mercredi 24 mars 2021

Highlander, le retour (1990)


En 1986, le film "Highlander" propulsait notre Christophe Lambert national au statut de star. En quelques films (de "Greystoke" à "Subway"), l'acteur devint le chouchou du cinéma français et pouvait afficher des ambitions internationales. La suite est connue : le deuxième volet de la franchise dédiée aux immortels fut un four monumental et se fit étriller par la critique. Si cela n'empêcha pas l'arrivée de nouveaux films et plusieurs déclinaisons télévisées (dont une en dessin animé), ce fut le début de la fin pour l'un des acteurs les plus prometteurs de sa génération. Cette suite fut-elle l'origine de tous les maux pour Christophe Lambert ?

2024 : Connor McLeod, le dernier des immortels, a vieilli. Il a sauvé l'humanité d'une fin terrible en supervisant la construction d'un bouclier palliant à la disparition de la couche d'ozone. Pourtant, dans l'obscurité, le monde ne va pas mieux. Comme si cela ne suffisait pas, débarquent sur Terre d'étranges combattants, immortels eux aussi, envoyés par le Général Katana, venu de la planète Zeist. McLeod va devoir se battre de nouveau, et l'aide de son ami Ramirez sera la bienvenue.

Dès le début de "Highlander, le retour", on comprend que l'entreprise est mal engagée. Alors que le premier film se suffisait à lui-même, les scénaristes ont cru bon d'inventer (ou plutôt de bricoler) une origine à la légende des immortels, puis de monter de toutes pièces des justifications au retour du personnage de Sean Connery et à la présence d'autres immortels (alors qu'à la fin du premier film, il n'en restait qu'un, comme promis). En se passant du créateur de la franchise (Gregory Widen, qu'on retrouvera au scénario de "Backdraft") et en tentant de justifier la suite d'un film se suffisant à lui-même, l'équipe en charge de cette séquelle (au sens premier du terme) livre une histoire à laquelle ceux qui ont aimé le premier film ne peuvent adhérer. 

Tel qu'il sortit dans les salles, le film fut désavoué par Mulcahy, qui ne put cependant pas empêcher son nom de figurer au générique. La mise en scène dynamique (et innovante, à l'époque du premier volet) souffre d'un montage fait dans son dos, torpillant presque tous ses effets. Il existe un director's cut de cette séquelle, qui tente de corriger quelques-unes des incohérences du scénario. La tâche est cependant immense, au regard des dégâts infligés à ce qui aurait du rester un film unique et non une franchise saccagée. 

Obligé par contrat de participer à cette suite, Christophe Lambert (qui insista pour que Sean Connery soit lui aussi de retour) fait cependant le job, au point que je le soupçonne d'avoir suffisamment de conscience professionnelle pour aller jusqu'au bout de l'entreprise, aussi bancale soit-elle. On l'excusera moins d'avoir participé à la suite de la saga (même si les films suivants s'avèrent moins infidèles au volet fondateur). A ses côtés, moins présent que ne le suggère la bande-annonce, Sean Connery, venu par amitié pour Lambert (et aussi pour un gros chèque) semble moins convaincu. Face à eux, Michael Ironside, l'un des méchants les plus emblématiques du cinéma des années 80, se fait plaisir, mais peine à faire croire en son personnage. Comment le pourrait-il, d'ailleurs ?

Même en ayant envie d'aimer ce film, il est difficile de lui trouver suffisamment de qualités pour le sauver. A de nombreuses reprises, on a l'impression qu'il se parodie lui-même (je songe notamment à la scène où Ramirez débarque sur Terre).   La richesse du film fondateur rendait tentante l'idée d'une suite, mais tout était pourtant dit dans le premier opus : "Il ne peut en rester qu'un". 






6 commentaires:

  1. Salut Laurent. En pleine "années 80-mania", je reverrais volontiers le tout premier opus de la sage. Et je m'arrêterai là. Dis-moi, il n'y a même plus la musique de Queen, dans cet épisode 2, si ?

    PS: il y a un p'tit problème avec ton paragraphe qui commence par "Dès le début de "Highlander, le retour", on comprend que l'entreprise...".

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    1. Hello Martin...il y a juste un petit morceau de "It's a kind of magic" dans une scène du début...la magie ne dure guère, dans cette séquelle.
      Merci de ta vigilance, j'ai rectifié : un bout de texte avait sauté, malgré ma relecture.

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    2. OK pour Queen. Merci pour cette précision. Et désolé d'insister, mais c'est à la fin du paragraphe qu'il manque quelque chose désormais.

      J'suis un peu relou, pardon...

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    3. Houla...tu as raison d'insister, Martin, j'ai eu les doigts palmés, sur cet article. Mille mercis, l'ami !

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  2. Grâce à M6, je suis restée bloquée sur Highlander = Adrian Paul et je me demande si je suis allée au-delà du premier film parce que je n'arrivais pas à imaginer Christophe Lambert dans ce rôle. En tout cas, si j'ai vu le 2, je ne m'en souviens pas et ça n'a pas l'air d'être une grosse perte

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    1. Comme tu l'auras compris, même si j'ai vu quelques épisodes de la série, je suis resté sur le premier film et considère qu'il ne peut en rester qu'un (à dire avec la voix de Christophe Lambert).
      Merci du passage, Mélissa !

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