également pour beaucoup dans le charme qui se dégage du film

On pourra regretter que "Mary" s'englue par moments dans des séquences judiciaires qui l'alourdissent inutilement et que ce joli petit film frôle parfois le mélodrame tire-larmes, mais l'ensemble est plutôt réussi et souvent touchant. Malgré un sujet qui pourrait faire qu'on passe à côté de ce petit film, "Mary" dispose d'un vrai charme, en grande partie venu de ses interprètes. .Voilà (encore) une belle surprise venu de la frange la moins tapageuse du cinéma américain.



6 commentaires:

  1. Un joli petit film cousu de fil blanc. ;-)

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  2. Qu'il est cruel, ce Ronnie ! :D
    Blague à part, ça me tente... un peu, présenté ainsi. Mais pas pour le moment ! Cela dit, je suis souvent bluffé par les jeunes enfants acteurs, qui semblent tout à fait oublier la caméra. C'est le cas ici, si j'interprète correctement ce que j'ai lu.

    Bonne fin de semaine, Laurent !

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    1. C'est marrant, j'avais pris le commentaire de l'ami Ronnie comme étant plutôt positif sur ce joli petit film (et qu'importe le fil blanc, si c'est assumé).
      Pour en revenir à la jeune actrice qui tient le rôle titre, McKenna Grace, elle m'a agréablement surpris.
      Merci du passage, Martin !

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  3. Une jolie surprise que ce film, un peu mélo mais juste ce qu'il faut, avec des acteurs convaincants. Chris Evans prouve qu'il n'est pas que Captain America, j'espère qu'il essaiera de se trouver d'autres rôles de ce genre.
    C'est vrai que l'intrigue est mince mais elle est bien traitée (et je préfère ça à la complexité mal gérée).

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    1. J'ai été moi aussi agréablement surpris par ce film (hormis les scènes de tribunal, comme tu auras pu le comprendre). Merci d'être passée, Mélissa !

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