jeudi 4 septembre 2014

The face of love (2013)


Le tragique et récent décès du grand Robin Williams a amené nombre de sites consacré au cinéma à rendre hommage à cet artiste multiple. Si l'éloge funèbre arrive toujours trop tard, penchons-nous un instant sur un de ses derniers rôles. Le film "The face of love", sorti à la sauvette cet été en France (et vu par à peine 12 000 spectateurs !) fut un échec commercial sans appel, malgré un joli casting. Mené par Annette Bening et Ed Harris, ce film a eu une visibilité quasiment nulle dans l'hexagone. Le méritait-il ?

Veuve depuis cinq ans, Nikki n'a pas pour autant oublié son époux, ni cessé de l'aimer. Un jour, alors qu'elle a réussi à retourner au musée qu'elle aimait visiter avec lui, elle croise un homme lui ressemblant trait pour trait. D'abord abasourdie, puis fascinée, Nikki va tenter de le retrouver et de le séduire.
Entre son douloureux deuil et cette nouvelle histoire qui s'offre à elle, sous l’œil inquiet de son voisin et ami Roger, Nikki commence alors un parcours étrange, entre douceur et douleur...

Avec un pitch pareil, on était en droit d'attendre de la part de "The face of love" une histoire traitant du deuil de façon plutôt originale et audacieuse. Ce sujet, ô combien ancré dans le réel de bon nombre de nos semblables, a souvent été soigneusement contourné par le cinéma, quand il n'y fut pas maltraité (par exemple dans "Enfin veuve"). Arie Posin, réalisateur du film, avait été remarqué avec son premier long-métrage, "Génération Rx" et on pouvait espérer qu'il apporterait à cette histoire une véritable touche sensible. En choisissant d'ailleurs de mettre en scène des personnages quinquagénaires, il ancrait d'ailleurs son scénario dans une réalité forte. Cela partait donc bien, pour cette étrange romance, qui aurait pu déboucher sur maintes issues différentes que celle qu'elle nous propose (mais je n'en dis pas plus, promis).

Malgré toutes les espérances qu'il suscite, le film d'Arie Posie ne réussit hélas pas à susciter l'enthousiasme. La faute en incombe à son scénario, qui se contente souvent d'entrouvrir des portes qu'il ne franchit jamais et finit par ne surprendre personne. La romance douce-amère de Nikki laisse donc un goût d'inachevé, bien que ce parti-pris puisse être accepté par certains.

Heureusement, "The face of love" est porté par de remarquables interprètes, portant sans fard leur âge et leur expérience. Annette Bening, dans le rôle principal, donne une épaisseur inattendue à Nikki, cette femme pleine de doutes, d'espoirs et de craintes. Face à elle, le toujours formidable Ed Harris est parfait, réussissant à incarner deux hommes si proches et si différents à la fois. Enfin, dans un rôle plus secondaire, ce n'est pas sans émotion qu'on retrouvera le regretté Robin Williams, en voisin transi : dire qu'il est exceptionnel relève de la banalité. 
Sauvé par ses merveilleux acteurs, "The face of love" est un film qui souffre parfois de ne pas s'engager à fond dans des pistes qu'on entrevoit. les choix scénaristiques maladroits qui l'émaillent ne peuvent cependant le condamner à l'oubli.




5 commentaires:

  1. Bonsoir Dasola. C'est effectivement un film touchant, porté de bout en bout par ses admirables interprétes.
    Merci d'être passée !

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  2. Dis donc, ça n'a pas l'air si mal, ce petit film ! Tu donnes envie de le voir, en tout cas. Si l'histoire est aussi touchante que ton plaidoyer et ton hommage à Robin Williams, ça devrait être plutôt bien.

    Et en tout cas, merci, Laurent, de tes passages chez moi ;) et de m'avoir inspiré une façon (décalée) de reparler de Robin Williams - que, pour ma part, j'aime tout particulièrement dans "The fisher king", l'un des films que j'aime le plus.

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    1. C'est clairement un film "mineur", mais il mérite un visionnage et en tout cas pas le mépris dont il fut l'objet lors de sa sortie.

      Je te renvoie le remerciement pour tes passages du côté de mon blog, Martin !

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  3. A noter ! Ne serait-ce que pour les acteurs. Je n'en avais pas entendu parler.

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    1. Effectivement, il est surtout à voir pour ses acteurs qui, en plus d'être excellents, comme d'habitude, assument leur âge : c'est très notable et louable.

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