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jeudi 14 mai 2015

About Alex (2014)

Ah, l'amitié... Ce bel élan qui dure souvent plus que l'amour a inspiré bien des cinéastes, enrichissant la niche des films dits "choraux". J'avoue une tendresse toute particulière pour ce registre cinématographique, hélas pas toujours honoré à la hauteur de ce qu'il veut célébrer. De "Peter's friends" à "Les copains d'abords" en passant par "Les petits mouchoirs" ou "Mes meilleurs copains", la méthode est connue : on réunit une bande de copains suite à un événement et c'est parti pour le choc des caractères, le déballage des petits secrets et des quatre vérités, dont tout le monde se sort généralement renforcé. Mais ce n'est pas parce qu'une méthode est éprouvée que n'importe quel film l'utilisant est une réussite ou un succès en salle. "About Alex", écrit et réalisé par Jesse Zwick, n'a toujours pas eu l'heur d'être projeté de notre côté de l'Atlantique et je doute qu'il le sera ailleurs que dans les salons des plus curieux cinéphiles.

Alex a tenté de se suicider. Ses amis se réunissent donc auprès de lui pour le réconforter, tenter de comprendre pourquoi il en est arrivé là et faire en sorte qu'il sorte de cette mauvaise passe. Le week-end chez Alex va être l'occasion pour eux de se retrouver, mais aussi de mettre sur le tapis leurs différences. 
Entre amis, on a souvent des comptes à régler et si on peut les régler, c'est sans doute parce qu'on est entre amis...

Il flotte sur ce petit film indépendant américain un véritable parfum d'amitié, de ceux qui ne se dégagent qu'à l'occasion d'un week-end entre potes à la campagne, loin du monde. Réunis autour d'Alex, la petite bande, à laquelle se greffe la toute nouvelle petite amie d'un des leurs, porte à elle seule tout le film. Très vite, on se dit qu'on aimerait avoir des amis comme ceux-là, avant de réfléchir et de se dire qu'on en a probablement déjà et qu'ils sont formidables comme ils sont. 

Cela dit, tout le mérite de ce film réside probablement dans son ambiance et dans ses interprètes, tous remarquables. Pour la plupart venus de la télévision américaine, Qu'il s'agisse d'Aubrey Plaza (déjà repérée dans "Safety not guaranteed"),  de Max Greenfield, de Nate Parker, de Jason Ritter, de la jolie Maggie Grace (qui fait bien de s'échapper de la licence "Taken"), de Max Minghella ou de Jane Levy, tous habitent leurs personnages au point qu'on voie en eux de véritables amis. 

Mais, comme je le signalais, ce sont là les meilleurs atouts du film, dont le scénario semble un
prétexte à filmer la sympathique bande. Le point de départ (la tentative de suicide d'Alex, si vous avez suivi) est totalement sous-exploité, le bougre semblant s'être taillé les veines pour le seul plaisir de réunir ses amis, de même que les rapports existants entre les différents membres de la coterie. Tous ont leurs traits de caractères et leurs problèmes, mais aucun n'est suffisamment utilisé par le scénariste pour enrichir l'histoire. Du coup, les retrouvailles semblent un peu vaines, pour agréables qu'elles soient. 

Sans doute symptomatique d'une époque où les rapports humains réels sont bien enfouis, tandis qu'on expose sans vergogne ce que l'on a de plus profond, "About Alex" est sans doute un film choral typique de son ère, toute numérique fût-elle. Ses personnages gardent ce qu'ils sont au fond d'eux et n'exposent qu'une vitrine (parfois trompeuse) de leur personnalité. Ce manque de profondeur empêche le film d'être une vraie réussite, malgré un énorme potentiel de sympathie.



lundi 3 juin 2013

Safety not guaranteed (2012)



Il existe, au sein du cinéma américain, une fraction indépendante qui tente de survivre, bon gré mal gré, à l'ombre des productions des grands studios. Souvent célébrés au célèbre festival de Sundance, les films produits par ce cinéma indépendant n'arrive pas tous jusqu'à nous. "Safety not guaranteed" pourrait tenir lieu d'exemple. Maintes fois récompensé (au festival susdit et ailleurs), ce film n'a toujours pas eu l'honneur d'une distribution dans les salles hexagonales, malgré une critique des plus élogieuses. 


Trois employés d'un magazine sont chargés d'écrire un article à partir d'une étrange petite annonce. L'individu qui a fait paraître celle-ci est en effet à la recherche d'un compagnon pour un voyage dans le temps (dont la sécurité n'est pas assurée, d'où le titre du film). Nos trois compères (un rédacteur hâbleur, une stagiaire désabusée et un jeune geek à la limite de l'autisme) vont se trouver embarqués dans une série de rencontres dont ils ne sortiront pas indemnes.

A l'origine de "Safety not guaranteed'", on retrouve les producteurs du très joli "Little miss Sunshine", autre perle du cinéma indépendant. Pour être clair, si vous avez aimé leur précédente production, vous tomberez probablement sous le charme de cette aventure du côté d'Ocean View (état de Washington). Là aussi, le voyage voient trois protagonistes apprendre à se découvrir et à découvrir les autres. Adoptant souvent un ton léger, voire drôle, "Safety not guaranteed" aborde cependant des thèmes riches, voire graves. Mais il ne s'agit pas uniquement d'une déclinaison de "Little Miss Sunshine", loin de là. Riche de sa propre identité, "Safety not guaranteed" parle de sa propre voix et sait trouver les mots.

Du côté de la réalisation, le film est conçu à la manière, typique, des films indépendants. Pas de fioritures, ni de décors exubérants, c'est ici dans le réalisme qu'on s'inscrit et la caméra est au plus près des acteurs. Ces derniers, pour la plupart issus de l'univers des séries télévisées américaines, et a priori peu connus du public français, tirent fort bien leur épingle du jeu. Enfin, soulignons le point fort du film : son scénario, à la fois humain et malin, qui évolue en douceur entre humour, tendresse et gravité.

Le fait que pareil film ne soit pas distribué en France reste un mystère insondable, tant il vaut mieux que bien des films envahissant les salles obscures à leur sortie, et dotés de bien moins de qualités. Si cette lacune est sans doute due à un pitch surprenant et à un casting inconnu dans nos contrées, elle devrait être réparée au plus tôt, tant ce film vaut le détour.