dimanche 19 avril 2015

Avant d'aller dormir (2014)


Rowan Joffé, fils de Roland Joffé (réalisateur des sublimes "La déchirure" et "Mission", dans les années 1980) a entrepris de suivre les traces de son père, qu'on a un peu perdu de vue ces dernières années. Après s'être essayé à l'écriture de scénario, Rowan Joffé est passé à la réalisation, avec plus ou moins de bonheur. "Avant d'aller dormir" est son troisième long métrage. Malgré la présence au casting de Nicole Kidman et de Colin Firth, il convoqua environ 100 000 spectateurs dans les salles françaises. Autant dire que c'est ridicule, avec pareil casting.

Suite à un accident, quatorze ans plus tôt, Christine est amnésique. Ce qu'elle vit chaque jour, elle l’oublie durant la nuit. Chaque matin, au réveil, elle redécouvre sa vie : son identité, son mari, sa maison, le médecin qui l'appelle pour lui rappeler son état. 
Un jour, ce dernier lui conseille de tenir un journal vidéo de ce qu'elle découvre. Lentement, elle va reconstruire le puzzle qu'est sa vie et découvrir ce qu'on veut lui dissimuler : le doute s'insinue, au fur et à mesure de ses découvertes.


Le thème de l'amnésie a déjà fait l'objet de longs métrages, avec plus ou moins de bonheur. J'évoquerais ici le mémorable (désolé, le jeu de mots était facile) "Memento" ou "Amour et amnésie", pour citer deux extrêmes. A en croire les déclarations de Rowan Joffé, son ambition était ici de réaliser un thriller psychologique de grande envergure, à la manière d'Alfred Hitchcock. Hélas, faute de s'être donné les moyens de réussir ou de disposer du talent nécessaire à pareille entreprise, il faut reconnaître que l'on est loin, très loin du compte. 

Comme on pouvait s'y attendre, le scénario accumule les rebondissements artificiels et (surtout) les répétitions, mais aussi les invraisemblances. Rowan Joffé a beau revendiquer l'influence de Hitchcock, des frères Dardenne ou de Joel et Etan Coen, on est loin, très loin d'atteindre le niveau de ces grands du cinéma. Adapté d'unbest-seller international (comme l'annonce l'affiche), "Avant d'aller dormir" nécessitait pour être réussi deux éléments majeurs (ceux que le grand Hitch maîtrisait à la perfection) : un scénario en béton armé et une mise en scène impeccable. Si Rowan Joffé fait preuve d'un académisme qu'on pourrait pardonner par bienveillance, le scénario est visiblement en carton et ne réussit pas à convaincre, perdant même le spectateur qui a envie d'y adhérer.

Hormis le très bon Mark Strong (qu'on pourrait croire abonné aux rôles de thérapeutes, après "Mindscape"), les interprètes ne sont pas le meilleur atout de "Avant d'aller dormir" : Nicole Kidman n'est visiblement plus que l'ombre d'elle même et Colin Firth est quasiment apathique dans le rôle du mari jouant un trouble jeu. Il n'y a donc finalement que très peu de raisons de visionner ce film, fût -ce avant d'aller dormir, même s'il s'avère finalement plus soporifique que passionnant. 


6 commentaires:

  1. Déjà que le film ne me disait rien ta critique me confirme que cela ne vaut pas le coup de perdre son temps à le voir.

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    1. Tu peux passer ton chemin sans regret, il n'en vaut pas la peine, effectivement.
      Merci de ta fidélité à ces colonnes

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    2. C'est toujours un plaisir que de revenir sur ton blog. Kidman navigue entre bon film et film discutable en ce moment il semblerait.

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  2. Bonsoir Laurent, je confirme que ce film est nul et non avenu. Bonne fin d'après-midi.

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    1. Bonjour Dasola. Effectivement, il y a bien d'autres films à voir...avant d'aller dormir.
      Merci d'être passée

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  3. Très mauvais film (100 000 spectateurs c'est beaucoup trop). De grands acteurs venus faire une pause et prendre le chèque. C'est pas possibles, z'ont pas lu le scénar :)

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